Publication de la Métropole Orthodoxe Roumaine d'Europe Occidentale et Méridionale
Revue de spiritualité et d'information orthodoxe
La vraie lumière qui illumine tout homme qui vient dans le monde (cf. Jn. 1, 9) se lève à nouveau sur les chrétiens et sur le monde entier. Elle se lève du tombeau de notre Seigneur Jésus Christ ressuscité des morts et illumine dans les ténèbres de la confusion, de la souffrance et du désespoir de ce monde, qui a aimé les ténèbres plus que la lumière (cf. Jn. 3, 19). Mais la lumière du Christ luit dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas comprise (Jn. 1, 5) et ne peuvent aucunement l’éteindre, car la Lumière est le Christ Lui-même, notre Dieu, celui qui porte nos souffrances et nos douleurs et celles de toute l’humanité, et par les meurtrissures duquel nous avons tous été guéris (cf. Is. 53, 5 ; 1 Pr. 2, 24) ; le vainqueur de la mort et le donateur d’une vie nouvelle que nous recevons par la nouvelle naissance, d’eau et d’Esprit (cf. Jn 3, 3-5), du Baptême.
Voici donc ce que nous célébrons aujourd’hui : NOTRE NAISSANCE À NOUVEAU, SELON DIEU ! Nous célébrons le renouvellement de la nature et de notre vie, qui nous sont données par Celui Qui, par amour pour l’Homme (l’Adam) qu’il a créé selon Son image, ou plus précisément selon Son icône (du grec eikona), en voyant l’enlaidissement et la défiguration apportés à l’homme après la chute du Paradis, est descendu des cieux et S’est fait homme, pour nous rendre et accomplir en nous (et en tout Homme) Sa beauté première.
Mais la Résurrection du Christ est aussi une occasion bénie pour remettre notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ à la place qui lui convient dans notre cœur et dans notre vie, au cœur de notre famille, de notre paroisse et de notre évêché, et par nous, pour Le remettre au cœur de la société et du monde dans lequel il nous est donné de vivre. En recevant et en mettant le Christ, le Seigneur Ressuscité, à la place qui lui revient naturellement, nous allons nous affranchir de l’esclavage et de la tyrannie de l’égoïsme qui a chassé l’homme du Paradis et nous verrons nos cœurs s’ouvrir et s’élargir jusqu’à pouvoir contenir, tel l’amour compatissant du Seigneur, tout Homme.
Délivrés de l’esclavage de la convoitise de la chair, de la convoitise des yeux, et de l’orgueil de la vie (1 Jn 2, 16), les yeux de notre cœur vont s’ouvrir, tout à coup, vers Dieu et vers Sa présence avec nous, chaque jour (cf. Mt 28, 20), et vers celui qui se trouve à nos côtés, notre prochain, qui, parfois, en arrive à être le plus « loin » de notre cœur, de notre sollicitude et de notre attention, pendant que nous nous occupons et nous préoccupons de « sauver le monde »...
Nous allons observer ceux qui nous entourent, les enfants, le mari ou la femme, la mère ou le père ou le grand-père, attendant seulement une parole gentille ou simplement un sourire de notre part, pour être contents et heureux. Nous allons remarquer que nous sommes entourés de semblables qui sont errants et exilés, qui sont nus ou dans la nécessité, souffrant de faim ou de soif, de froid, accablés par la solitude, affligés, découragés ou désespérés, hantés par le manque de foi ou par de mauvaises pensées ; nous allons avoir de la compassion pour tout homme qui souffre, pour tous les malades, pour tous les enfants souffrant avec leurs parents qui les accompagnent dans les hôpitaux et les cliniques, dans l’espoir d’une guérison et la crainte que le traitement ne réussisse pas, pour tous ceux qui subissent des opérations et pour tous ceux qui attendent qu’ils s’en sortent en retenant leur souffle ; nous allons nous souvenir de tous ceux qui sont accablés par des maladies de longue durée et de ceux qui les servent et les soignent, avec patience et esprit de sacrifice, de tous ceux qui ont été victimes d’accidents, soit au travail soit en voyage ; nous allons pleurer avec ceux qui sont exploités par leur prochain et avec ceux qui ne sont pas payés pour leur travail, et nous allons avoir de la compassion pour ceux qui subissent l’esclavage de leurs propres passions, impuissances ou faiblesses, sans trouver le pouvoir et le courage de dire «non» à internet ou au téléphone mobile, aux jeux, à l’alcool, aux cigarettes ou à la drogue ; nous allons prier pour ceux qui souffrent des querelles, des malentendus, des séparations, des jugements ou ceux qui sont emprisonnés ; nous allons dire «Seigneur, miséricorde» pour tous ceux qui se trouvent dans les guerres ou dans la terreur des attentats et nous allons prier pour ceux qui sont persécutés ou tués parce qu’ils ne veulent pas renier leur foi ; nous allons porter dans nos cœurs les orphelins et les veuves ; nous allons mentionner dans nos prières toutes nos sœurs qui portent un enfant et toutes celles qui vivent les douleurs de l’enfantement et nous allons présenter à Dieu dans nos prières tous les petits enfants qui viennent dans le monde, tous les enfants et les jeunes, ceux qui se trouvent au carrefour du choix de la voie qu’ils vont suivre dans la vie : tous ceux qui choisissent la vie de famille ou ceux qui choisissent la vie monacale ; nous allons honorer nos parents et nous allons les porter dans notre cœur et notre prière, à côté de nos frères et sœurs et de nos chers grands-parents ; nous allons également prier pour ceux qui nous aiment, et pour ceux qui nous haïssent, et pour ceux qui nous font du bien, et pour ceux qui nous font du mal, en demandant pour eux, comme pour nous-mêmes, le pardon, la miséricorde de Dieu et le salut. Ceci ne veut rien dire de plus que le fait que nos sentiments et notre vécu se dégourdissent et s’éveillent de plus en plus vers la nouvelle vie, celle selon le visage-icône du Christ, dont la Grâce attend de se répandre en nous dès que nous nous vidons un peu de tout ce qui est « à nous» et nous nous ouvrons vers ce qui est «à Lui ».
Notre cœur ne va plus se soucier, donc, seulement de nous et de ce qui nous appartient, ne va plus se limiter à désirer le pain, mais il va ressentir la faim de toute parole qui sort de la bouche de Dieu (Mt 4, 4) ; il ne va plus se rassasier de manger et de boire les bonnes choses de ce monde, mais va désirer la vraie nourriture et la vraie boisson (Jn 6, 55), à savoir le Saint Corps et le Précieux Sang de notre Seigneur Jésus-Christ. Nous n’allons plus mettre notre espérance dans les hommes et les moyens de ce monde, mais nous allons prendre comme bouclier invincible le Seigneur, en invoquant en tout temps Son Nom, sur nous et sur le monde entier. Alors nous n’allons plus demander à Dieu seulement «la santé, car c’est ce qu’il y a de meilleur», mais nous allons lui demander la foi vivante, la foi active, l’espérance sans doute, et surtout l’amour qui pardonne pour tous ceux qui nous ont offensés, la compassion avec l’affliction et la souffrance si grande que traversent l’Homme et le monde en ce moment. Nous allons demander à Dieu le SALUT, pour nous et pour tout Homme, car c’est ce qu’il y a de meilleur !
Je vous exhorte donc, en ce jour de Fête béni, avec l’Apôtre : « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur ; je le répète, réjouissez-vous. Que votre douceur soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche. Ne vous inquiétez de rien ; mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâces. Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées en Jésus Christ. » (Ph 4, 4-7) ! Car c’est à Lui que conviennent toute grâce, remerciement, honneur et adoration, avec le Père et le Saint-Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.
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