Publication de la Métropole Orthodoxe Roumaine d'Europe Occidentale et Méridionale
Revue de spiritualité et d'information orthodoxe
« Vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu le Christ » (Ga. III, 27).
Au sixième jour du mois de janvier, l’Église orthodoxe célèbre la Théophanie, manifestation de la Très sainte Trinité au baptême du Christ dans les eaux du Jourdain par le dernier des prophètes de l’Ancien Testament, le Précurseur et Baptiste Jean. Au terme de sa vie cachée qui dura trente ans, long temps de préparation à l’accomplissement du dessein de Dieu en faveur du salut des hommes, Jésus, se soumettant à la volonté du Père céleste vient vers le Baptiste, lui qui proclamait dans le désert de Judée : « Convertissez-vous-μετανοεῑτε-, le Règne des cieux s’est approché » (Mt. III, 2), pour y recevoir le baptême de repentance. « Alors paraît Jésus venu de Galilée jusqu’au Jourdain auprès de Jean, pour se faire baptiser par lui » (Mt. III, 13). Celui qui est sans péché, s’avance humblement au milieu d’une foule nombreuse de pécheurs qui confessent leurs fautes, pour recevoir le baptême de Jean signifiant par là qu’il prend sur lui les péchés des hommes, qu’il les assume. Cette venue suscite étonnement et protestation du Précurseur : « C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi et c’est toi qui viens à moi ! » (Mt. III, 14).
Le Lucernaire des Vêpres du 6 janvier rend bien compte de « l’étrangeté » de cette situation et de la profondeur du mystère qui se manifeste devant le témoin oculaire : « C’est un serviteur qui baptise le Rédempteur et par sa présence l’Esprit lui rend témoignage ; ce que voyant, les armées angéliques frémissent d’effroi ; du ciel le Père fait entendre sa voix ; Celui sur qui le Précurseur impose la main, c’est mon Fils bien-aimé, en lui je me complais ! Christ notre Dieu gloire à Toi » (Ménée de janvier, page 123. Édition du Père Denis Guillaume).
Le Précurseur baptise Celui qu’il ne connaissait pas, mais c’est l’Esprit Saint qui lui fit connaître l’Oint de Dieu, le Christ, par une révélation intérieure semblable à celle qui découvrit Saül au prophète Samuel : « Or le Seigneur avait averti Samuel un jour avant l’arrivée de Saül. Il lui avait dit : ‘Demain à la même heure, je t’enverrai un homme du pays de Benjamin, et tu l’oindras comme chef de mon peuple Israël et il sauvera mon peuple de la main des Philistins’ » (I Rg. IX, 15-16a). Bien que le contexte soit totalement différent, comment ne pas remarquer le parallélisme entre ce verset et celui du témoignage du Baptiste lui-même dans l’Évangile de saint Jean : « Et je ne le connaissais pas, mais Celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau, c’est lui qui m’a dit : ‘Celui sur lequel tu verras l’Esprit descendre et demeurer sur lui, c’est lui qui baptisera dans l’Esprit Saint’ » (Jn. I, 33). Et saint Jean Baptiste, témoin oculaire, ajoute : « Et moi j’ai vu et j’atteste qu’il est lui, le Fils de Dieu » (Jn. I, 34).
Le Précurseur proclame que son baptême n’est que le type de celui qui sera institué par le Messie, lui qui vient lorsque les temps sont accomplis : « Moi je vous baptise dans l’eau en vue de la conversion, mais Celui qui vient après moi est plus fort que moi, et je ne suis pas digne de lui ôter ses sandales [geste de l’esclave à son maître].Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. Il a sa pelle à vanner à la main, il va nettoyer son aire et recueillir son blé dans le grenier ; mais la bale il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas » (Mt III, 11-12). L’action de Dieu purifie, épure comme le dit l’Apôtre Pierre (I Pi. I, 7) et la moisson est dans l’Évangile l’image du Jugement dernier. Cette prophétie du Baptiste anticipe sur l’affirmation du Christ que nous trouvons dans l’entretien du Seigneur avec Nicodème : pour entrer dans le Royaume de Dieu, il faut renaître d’eau et d’Esprit (Jn. III, 5).
C’est au commencement du ministère public qu’a lieu l’immersion du Christ, Verbe de Dieu fait homme, dans les eaux du Jourdain et le dévoilement de la présence du Père et de l’Esprit, autrement dit la manifestation de la Sainte Trinité. Le Synaxaire lu aux Matines le dit sous la forme d’un enseignement dogmatique qui est très directement lié à la scène évangélique du baptême dans les eaux du Jourdain : « En ce jour, notre Seigneur Jésus Christ inaugura son ministère public et la marche qui allait le mener jusqu’à sa Passion par une révélation éclatante de sa divinité. Le Père et l’Esprit rendirent alors témoignage que Jésus est vraiment l’Unique, Engendré de Dieu, consubstantiel au Père, la seconde Personne de la Sainte Trinité ; le Verbe incarné pour notre salut, le Sauveur annoncé par les Prophètes et qu’en sa Personne, la Divinité s’est unie sans mélange à notre humanité et l’a fait resplendir de sa gloire » (Synaxaire : Tome III, page 71. Simonos Petra 2014).
Le baptême du Christ au Jourdain est le fondement du baptême d’eau et d’Esprit institué par le Seigneur et que tous ceux et celles qui confessent la vraie foi et attestent devant l’Église de Dieu de leur volonté de se joindre au Christ, reçoivent et recevront dans la succession des générations jusqu’à la consommation des siècles. Il y a dans le Nouveau Testament de très nombreux renvois au baptême, dans les quatre évangiles comme dans les épîtres apostoliques. D’abord rappelons que le verbe βάπτειν/βαπτίζειν, qui signifie plonger, immerger, est présent dans quatre livres de la Septante, le IVème Livre des Règnes, et ceux de Judith, de l’Ecclésiaste et d’Isaïe. Bien sûr on le trouve dans de nombreux versets des écrits du Nouveau Testament : trente-trois fois dans les évangiles, dix-sept fois dans les Actes des Apôtres et dix fois dans les épîtres de saint Paul.
Le substantif βάπτισμα – baptême – nous le rencontrons neuf fois dans les évangiles synoptiques, cinq fois dans les Actes et trois fois dans les épîtres de saint Paul et une fois dans celles de saint Pierre. Autant dire l’importance de ce mystère qui est la porte du salut. D’autres expressions sont également utilisées par saint Paul pour signifier le baptême : « Vous avez été lavés » (I Cor. VI, 11b), « l’eau qui lave et cela par la Parole » (Eph. V, 26), « le bain de la nouvelle naissance » (Tt. III, 5), « le corps lavé d’une eau pure » (Hb. X, 22).
Dès les temps apostoliques et selon l’enseignement du Seigneur lui-même, le baptême procède d’un commandement du Christ. Le Nouveau Testament nous donne plusieurs éléments qui nous permettent de comprendre ce qui va de l’origine à la pratique des Apôtres qui mettent en œuvre le commandement reçu du Maître. Ces étapes sont bien identifiées dans l’Écriture de sorte que le baptême apparaît, selon la volonté du Christ, comme le signe visible de l’adhésion à sa Personne et à sa Parole. « T’es-tu joint(e) au Christ ? » La question est posée par trois fois dans le rite baptismal, avant la confession du Symbole de la foi, et le catéchumène répond : Je me suis joint(e) à Lui. Crois-tu en Lui ? Je crois en Lui comme Roi et comme Dieu ».
D’abord il y a la proclamation de Jean le Baptisteque nous avons déjà évoquée. Citons-la simplement dans la version de saint Luc cette fois-ci : À la question que tous se posaient sur l’identité de Jean, « ne serait-il pas le Messie ? », le Baptiste répond : « Moi, c’est d’eau que je vous baptise ; mais il vient celui qui est plus fort que moi, et je ne suis pas digne de délier la lanière de ses sandales. Lui, il vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu ; il a sa pelle à vanner à la main pour nettoyer son aire et pour recueillir le blé dans son grenier ; mais la bale, il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas ». Ainsi, avec bien d’autres exhortations encore, il annonçait au peuple la Bonne Nouvelle » (Lc. III, 15-18). Voir également Mc. I, 7-8 et Jn. I, 33.
Dans l’annonce du Précurseur nous remarquons unedistinction entre le baptême d’eau et celui d’eau et d’Esprit, qu’un autre « plus fort » donnera. Il y a le baptême d’eau pour la pénitence et celui d’Esprit Saint et de feu, ce qui ne signifie pas que l’eau soit absente du baptême donné par le « Fort » (qui est un nom divin). En effet, en descendant dans les eaux du Jourdain qui furent sanctifiées par Lui, le Christ a pris les péchés des hommes et c’est par sa mort vivifiante sur la Croix qu’il a vaincu la mort, héritage de la nature déchue à cause de la prévarication d’Adam.
Ce baptême, nouveau, par rapport à celui administré par le Baptiste, d’autres textes du Nouveau Testament témoignent qu’il devait être conféré lui aussi par l’eau. La mention du feu est liée à l’Esprit Saint. La descente du Saint Esprit au jour de la Pentecôte, se fait sous la forme de langues de feu, feu qui purifie, renouvelle, c’est la réception du Sceau des dons du Saint Esprit, sous la forme de l’onction, dans notre rite baptismal, qui vient parfaire le baptême d’eau de celui qui est passé par la mort et qui est né à la vie nouvelle et incorruptible à la suite du Christ. Il ressort donc de la proclamation du Précurseur que son baptême de repentance appartient à une économie en attente d’accomplissement, de plénitude. Le Baptiste lui-même dit qu’il appartient au « Fort » qui vient, de mettre le sceau au baptême par le don du Saint Esprit et ce « Fort » c’est le Christ venu à lui au Jourdain. Saint Jean dans son évangile rapporte la parole du Baptiste : « Moi-même, je ne le connaissais pas, mais c’est en vue de sa manifestation à Israël que je suis venu baptiser dansl’eau » (Jn. I, 31).
La seconde étapeest celle du baptême du Christ puisque dans les évangiles, la proclamation de Jean le Baptiste est immédiatement suivie du récit du baptême de Jésus. Ajoutons à ce qui a déjà été dit sur ce point que le baptême de Jésus par Jean est couronné par la descente du Saint Esprit et par la proclamation du Père céleste de la filiation divine du Fils. La descente de l’Esprit sur Jésus est uneinvestiture qui est l’accomplissement de la prophétie d’Isaïe : « Mais un rameau sortira du tronc de Jessé et un rejeton poussera de ses racines. L’Esprit du Seigneur reposera sur lui… » (Is. XI, 1-2a), « Voici mon serviteur que je soutiens, mon élu en qui mon âme se complaît. J’ai mis sur lui mon Esprit… » (Is. XLII, 1), « L’Esprit du Seigneur Dieu est sur moi, parce que le Seigneur m’a oint… » (Is. LXI, 1a). Mais c’est aussi l’annonce de la Descente du Saint Esprit à la Pentecôte qui inaugurera le baptême dans l’Esprit pour l’Église de Dieu : « Jean a bien donné le baptême d’eau, mais vous, c’est dans l’Esprit Saint que vous serez baptisés d’ici quelques jours » (Ac. I, 5) et pour tous ceux qui deviendront membres du Corps du Christ : « Il nous a sauvés non en vertu d’œuvres que nous aurions accomplies nous-mêmes dans la justice, mais en vertu de sa miséricorde, par le bain de la nouvelle naissance et de la rénovation que produit l’Esprit Saint » (Tt. III, 5). La révélation de Jésus comme Unique-Engendré du Père annonce également, nous dit saint Paul, la filiation adoptive de ceux qui se joignent au Christ : « Mais quand est venu l’accomplissement des temps, Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme et assujetti à la loi, pour payer la libération de ceux qui sont assujettis à la loi, pour qu’il nous soit donné d’être fils adoptifs » (Gal. IV, 5). Ainsi le Seigneur institue le baptême d’eau et d’Esprit et la tradition est unanime pour reconnaître à cette eau une vertu sanctifiante. Saint Jean Damascène, à la suite de saint Ignace d’Antioche, de saint Justin martyr, de saint Athanase d’Alexandrie, nous dit que le Christ « fait couler de son côté saint et immaculé une source de délivrance, l’eau qui nous fait renaître et nous lave du péché et de la corruption, le sang, breuvage procurant la vie éternelle. Il nous a donné le commandement de renaître d’eau et d’Esprit, le Saint Esprit étant présent dans l’eau par la prière et l’épiclèse. L’homme est double, corps et âme, il nous a donc donné une double purification par l’eau et le Saint Esprit ; le Saint Esprit nous renouvelle « à l’image et à la ressemblance », l’eau par la grâce du Saint Esprit purifie le corps du péché et délivre de la corruption ; l’eau exprime l’image de la mort, l’Esprit dispense les arrhes de la vie » (Exposé exact de la Foi orthodoxe. Livre IV, chapitre IX).
Dans l’entretien avec Nicodème le Christ expose la charte authentique du salut : « Amen, amen, je te le dis : à moins de naître de nouveau, nul ne peut voir le Royaume de Dieu » (Jn. III, 3). Le baptême d’eau et d’Esprit est la porte du salut, il communique la vie nouvelle comme le dit saint Jean dans le Prologue de son évangile : « Mais à ceux qui l’ont reçu [le Christ],à ceux qui croient en son nom, Il a donné le pouvoir de devenir enfant de Dieu. Ceux-là ne sont pas nés du sang ni d’un vouloir de chair, ni d’un vouloir d’homme, mais de Dieu » (Jn. I, 12). Cette vie nouvelle qui est don de l’Esprit communique la plénitude de la grâce déifiante « pour que par ceux-ci [les biens du plus haut prix que Dieu donne] vous entriez en communion avec la nature divine, vous étant arrachés à la pourriture que nourrit dans le monde la convoitise » (II Pi. I, 4b). Encore faut-il croître dans cette plénitude de grâce, y correspondre toujours plus intimement par l’ouverture de l’intellect et du cœur à l’action de l’Esprit en nous. C’est toute l’ascèse de la vie en Christ, avec l’aide de Dieu.
Le Nouveau Testament utilise plusieurs termes pour rendre compte de la régénération spirituelle de l’œuvre baptismale : – παλιγγενεσία – nouvelle naissance dont la mention est fréquente chez saint Jean, renouvellement,régénération (Tt. III, 5 ; Mt. XIX, 28), – υἱοθεσια – filiation (en Christ), adoption (Rm VIII, 15, 23, IX, 4 ; Gal. IV, 5 ; Eph. I, 5), – ἀνακαίνωσιϛ – renouvellement, avec un sens actif. (Rm. XII, 2 ; Tt. III, 5). Je ne peux, dans le cadre limité de cette brève étude, mentionner tous les noms utilisés et les références scripturaires qui y correspondent, mais il faut ajouter néanmoins certains termes très importants qui rendent compte du mystère du baptême : association à la mort et à la résurrection du Christ (Rm. VI, 2-6 ; Gal. III. 27 ; Phil. III, 10 ; Col. II, 12-20 ; III, 1-4), incorporation au Christ : « Car nous avons tous été baptisés en un seul Esprit et un seul corps » (I Cor. XII, 12), Eph. IV, 3-6 ; 15-16 ; Rm. XI, 15, 17 ; I Jn. V, 11-12. Textes dans lesquels les Apôtres présentent la mort au péché comme la condition sine qua non de la nouvelle naissance dans le Christ et c’est en participant à Sa mort et à Sa résurrection que nous devenons membres de Son Corps. L’expression –᾽εν Χριστῶ Ίησοῡ – en Christ Jésus, très fréquemment employée dans les épîtres de saint Paul souligne la force du lien créé par le saint baptême qui nous introduit dans la vie divine en Christ, sans confusion ni séparation. Saint Paul va très loin dans ce sens. D’autres termes enfin comme rédemption, délivrance – απολυτρωσιϛ – Rm. III, 24 ; VIII, 23 ; I Cor. I, 30, gage du salut -σωτηρια- Mc. XVI, 16 ; Ac. II, 47 ; I Pi. III, 21 ; Jn. III, 21, purification – καθαρισμόϛ –, sanctification – ἀγιασμόϛ – Jn. III, 25-26 ; I Cor. I, 30 ; VI, 11 ; Hb. X, 22. L’onction – κρῑσμα –, II Cor, I, 21 ; I Jn. II, 20, 27 ; Lc. I, 18 ; Ac. IV, 27, marque les élus du Sceau des dons du Saint Esprit, signe d’appartenance au Christ. C’est le mystère de la chrismation. L’incorporation au Christ, nous la recevons de la façon la plus élevée qui soit en recevant son Corps très saint et son Sang précieux dans l’Église, parce que c’est le Seigneur lui-même qui se donne en nourriture d’immortalité.
La prédication des Apôtres et le baptême.Dès l’origine le baptême est lié à l’annonce du kérygme. Le baptême fait immédiatement suite à cette prédication. L’Écriture en rend de très nombreux témoignages : au jour de la Pentecôte, après le Discours de Pierre devant la foule des Juifs rassemblés à Jérusalem, l’Apôtre dit à tous ceux qui demandent quoi faire : « Faites pénitence : que chacun de vous se fasse baptiser au nom de Jésus Christ pour la rémission des péchés et vous recevrez le don du Saint Esprit » (Ac. II, 37-41) et le récit ajoute que ce jour-là trois mille hommes reçurent le baptême de sorte que la communauté croissait rapidement. Les récits de baptêmes sont nombreux dans les Actes des Apôtres qu’il s’agisse de ceux administrés par le diacre Philippe, mais qui doivent être complétés par la réception de l’Esprit Saint (chrismation qui se fait aux temps apostoliques par imposition des mains) que Pierre et Jean vont communiquer, de Saül qui devient Paul et qui fut baptisé après avoir reçu l’imposition des mains d’Ananias, du Centurion Corneille et sa maison qui reçoivent le baptême des mains de Pierre, de Lydie la marchande de pourpre de Thyatire baptisée à Philippes avec les siens après avoir entendu la prédication de saint Paul. Le baptême procède de Jésus Christ Lui-même, les Apôtres ne font qu’obéir à l’ordre du Seigneur, la preuve en est que lorsqu’après l’entretien avec Nicodème, se rendant en Judée nous dit saint Jean : « Jésus se rendit avec ses disciples dans le pays de Judée ; il séjourna avec eux et il baptisait » (Jn. III, 22). Ce verset semble contredit par l’affirmation de Jn. IV, 2 : « à vrai dire, Jésus lui-même ne baptisait pas mais ses disciples ». De quel baptême s’agit-il puisque l’Esprit n’a pas encore été répandu, le Christ n’ayant pas encore été glorifié ? Notons simplement que le baptême étant lié au Seigneur, le Saint Esprit repose dès le début en plénitude sur Lui (Jn. I, 32) (1).
À la fin de l’Évangile de saint Matthieu, le Seigneur dit à ses disciples : « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. Allez donc : de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, leur apprenant à garder tout ce que je vous ai prescrit. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps » (Mt. XXVIII, 18-20). C’est dans la fidélité à ce commandement du Christ que les Apôtres ont baptisé et à leur suite, leurs successeurs les évêques, et leurs prêtres de toutes les générations, car c’est par la seconde naissance que nous revêtons le Christ et que nous pouvons espérer entrer dans le Royaume de Dieu.
Note :
À propos de Jn III, 22, voici ce que dit saint Jean Chrysostome : « L’Évangéliste nous dit plus loin que Jésus ne baptisait pas, mais bien ses disciples ; il en résulte qu’il faut entendre le passage présent de ses disciples seuls. Pourquoi, demanderez-vous, Jésus ne baptisait-il pas ? Jean n’a-t-il pas dit plus haut : « Il vous baptisera dans l’Esprit Saint et dans le feu ? » – Oui, mais il n’avait pas encore donné l’Esprit Saint. C’est donc avec raison qu’il ne baptisait pas ; ses disciples seuls le faisaient, afin d’attirer un grand nombre d’autres disciples à la doctrine du salut. » (XXIXe Homélie sur saint Jean. Œuvres complètes de saint Jean Chrysostome. Édition bilingue J. Bareille, tome 13, page 475. Paris 1869). Précisons qu’il y a différentes interprétations des Pères et auteurs anciens sur ces deux versets de Jn. III, 22 et Jn. IV. 2.
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