Ajouté le: 3 Décembre 2017 L'heure: 15:14

Apprendre par cœur l'Evangile (36)

« SE LEVER » pour traduire le grec ‘anistèmi’

Je reprends le cours de l’étude de saint Marc. J’en suis à la bouchée1 Marc 1, 35-37, à laquelle j’associerai celle de 38-39.

Je rappelle que précédemment (versets 32 à 35), le Christ avait guéri la belle-mère de Pierre le jour du Sabbat puis, le soir étant advenu et le Sabbat terminé2, les gens vinrent nombreux se faire guérir, ‘près de la porte’. J’avais longuement commenté cette précision de lieu, où j’avais découvert, très voilée, la présence de la Divine Trinité.Les versets d’aujourd’hui, 35 à 39, font partie du même intermède : ils semblent sans intérêt, on est entre deux grandes guérisons, celle de la belle-mère de Pierre, et celle du lépreux qui va venir juste après, mais la matière s’est révélée débordante et je n’ai pas pu tout traiter, tant s’en faut, puisque je n’ai traité que de ‘s’étant levé’.

Voici notre texte, au premier chapitre de saint Marc :

 
                        35-      Et au matin                                         en pleine nuit
                                   
                                    s’étant levé il est sorti                       et s’en est allé
                                                                                                vers un lieu désert
 
                                                                  et là il priait
 
                        36 -     Et l’a poursuivi Shimôn                    et ceux qui sont avec lui
 
                        37 -     et ils l’ont trouvé                               et ils lui disent
 
                                                                ils te cherchent tous
 
*******
                        38 -                                         Et il leur dit
 
                                    Allons ailleurs                                    dans les bourgs voisins
 
                                    pour que je clame là aussi               car je suis sorti pour cela
 
                        39 -     Et il est venu clamant
                                    dans leurs synagogues                     dans toute la Galilée
 
                                                                        et jetant-dehors
                                                                        les démons

Et au matin en pleine nuit, s’étant levé …

I-Première découverte : ‘s’étant levé’ traduit le verbe grec ‘anistèmi’,

qui au participe présent prend la forme de ‘anastas’ dont est dérivé le mot ‘anastasie’, la Résurrection !Pour nous l’Anastasie, c’est d’une part l’icône qui représente le Christ victorieux, saisissant Adam et Ève par la main et les arrachant à l’enfer ; et d’autre part le tombeau du Christ à Jérusalem, lieu de l’événement – que personne n’a vu.

Ce verbe ‘anistèmi’ est l’un des deux verbes employés pour la Résurrection – l’autre étant ‘égeirô’, réveiller. Que fait-il ici ?

Le Christ ne se lève donc pas tout simplement après avoir dormi, et pour aller prier tranquillement ? De quoi saint Marc nous parle-t-il donc ici, au début de l’Évangile ?

Le soir le Seigneur a guéri et il a chassé les démons, et dans la nuit avant le jour il se lève … Comme il s’est levé le matin de Pâques, après avoir terrassé l’enfer ? Est-ce le même verbe … ?

Du coup, je me suis récitée la Résurrection, chapitre 16, 8 :

Or s’étant relevé au matin … ‘Relevé’. Ce n’est pas ‘levé’ ! Mais en grec il y a aussi ‘anastas’ – le même mot et la même forme grammaticale qu’au début de l’Évangile. Pourtant, en français on a dû traduire ‘relevé’ – sans doute parce qu’à la fin de l’Évangile il s’agit de la vraie Résurrection, de la Résurrection d’entre les morts.

Le changement de traduction pour un même mot grec (‘s’étant levé’ – ‘s’étant relevé’) fait qu’ici au premier chapitre c’est voilé, et il faut aller au grec pour percevoir que le Christ en quelque sorte, se mime lui-même, qu’il prophétise en gestes … C’est confirmé par la présence de l’adverbe de temps dans les deux cas : au matin (en grec ‘prôï’). Il y a bel et bien une similitude entre les deux épisodes : dans les deux cas, cela se passe au matin quand il fait encore nuit, le Christ ‘anastas’, s’étant levé. La présence du participe passé est importante, on va le voir. De plus , souverain, il ‘jette dehors’ les démons, les dépouille de leur pouvoir de nuire, et avant et après s’être levé, versets 34 et 39. C’est prémonitoire.

II-Ce verbe ‘anistèmi’ qui signifie se lever, se relever, est-il employé ailleurs ? Qu’a-t-il à nous dire ?

J’ai pris la Concordance en grec et j’ai cherché ‘anistèmi’. Il y a plusieurs colonnes de citations. Le mot existe pratiquement dans tous les livres de l’Ancien Testament. J’ai examiné surtout celles de la Genèse3 et des Psaumes. (Traductions d’après la LXX)

1 -Je me suis rendu compte que ce verbe pouvait être employé à divers temps de conjugaison avec différents sens :

- Se dresser, au sens de menacer, dominer :

Caïn se dressa et tua Abel. (Gn 4, 8)4 C’est la première occurrence de ‘anistèmi’ ;

et aussi : lors du songe de Joseph, sa gerbe se dresse (Gn 37, 7). Ses frères prendront très mal ce signe de domination, et le feront disparaître, lui.

- Se lever, au sens de se mettre en route en vue d’un déplacement. C’est l’acception la plus courante.

Gn 21, 32 – Abimélech se leva pour aller au pays des Philistins ;

Gn 31, 23 – Lève-toi et sors de cette terre, pour aller vers la terre de ta naissance, dit Dieu à Jacob ;

ou en 46, 5 à la fin de la Genèse – Jacob se leva du Puits du Serment, et les fils d’Israël prirent leur père et après avoir pris leurs biens et tout ce dont ils avaient fait l’acquisition au pays de Chanaan, ils entrèrent en Égypte.

‘Se lever’ implique alors prise de décision suivie d’action.

- Se lever pour manger ou pour donner à d’autres de la nourriture :

Gn 21, 14 – Abraham se leva (…) et il prit des pains et une outre d’eau, et il les donna à Agar.

Pr 31, 15 – Dans le poème sur la ‘femme parfaite’ : ellese lève (…) et elle donne la nourriture à sa maison ;

- Pour rendre un culte ou louer :

Gn 28, 18 – Après qu’il ait vu l’échelle, pont entre le ciel et la terre, il est dit : Et Jacob se leva (…) Il prit la pierre qu’il avait placée là sous sa tête et il la dressa (ici, ce n’est pas ‘anistèmi’)comme stèle, et il versa de l’huile sur son sommet ;

Pr 31, 28 – De nouveau dans le poème sur la ‘femme parfaite’ : Ses fils se lèvent et la disent heureuse, son mari se lève et lui donne des louanges.

- Aussi au sens de susciter une descendance :

Gn 38, 8 – C’est l’histoire de Juda, avec Tamar sa bru, qui est veuve du fils aîné :Juda dit à Aunan (son cadet) :Va vers la femme de ton frère, agis envers elle en parent par alliance5, et suscite (c’est-à-dire fais lever) une descendance pour ton frère.

2 -Je me suis rendu compte aussi en étudiant ces citations que lorsque le verbe était au participe passé, ‘anastas’-s’étant levé, il y avait quelque chose de très particulier :

Il y a 24 occurrences de ‘anastas’ dans la Genèse et les différents sujets du verbe selon les occurrences, sont ceux qui serviront le projet de Dieu explicité ci-dessus, dans la note n° 3 : délivrance pour la nature humaine, et union avec Dieu.

Gn 13, 17 – Après sa séparation d’avec Lot, Dieu dit à Abraham (son élu) : Toute la terre que tu vois, je te la donnerai. T’étant levé, parcours cette terre (…) Celle de la promesse.

Gn 19, 14 – À Lot : T’étant levé, prends ta femme et les deux filles que tu as et sors, afin que tu ne périsses point dans l’embrasement de Sodome. La généalogie du Christ ne passe pas par Lot, mais Lot représente le Juste6 fourvoyé dans cette Sodome du monde, ce Juste pour lequel Dieu lui-même se met en route.

Gn 22, 3 – Dieu appelle Abraham pour qu’il lui sacrifie Isaac, son fils bien-aimé son unique. Je le rappelle : Isaac est figure du Christ, lui aussi fils bien-aimé et unique, de Dieu7. Abraham s’étant levé au matin chargea son ânesse. Il prit avec lui deux serviteurs et Isaac son fils et, après avoir coupé du bois pour le sacrifice, s’étant levé, il partit et alla au lieu que lui avait dit Dieu.

Gn 22, 19 – Après avoir sacrifié le bélier qui vient à point remplacer Isaac, et reçu de nouveau la promesse de la descendance « parce que tu as obéi à ma parole », Abraham retourna vers ses serviteurs, et s’étant levés ils partirent ensemble au Puits du Serment. Et Abraham s’établit au Puits du Serment.,

Le ‘Puits du Serment’, plus communément non traduit et nommé Bersabée selon son nom hébreu ‘Be’ér-Shèba’ qui signifie ‘puits des sept (brebis)’, ou ‘puits du serment’8 est ce lieu où Abraham auparavant avait fait alliance avec Abimélek, le roi hittite de ce territoire, et les deux s’étaient juré de ne pas s’attaquer mutuellement. Donc, cette paix avec le païen – prémice des ‘nations’ – plaît à Dieu. Elle fait partie du plan de Dieu, qui veille à la préservation de son peuple encore en germe à ce stade de l’histoire.

Gn 23, 7 – Sara, épouse d’Abraham étant morte, Abraham a besoin d’un lieu pour y établir une sépulture. Il s’adresse donc aux Hittites, sur le territoire desquels il a planté sa tente de nomade, avec ces gestes : Abraham s’étant levé se prosterna devant le peuple de cette terre, et il dit aux fils de Khet (ou Hèt, les Hittites) : « (…) Accordez-moi possession d’une tombe » Et on lui accorde même une grotte.

Quelle dignité, quel respect entre ces gens dont Dieu veut qu’ils s’accordent !

Gn 24, 10 – On passe maintenant au mariage d’Isaac. Abraham envoie son meilleur serviteur – figure de Jean Baptiste l’Ami de l’époux, selon les Pères9 – dans son pays d’origine chercher une épouse pour Isaac. Le serviteur aussi est agent de Dieu pour l’accomplissement du projet. Il s’appelle Eliézer (Dieu a secouru). Le serviteur prit dix chameaux (…) et s’étant levé partit pour la Mésopotamie.

Gn 24, 54 – Il rencontre Rébecca au puits, puis palabre avec les hommes de la famille et distribue les cadeaux. Rébecca est favorable au projet de mariage, on tombe d’accord. Puis ils mangèrent et ils burent, lui et les hommes qui l’accompagnaient, et ils se couchèrent. S’étant levé au matin, il dit : « Renvoyez-moi pour que je retourne vers mon Seigneur. » Il se lève au matin et veut ramener à son Seigneur la fiancée ; comme le Christ qui se lève au matin va vers Dieu, priant, lui dont la mission est de ramener à son Seigneur-Père la fiancée, humanité sauvée.10

Gn 24, 61 – C’est la troisième occurrence de ‘s’étant levé’ dans ce même chapitre : ce sont donc des évènements essentiels pour l’accomplissement de la volonté de Dieu … Maintenant, le sujet en est Rébecca : Rébecca s’étant levée ainsi que ses suivantes, elles partirent. Voilà la détermination de Rébecca, servante du projet de Dieu.

Puis, vient le personnage de Jacob, deuxième fils d’Isaac et Rébecca.

Gn 25, 34 – Esaü revient de la chasse, épuisé, et troque son droit d’aînesse contre de la nourriture : Jacob donna à Esaü du pain et du bouillon de lentilles et il mangea et but, puis s’étant levé il partit (Esaü). Et Esaü méprisa les droits de premier-né. En se retirant ainsi, Esaü sert le dessein de Dieu, car Dieu a décidé de choisir Jacob comme père des 12 tribus qui constitueront son peuple choisi, bien que Jacob fût le cadet.

En Gn 26, 30-31 – Retour sur Isaac pour un renouvellement de l’alliance avec les païens locaux. Ce mode de vie de bonne intelligence avec ses voisins, décidément importe à Dieu, d’autant qu’il faut que la descendance soit protégée : Et il leur offrit un festin, et ils mangèrent et burent. 31. Et s’étant levés au matin, ils jurèrent l’un avec l’autre ; et Isaac les fit partir, et ils s’en allèrent en toute tranquillité.11

En fait, il s’agit pour Dieu de faire naître et grandir un peuple qui consente librement à être son partenaire, pour la déification future en donnant naissance au Christ. C’est vital.

Puis le Dieu-Homme étant venu, à son tour d’accomplir librement sa mission, en allant jusqu’au bout : il doit libérer l’homme, prisonnier de Satan depuis la chute.

Avec ‘s’étant levé’, l’évangéliste nous signifie que le Christ se met effectivement et librement au service du plan de Dieu. Certes nous le savons, nous qui venons après 2 000 ans de christianisme, mais c’est enthousiasmant de découvrir écrit ici l’accord des deux volontés.

Conclusion

Cojugué aux autres temps que le participe passé, le verbe ‘anistèmi’ se trouve des centaines de fois dans la Bible, avec les mêmes acceptions que celles de la forme particulière que nous avons examinée, et le Christ quant à lui, récapitule tout : il est le sujet de ‘anistèmi’ dans toutes les acceptions du terme.

- Il se lève et se déplace pour venir jusqu’à nous : « Il est descendu des cieux. » (Credo)

- Il se dresse pour combattre l’ennemi du genre humain, comme il est dit si souvent dansles Psaumes – 24 occurrences.12

- Il se lève pour donner à manger, … et se donne lui-même en nourriture ;

- Il se lève pour rendre un culte : combien de fois ne nous est-il pas dit dans les Évangiles qu’il priait son Père, lui rendait témoignage, et il nous a donné la grande prière du ‘Notre Père’ ;

- Il se lève aussi pour susciter une descendance, puisqu’il veut faire de nous des enfants de Dieu. Multitude des Saints … ;

- Sans parler du fait qu’ « il est vraiment ressuscité » des morts.

Seigneur, permets que nous répondions à ton amour, comme nous nous devons d’y répondre. Amen.

Notes :


1. Une bouchée est constituée de 2 ou 3 versets : la dose à mettre sur la bouche quotidiennement en Tradition Orale. Chaque jour on apprend une nouvelle bouchée, et ainsi en un an, on a appris tout saint Marc ! Puis on révise chaque année, sur ce rythme. Il est bon de commencer, et de terminer, à Pâques.
2. Comme dans l’Église, le jour commence le soir. Quand vient le soir, c’est donc un nouveau jour qui commence ; ici, on est le lendemain du sabbat, ou ‘premier jour de la semaine’. Tiens, tiens … le Christ est ressuscité le premier jour de la semaine (Mc 16, 9) n’est-ce pas ?
3. Le livre de la Genèse est supposé connu. Si le lecteur ne se le rappelle plus très bien, il peut le lire et le relire : ce livre est comme un roman, qui nous raconte les premières alliances de Dieu, avec Noé puis avec Abraham, et nous raconte aussi comment Dieu choisit et entoure de sa sollicitude les hommes qui serviront son projet. Déjà le même projet : la réconciliation homme-Dieu ainsi que la réconciliation des hommes entre eux, et la participation de l’homme à la nature divine … réalisée maintenant dans le Christ, la Mère de Dieu et les Saints. C’est notre foi.
L’Ancien Testament raconte la préparation à l’Incarnation.
4. Au lieu de se lever pour dominer la jalousie – selon le challenge que lui propose Dieu : « le péché est tapi à ta porte, toi, domine sur lui » (‘Targum du Pentateuque’, traduction Roger le Déaut, Le Cerf, Paris 2008, Tome I, page 102), il s’est levé pour dominer … Abel – et l’a tué. Il est le contraire du Christ qui lui, se lève pour dominer l’instigateur de toute jalousie, cette passion qui continue de détruire l’amour entre les humains.
5. C’est une allusion à la loi du Lévirat : Si un homme meurt sans enfant, son frère épousera la veuve et suscitera ainsi une descendance considérée comme celle du défunt.
6. Dictionnaire du Nouveau Testament, par Xavier Léon-Dufour, Le Seuil depuis 1975. Rubrique ‘Lot’.
7. Pour ceux que cette histoire choque, et on peut le comprendre, je rappelle la réponse de saint Paul, en Hébreux 11, 19 : « Abraham pensa que Dieu est capable de faire ressusciter quelqu’un d’entre les morts : c’est pourquoi son fils lui fut rendu, et c’est comme un symbole prophétique qu’il le reçut. »
8. ‘Dictionnaire des noms propres de la Bible’, Éditions du Cerf, 2008. Bersabée se trouve à la limite sud du territoire de Juda. Isaac y vivra et Jacob aussi.
9. On lit cela en particulier dans Sandrine Caneri, ‘Rencontre de Rébecca au puits’, Le Cerf, Paris 2014. Sandrine Caneri, bibliste, chargée par l’Assemblée des Évêques Orthodoxes de France des relations avec le judaïsme, est intervenue lors de notre Université d’été 2015. J’en ai parlé dans Apostolia n° 92 de novembre 2015.
10. Sujet dont il est parlé dans l’article déjà cité du n° 92 d’Apostolia – novembre 2015.
11. Il y a encore 13 citations, mais je ne peux pas tout développer. Brièvement, voici les autres occurrences de ‘anistèmi’ au participe passé dans la Genèse :
Gn 27, 19 – T’étant levé, assieds-toi et mange, dit à son père Jacob en quête de bénédiction ;
Gn 27, 43 – T’étant levé, fuis en Mésopotamie, dit Rachel à Jacob ;
Gn 28, 2 – T’étant levé, enfuis-toi en Mésopotamie, lui dit de même son père Isaac ;
Gn 31, 17 – S’étant levé, Jacob mit ses femmes et ses enfants sur des chameaux et il emporta tout ce qu’il possédait, (…) pour rentrer chez Isaac son père, au pays de Canaan ;
Gn 32, 1 – S’étant levé au matin, Laban embrassa ses fils et ses filles, et il les bénit. (Il les laisse partir, bénissant et non menaçant, car il doit renoncer à les poursuivre pour les attaquer) ;
Gn 32, 22 ou 23 – S’étant levé cette nuit-là, Jacob prit ses deux femmes, ses deux servantes, ses onze fils, et il passa la passe du Yabock. Il les met à l’abri d’une attaque nocturne de la part d’Esaü : Dieu fait un nid pour ses petits, il les protège ;
Gn 35, 1 – Dieu dit à Jacob : « T’étant levé, monte vers le lieu de Baithel et habite là-bas, et fais là-bas un autel pour le Dieu qui s’est fait voir de toi quand tu fuyais loin de la face d’Esaü ton frère. » Dieu maintenant réclame un culte pour lui-même, il veut un retour d’alliance, un geste gratuit de la part de son protégé ; il veut aussi être clairement identifié et différencié des dieux païens. N’oublions pas que le paganisme régnait à l’époque.
Gn 35, 3 – Nous étant levés, montons à Baithel et faisons là-bas un autel au Dieu qui m’a sauvé au jour de la détresse, lui qui était avec moi et qui m’a sauvé sur la route que je suivais, répercute aussitôt Jacob à sa tribu. Et ils le font.
Gn 38, 19 – Il s’agit de Tamar, ancêtre du Christ grâce à son stratagème voulu par Dieu : S’étant levée, elle partit, retira son voile et remit ses vêtements de veuvage. (Après avoir couché incognito avec Juda sous couvert de prostitution.)
En Gn 43, 8 et 13 et 15, et 44, 4 – Il s’agit de la survie de la tribu à l’époque de Joseph et de la grande famine.
12. Dans les Psaumes se trouvent les formes : Lève-toi, Seigneur, 11 fois (Ps 3, 8 ; 7, 7 ; 9, 20 ; 9, 33 ; 16/17, 13 ; 34/35, 2 ; 43/44, 24 et 27 ; 73/74, 22 ; 81/82, 8 ; 131/132, 8).
Ou moins fréquemment : Je me lève (Ps 11/12, 6) ; Que Dieu se lève (Ps 67/68, 1 - celui de Pâques) ; Qu’ils se lèvent et le racontent à leurs enfants (77-78, 6) ;Tu te lèveras (101/102, 14) ; Qui se lèvera (Ps 93/94, 16) ; Dieu s’est levé ( 75/76, 10) ; Se relever (Ps 1, 5 - à la forme négative ; 19/20, 9) ; Ressusciter (40/41, 9 et 11 ; 87/88, 11) ; Établir un témoignage (77/78, 5) ;
Et même : « S’étant levés » (Ps 34/35, 2 – « De faux-témoins s’étant levés contre moi, sur des faits que j’ignore ils m’ont interrogé »… Comme quoi eux aussi étaient dans le plan de Dieu. Autant, en Genèse, il fallait préserver le plant fragile, autant ici il faut que le Christ meure, pour pénétrer l’enfer et en triompher. L’enjeu est tout autre.

Les dernières Nouvelles
mises-à-jour deux fois par semaine

Publication de la Métropole Orthodoxe Roumaine d'Europe Occidentale et Méridionale

Publication de la Métropole Orthodoxe Roumaine d'Europe Occidentale et Méridionale

Le site internet www.apostolia.eu est financé par le gouvernement roumain, par le Departement pour les roumains à l'étranger

Conținutul acestui website nu reprezintă poziția oficială a Departamentului pentru Românii de Pretutindeni

Departamentul pentru rom창nii de pretutindeni