Publication de la Métropole Orthodoxe Roumaine d'Europe Occidentale et Méridionale
Revue de spiritualité et d'information orthodoxe
RECTIFICATIF concernant l’article « La Pâque et Pâques » paru dans Apostolia n° 158, de mai 2021
Dans mon précédent article « La Pâque et Pâques », j’ai fait une erreur. Je vous prie, lecteur, de m’en excuser, et je veux maintenant rectifier.
Il s’agit du déroulement des journées du Christ au moment de la Pâque.
Les 3 synoptiques disent :
Mt 26, 17 – Le premier jour des Azymes, les disciples disent (…) Où veux-tu que nous te préparions de quoi manger la Pâque ?
Mc 14, 12 – Au premier jour des azymes, quand on immolait la Pâque, les disciples lui disent : où veux-tu que nous nous en allions tout préparer pour que tu manges la Pâque ?
Lc 22, 7 – Vint le jour des pains sans levain, où il fallait immoler la Pâque (…) Où veux-tu que nous fassions les préparatifs ?
Dans les 3 cas, quand arrive le soir de ce jour, Jésus vient les rejoindre, et ils mangent ensemble. Luc précise qu’ils mangent la Pâque : (Luc 22, 15) J’ai désiré avec ardeur manger cette Pâque avec vous, dit Jésus, et il institue l’Eucharistie.
S’ils ‘mangent la Pâque’, on peut comprendre que la journée de la Préparation s’achève, que c’est le soir du 14 Nisan : les agneaux ont été immolés, et les juifs consomment le Séder pascal : agneau rôti, herbes amères et pains sans levain (ou azymes), avec des coupes de vin. Dans le monde biblique, le jour commence le soir : on l’appelle ‘nykhthêméron’. La journée du 15 Nisan, jour de sabbat cette année-là, commence donc dès ce soir du 14, et le Christ, qui vient d’être enseveli, dort au tombeau.
NOTA – Selon Exode 12, cette nuit-là, en Égypte, le Seigneur tue tous les premiers nés des Égyptiens (Les Égyptiens symbolisent le monde de la mort, les sujets du monde des enfers) et justement cette nuit-là, notre Seigneur Jésus-Christ, descendu aux enfers avec son âme, pille ce royaume et délivre les morts de toujours. (Voir icône de l’Anastasis.)
Au matin du 15 Nisan, dans l’Exode, les hébreux quittent l’Égypte avec leurs pains sans levain : tout se passe ‘à la hâte’, ils n’ont pas eu le temps de se préparer, et ils quittent le monde de l’idolâtrie en emportant une pâte non levée – qui deviendra le symbole d’une foi sans mélange, pure du vieux levain d’idolâtrie.
Donc, si l’on considère les choses rationnellement, il manque un jour. Car, dans les Évangiles synoptiques, après avoir ‘mangé la Pâque’ avec ses disciples, Jésus sort pour vivre durant la nuit son agonie au Mont des Oliviers, moment suivi de l’arrestation et du semblant de procès devant le Sanhédrin ; encore suivi au matin de la comparution devant Pilate et de la condamnation ; puis de la mort sur la Croix dans l’après-midi. Suivie encore d’un ensevelissement à la hâte avant que ne s’achève cette journée de Préparation, laquelle précède un sabbat doublement sacré, car à la fois sabbat et fête de Pâque/Premier jour des Azymes, jour de convocation sacrée (Yom Tov). Et pour nous chrétiens, en ce 15 Nisan le Christ est au tombeau, d’où il se lèvera le 16 au petit matin – premier jour de la semaine pour les juifs, et pour nous jour de la Résurrection, inauguration du monde nouveau, huitième jour.
Dans sa sagesse, l’Église a établi que le repas du Christ avec ses disciples, que nous appelons Sainte Cène, avait eu lieu un jour plus tôt que ce qui est déductible des paroles des Synoptiques. D’ailleurs l’Évangéliste Jean lui, dit de façon plus vague (Jn 13, 1 et 2) : avant la fête de Pâque, (…) au cours d’un repas … Ce qui nous montre que le décompte des heures et des jours n’est pas le plus important. Le temps appartient à Dieu.
Prenons pour règle de foi le Synaxaire des matines du Jeudi Saint, au Livre du Triode, qui dit :
La Pâque hébraïque devait être immolée le vendredi. Or il convenait que la vérité s’accordât avec son image, c’est-à-dire que ce même jour fût immolé aussi le Christ notre Pâque. Par anticipation, comme disent les Pères saints, notre Seigneur Jésus Christ célèbre la Pâque le jeudi soir : en effet, chez les juifs, le soir du jeudi et tout le vendredi sont comptés comme un seul jour ; c’est ce qu’on appelle le « nykhthêméron » (d’un coucher de soleil à l’autre).
Ainsi, le Jeudi Saint le soir, nous commémorons le repas de la Cène ; dans la nuit nous commémorons l’agonie, l’arrestation et le procès du Christ ; le Vendredi Saint – c’est toujours le même nykhthêméron – nous commémorons Passion, Crucifixion et Ensevelissement du Sauveur.
Ainsi, lui notre Pâque, a été immolé en même temps que les agneaux. Tout est accompli, il se repose, et quand il surgira commenceront les temps nouveaux qu’il nous offre dans sa bonté.
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