Publication de la Métropole Orthodoxe Roumaine d'Europe Occidentale et Méridionale
Revue de spiritualité et d'information orthodoxe
En cette lumineuse Fête de la Nativité de notre Seigneur Jésus-Christ et de la manifestation corporelle de Dieu, nous sommes accueillis par les paroles prononcées par l’ange aux bergers de Bethléem :
« Ne craignez point ; car je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera pour tout le peuple le sujet d'une grande joie : c'est qu'aujourd'hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur. Et voici à quel signe vous le reconnaîtrez : vous trouverez un enfant emmailloté et couché dans une crèche. »
Concentrons-nous d’abord sur la première exhortation : Ne craignez point !
La nouvelle de l’arrivée de Dieu parmi nous, dans la forme d’un petit enfant fragile, a le don de chasser toute crainte et toute anxiété, Car – à partir de maintenant – Dieu est avec nous ! Ceci prend une signification encore plus saisissante de nos jours, lorsque, par manque de foi en Dieu et en sa présence dans la réalité quotidienne dans laquelle nous vivons, nous avons tendance à devenir de plus en plus craintifs envers ceux qui nous entourent et envers tout ce qui peut nous arriver, à nous et à ceux que nous aimons… La nouvelle de la venue et de la manifestation dans un corps d’homme, de notre Dieu, amène la certitude et la confiance, afin que nous puissions à nouveau nous réjouir du Seigneur et de ceux qui nous entourent, en chassant de nos cœurs toute suspicion et toute frayeur, parce qu’aujourd’hui nous est né un Sauveur.
C’est pourquoi nous sommes invités à prendre cet aujourd’hui dans son sens propre, parce que la fête de la Nativité du Seigneur représente beaucoup plus qu’une commémoration de l’événement qui s’est passé il y a plus de deux mille ans, nous offrant le privilège d’être contemporains de ce qui s’est passé une fois dans l’histoire, en communiant nous aussi, aujourd’hui,à ce qu’ont entendu ceux qui vivaient à l’époque.
Aujourd’hui nous sommes, donc, ceux à qui s’adressent les paroles : car je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera pour tout le peuple le sujet d'une grande joie! ... car aujourd’hui vous est né un Sauveur… Que chacun, donc, ouvre son cœur et y reçoive ces paroles, comme dans un sanctuaire, où tout cela prenne corps et devienne réalité ! Que notre cœur se fasse aujourd’hui une terre préparée pour recevoir la bonne nouvelle de l’incarnation de notre Dieu, comme une semence porteuse du fruit qui guérit et renouvelle la vie et nos désirs. Ainsi seulement, nous pourrons voir se faner en nous les pensées et les troubles qui tuent l’âme, ceux-ci nous viennent de l’Hérode de notre esprit et de nos sens, qui oublie Dieu et adore les idoles des tentations de ce monde.
C’est ainsi que nous devons recevoir et entendre aussi le chant des anges annonciateurs de la Nativité du Fils de Dieu, qui clament : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, paix sur la terre, bienveillance parmi les hommes ! » et nous devons nous l’approprier et l’intérioriser, en faisant de notre esprit une arche et de notre cœur une église accueillante et chaleureuse, où vienne et fasse sa demeure Celui qui est descendu pour nous de la gloire d’en haut que chantent sans arrêt les puissances célestes.
Mais afin de nous réjouir de la paix que nous apporte la Nativité du Seigneur, on demande aussi de notre part quelque chose, non pas des efforts ou des sacrifices qui dépassent nos forces, mais simplement : la bonne volonté.
Toute œuvre salvatrice de Dieu avec nous et avec l’Homme entier dépend de cette condition : de ma bonne volonté, de notre bonne volonté. D’ailleurs, l’une des interprétations possibles de ce chant angélique est : Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux (ou chez les) hommes de bonne volonté. Àremarquer, la bonne volonté que l’on nous demande n’est pas autre chose que la réponse à la bonne volonté de Dieu de prendre chair et de descendre parmi nous (comme nous le chantons toujours, à la deuxième Antienne de la Liturgie : « Fils Unique et Verbe de Dieu, Toi qui…, as bien voulu1, pour notre salut, t’incarner de la Sainte Mère de Dieu. »
Ouvrons, donc, nos cœurs avec toute la bonne volonté vers Celui en qui Dieu le Père Lui-même a mis sa bonne volonté, comme Il nous l’a montré, aussi bien à son baptême dans le Jourdain, qu’à sa Transfiguration sur le Mont Thabor. Répondons avec la bonne volonté à la Bonne Volonté de Dieu de venir vers nous pour combler l’abîme qui s’est ouvert par la chute d’Adam et pour nous ouvrir à nouveau la voie vers son Royaume céleste. En faisant cela, la paix annoncée et chantée par les anges se répand en nous et sur nous, dans nos maisons et dans nos familles et dans toute notre vie, qui toutes sont parfois si dépourvues de ce don céleste.
Mais il y a encore une chose. Comme on peut l’observer, l’Évangile nous dit que, dès qu’ils entendirent le chant des anges, les bergers s’exhortèrent l’un l’autre, en disant : « Allons jusqu'à Bethléem, et voyons ce qui est arrivé, ce que le Seigneur nous a fait connaître. Ils y allèrent en hâte, et ils trouvèrent Marie et Joseph, et le petit enfant couché dans la crèche. »
Tout comme jadis les bergers avaient tout laissé et avaient accouru tout de suite pour voir l’accomplissement de ces paroles, ainsi nous devons nous diriger en ce jour vers l’église, pour devenir coparticipants à la joie de la venue au monde du Sauveur, et nous aurons le privilège de contempler, à notre tour, dans l’icône de la Fête, Celui qui est né et fut couché dans la crèche, tout comme l’ont fait ces bergers dans la Grotte de Bethléem.
Prosternons-nous, aujourd’hui, comme l’ont fait les bergers et les Mages venus d’Orient, chantant et glorifiant Dieu et Lui apportant les dons précieux du cœur : le remerciement, la reconnaissance, un esprit humble, la douceur, la générosité et surtout notre Amen sincère et ouvert à tout ce que Celui qui est né nous demande de garder et d’accomplir. Demandons donc et accordons le pardon aujourd’hui, à nos frères, les enfants aux parents, les parents aux enfants, les maris aux femmes et les femmes aux maris, accordons notre pardon en ce jour même à nos ennemis, car aujourd’hui nous est né un Sauveur qui nous a réconciliés avec le Ciel, n’attendant de nous que la bonne volonté.
Avec l’espoir inébranlable dans la miséricorde et l’aide de notre Dieu qui aime les hommes, en vous embrassant paternellement, votre père et guide sur la voie du salut, en ces temps d’épreuve et de difficulté,
† Evêque SILOUANE de l’Evêché Orthodoxe Roumain d’Italie
(Fragment de la Lettre Pastorale en la Fête de la Nativité du Seigneur, Rome, 2013)
1. Les traductions les plus courantes utilisent le verbe daigner, mais pour la cohérence nous avons choisi le terme de bien vouloir (NdT).
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