Ajouté le: 1 Mai 2016 L'heure: 15:14

Sur la Résurrection du Seigneur

Aujourd’hui, jour où toute âme qui regarde encore Dieu, ne serait-ce que de temps en temps, les ténèbres se dissipent et la lumière véritable paraît déjà1. De même que le réseau téléphonique cherche et trouve le téléphone même quand il est éteint, et qu'il a encore un peu de batterie, de même la lumière du Christ cherche et trouve toute âme éclairée par le Baptême, même lorsque la lumière de la foi ne palpite qu’un peu, voire même s’est éteinte, mais garde encore un peu de penchant pour la bonne action... C’est ce que nous confirme l’Apôtre de l’Amour, saint Jean, lorsqu’il nous donne le critère pour rester dans la Lumière du Christ, en disant : Celui qui aime son frère demeure dans la lumière, et aucune occasion de chute n'est en lui. Mais celui qui hait son frère est dans les ténèbres, il marche dans les ténèbres, et il ne sait où il va, parce que les ténèbres ont aveuglé ses yeux2.

 

Par conséquent, le critère qui nous guide dans notre vie n’est pas un critère « théorique » ni « extérieur », mais c’est un critère intérieur – c’est le critère de la ressemblance avec Dieu – l’Amour.

La Résurrection du Christ Seigneur est un événement universel, cosmique, qui comprend et renouvelle toute la création dans son ensemble et dans tous ses détails, en répandant sur tout homme portant un corps et vivant dans le monde une surabondante richesse de Grâce qui renouvelle la vie et tout son être, visitant chaque fils de l’Homme qui veut bien se définir comme tel, ou devenir fils du Nouvel Adam et ressembler au Christ Ressuscité des morts. Ce renouvellement se répand abondamment sur tous ceux qui auront aimé son avènement3 et qui veulent vivre dans la lumière de son enseignement et de ses commandements.       

Mais la résurrection des morts du Christ Seigneur ne se résume pas et ne se limite pas à cela, n’étant pas seulement un événement « ponctuel » de sa vie et de son oeuvre salvatrice, qui serait arrivé dans un « il était une fois » ... La résurrection du Seigneur représente l’accomplissement et la restitution du sens de la souffrance et de la mort de tous les fils du Vieil Adam qui ont envié le Paradis perdu et de tous ceux qui, nés à nouveau et ayant revêtu le Christ, portent en eux les blessures des péchés de leurs ancêtres et leurs propres chutes et péchés, avec l’espoir de la délivrance.

Celui dont nous célébrons aujourd’hui la Résurrection est le Même Qui, pour nous hommes et pour notre salut, est descendu des cieux et a pris chair du Saint Esprit et de la Vierge Marie et s’est fait homme, comme nous le confessons dans le Crédo. Celui que rien ne peut contenir s'est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes, et ayant paru comme un simple homme4 .Cela veut dire que, dans quelque situation que l’homme puisse se trouver, sans commettre de péché5, à partir de maintenant il n’est plus seul, car Dieu s’est fait homme, comme lui, pour souffrir avec lui. Et non seulement cela, mais toutes les étapes et les moments de la vie de l’homme et les difficultés que notre nature met devant nous, étant partagés par le Dieu-Homme Lui-Même, reçoivent un sens et une perspective qui ne se limitent plus et ne s’arrêtent plus aux choses « d’en bas », mais reçoivent, par la Résurrection, un sens et une connotation de renouvellement, de guérison de l’âme, d’éternité, vers les choses "d’en haut". Ainsi, l’enfance, la jeunesse et la maturité ne sont plus seulement des étapes dans la vie de l’homme, mais elles reçoivent un sens et une perspective de ressemblance au Dieu-Homme Qui, à son tour, S’est fait semblable à nous en partageant tout ce qui nous appartient.

Mais le Christ Ressuscité n’a pas seulement partagé le vécu « extérieur », quotidien, de l’homme, mais s'est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu'à la mort, même jusqu'à la mort de la croix6. Par cela, le Fils de Dieu S’est fait pleinement Fils de l’Homme, goûtant à ce qui est le plus difficile à porter pour Celui-ci : la trahison, l’injustice, la peur de la mort, la souffrance et la mort. C’est seulement ainsi que le Nouvel Adam pouvait prendre sur Lui la nature humaine dans sa totalité, et relever le péché du monde et ses conséquences : la souffrance et la mort. Seulement ainsi, la souffrance et la mort pouvaient prendre un sens salvateur.

Par Sa passion, sa mort et sa résurrection, le Christ Seigneur Se fait Consolation et Secours, Espoir et Pardon, Sens et But, aussi bien pour les vivants que pour les morts; aussi bien pour ceux qui sont en bonne santé, que pour les malades ; aussi bien pour les petits que pour les grands ; aussi bien pour ceux qui sont libres, que pour ceux qui sont prisonniers ou persécutés ; aussi bien pour ceux qui sont chez eux, que pour ceux qui sont disséminés à l’étranger...

Le Fils de l’Homme S’est fait homme et a goûté la mort, pour que, par la Résurrection, Il fasse de nous, qui sommes tombés, des fils de la lumière et des fils du jour7, qui puissent se défaire des choses du monde et croître dans les choses divines, en devenant fils de la Résurrection8.       

Et les fils de la Résurrection ne viennent pas célébrer la Résurrection du Seigneur seulement en allumant une bougie à la hâte, une fois par an, mais ils la célèbrent chaque Dimanche, en entretenant, par la prière et la communion aux Saints Mystères, la lumière qui s’est allumée dans leur coeur dès le Baptême, et la faisant croître par l’amour qui couvre une multitude de péchés9. Ceux-ci deviennent, entre les mains de Dieu, le levain qui fait lever toute la pâte10 de la famille, de la paroisse et de l’Homme entier... Ceux-ci vivent chaque semaine de l’année comme la Grande Semaine de la Passion du Christ Seigneur ; le lundi célébrant l’ange gardien et toutes les Puissances célestes incorporelles ; le mardi célébrant le Saint Prophète et Précurseur du Seigneur, Jean Baptiste ; jeûnant le mercredi en mémoire du fait que le Seigneur a été vendu pour trente deniers ; le jeudi célébrant la Sainte Cène du Seigneur et ses saints Apôtres, tout comme le Saint Hiérarque Nicolas ; le vendredi jeûnant pour la crucifixion du Seigneur et sa mort sur la Croix ; le samedi en arrêtant la course hebdomadaire, en mémoire du repos du Seigneur dans le tombeau, pour que le dimanche devienne, chaque fois, en vérité, le « Jour du Seigneur » – Dies Domini et leur participation au Festin du Royaume, en célébration de sa Résurrection du tombeau et de leur renouvellement et celui de tout l’être.

Ainsi faisant, le poids de plus en plus lourd de la semaine est plus facile à porter, et son centre de gravité se déplace, de "nous et ce qui nous appartient" vers les choses du Seigneur, faisant de chaque dimanche un Accomplissement de la semaine qui est passée et un Commencement béni d’une nouvelle semaine. Ainsi, le temps des jours, des semaines et de toute notre vie acquiert un sens salvateur, devenant un temps de la sanctification et du salut, un temps béni qui ne suffit pas pour aimer Dieu et les hommes et recevoir leur amour ; pour demander le pardon de Dieu et des hommes et pour pardonner ; pour remercier Dieu et les hommes et prier pour tous, comme pour soi-même, dans l’attente du Royaume des Cieux et de la vie éternelle !

Pour tous les bienfaits et les bénédictions connus ou inconnus, montrés ou cachés, qui se sont répandus et se répandent sur nous, à Dieu, Père, Fils et Saint Esprit soient la gloire et le remerciement, maintenant et dans les siècles des siècles !

Le Christ est ressuscité !

† Evêque SILOUANE de l’Evêché Orthodoxe Roumain d’Italie

(Fragment de la Lettre Pastorale en la Résurrection du Seigneur 2015)

Notes :

1. Cf. 1 Jn. 2, 8.
2. Cf. 1 Jn. 2, 10-11.
3. Cf. 2 Tim. 4, 8.
4. Philip. 2, 7.
5. Cf. Hébr. 4, 15.
6. Philip. 2, 8.
7. Cf. 1 Thess. 5, 5.
8. Cf. Lc. 20, 36.
9. Cf. 1 Pierre 4, 8.
10. Cf. Gal. 5, 9.

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