Publication de la Métropole Orthodoxe Roumaine d'Europe Occidentale et Méridionale
Revue de spiritualité et d'information orthodoxe
Il n’y a pas d’amour aussi grand que de donner sa vie pour son frère, (Jn 15, 13)
Ne vous étonnez pas, frères, si le monde vous hait. Nous savons, nous, que nous sommes passés de la mort à la vie, parce que nous aimons nos frères. Celui qui n'aime pas demeure dans la mort. Quiconque hait son frère est un homicide; or vous savez qu'aucun homicide n'a la vie éternelle demeurant en lui. A ceci nous avons connu l'Amour : celui-là a donné sa vie pour nous. Et nous devons, nous aussi, donner notre vie pour nos frères. Si quelqu'un, jouissant des biens de ce monde, voit son frère dans la nécessité et lui ferme ses entrailles, comment l'amour de Dieu demeurerait-il en lui? Petits enfants, n'aimons ni de mots ni de langue, mais en actes et en vérité. (…)
Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, puisque l'amour est de Dieu et que quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu. Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu, car Dieu est Amour. En ceci s'est manifesté l'amour de Dieu pour nous: Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde afin que nous vivions par lui. En ceci consiste l'amour: ce n'est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c'est lui qui nous a aimés et qui a envoyé son Fils en victime de propitiation pour nos péchés. Bien-aimés, si Dieu nous a ainsi aimés, nous devons, nous aussi, nous aimer les uns les autres. Dieu, personne ne l'a jamais contemplé. Si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, en nous son amour est accompli. (…) Si quelqu'un dit: J'aime Dieu et qu'il déteste son frère, c'est un menteur: celui qui n'aime pas son frère, qu'il voit, ne saurait aimer le Dieu qu'il ne voit pas. Oui, voilà le commandement que nous avons reçu de lui : que celui qui aime Dieu aime aussi son frère.
1 Jean 3, 9-18 ; 4, 7-12 ; 4, 20-21
Ofrères, rien n'est meilleur que l'amour divin, quand le Seigneur réchauffe notre âme par l'amour pour Dieu et pour notre prochain.
Grande est la miséricorde du Seigneur: l'âme a connu Dieu, son père céleste; elle verse des larmes et se désole: pourquoi ai-je tant offensé Dieu? Le Seigneur accorde le pardon des péchés, et alors c'est une joie que d'aimer son Créateur et son prochain, et de pleurer pour lui afin que le Seigneur prenne toute âme auprès de Lui, là où Il nous a préparé une place par ses souffrances sur la Croix.
Celui qui a connu la douceur de l'amour divin, lorsque son âme réchauffée par la grâce aime Dieu et son frère, celui-là sait en partie que «le Royaume des Cieux est au-dedans de nous» (Lc 17,21).
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Bienheureuse l'âme qui aime l'humilité et les larmes, et qui hait les pensées mauvaises.
Bienheureuse l'âme qui aime son frère, car notre frère est notre propre vie.
Bienheureuse l'âme qui aime son frère: elle sent en elle la présence de l'Esprit du Seigneur; Il lui donne paix et joie, et elle pleure pour le monde entier.
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Il n'y a pas de félicité plus grande que d'aimer Dieu de toute son intelligence, de tout son cœur et de toute son âme, ainsi que l’a commandé le Seigneur, et son prochain comme soi-même. Lorsque cet amour remplit l'âme, tout la réjouit; mais quand il se perd, l'homme ne trouve pas de repos, il se trouble et accuse les autres de l'avoir offensé. Il ne comprend pas que c'est lui le coupable: il a perdu l'amour de Dieu, il a jugé ou haï son frère. La grâce vient de l'amour pour notre frère, et c'est par l'amour pour notre frère qu'on la garde. Mais si nous n'aimons pas notre frère, la grâce divine ne viendra pas dans notre âme.
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Je ne vous cacherai pas ce qui porte le Seigneur à nous donner sa grâce. Je ne vais pas écrire longuement, mais je vous demande ceci: aimez-vous les uns les autres, et alors vous verrez la miséricorde du Seigneur. Aimons notre frère, et le Seigneur nous aimera. Ne pense pas que le Seigneur t'aime si tu regardes quelqu'un avec hostilité. Oh! non. Ce sont plutôt les démons qui t'aiment, car tu es devenu leur serviteur; mais ne tarde pas, repens-toi, demande au Seigneur la force d'aimer ton frère et tu verras la paix dans ton âme.
De toutes vos forces demandez au Seigneur l'humilité et l'amour fraternel, car, en échange de l'amour pour notre frère, le Seigneur nous donne gratuitement sa grâce. Fais cet essai en toi-même: un jour, demande à Dieu l'amour pour ton frère, et, un autre jour, vis sans amour, et alors tu verras la différence. Les fruits spirituels de l'amour sont évidents: paix et joie dans l'âme, et tous les hommes seront pour toi comme des amis très chers; tu verseras d'abondantes larmes pour ton prochain, pour tout ce qui respire et pour toute créature.
Saint Silouane l’Athonite, Ecrits
Supposez un cercle tracé sur la terre, c'est-à-dire une ligne tirée en rond avec un compas, et un centre. On appelle précisément centre le milieu du cercle. Appliquez votre esprit à ce que je vous dis. Imaginez que ce cercle, c'est le monde ; le centre, Dieu ; et les rayons, les différentes voies ou manières de vivre des hommes. Quand les saints, désirant approcher de Dieu, marchent vers le milieu du cercle, dans la mesure où ils pénètrent à l'intérieur, ils se rapprochent les uns des autres en même temps que de Dieu. Plus ils s'approchent de Dieu, plus ils se rapprochent les uns des autres ; et plus ils se rapprochent les uns des autres, plus ils s'approchent de Dieu. Et vous comprenez qu'il en est de même en sens inverse, quand on se détourne de Dieu pour se retirer vers l'extérieur : il est évident alors que, plus on s'éloigne de Dieu, plus on s'éloigne les uns des autres, et que plus on s'éloigne les uns des autres, plus on s'éloigne aussi de Dieu.
Telle est la nature de la charité. Dans la mesure où nous sommes à l'extérieur et que nous n'aimons pas Dieu, dans la même mesure nous avons chacun de l'éloignement à l'égard du prochain. Mais si nous aimons Dieu, autant nous approchons de Dieu par la charité pour lui, autant nous sommes unis à la charité du prochain, et autant nous sommes unis au prochain, autant nous le sommes à Dieu.
Saint Dorothée de Gaza, Œuvres spirituelles
Ceci est en vérité la vie angélique sur la terre, quand nous vivons ensemble sans jalousie, avec simplicité, amour, paix, joie, complémentarité, en considérant le progrès de notre prochain comme notre propre bénéfice, et le relâchement, la chute ou la tribulation du prochain comme notre propre perte. (…) Le surplus de ceux qui persévèrent continuellement dans la prière vient combler le manque de ceux qui sont à leur service ou se reposent, et inversement le surplus de ceux qui servent et travaillent complète ce qui manque à ceux qui passent leur temps à prier.
Saint Macaire, Grande Lettre
Abba Antoine a dit : Du prochain vient la vie ou la mort. En effet, si nous gagnons notre frère, nous gagnons Dieu ; mais si nous scandalisons notre frère, nous péchons contre le Christ.
Abba Poemen a dit : On ne peut trouver plus grande charité que de donner sa vie pour son prochain. En effet, si quelqu’un entend une parole mauvaise, c’est-à-dire qui fait de la peine, et que, tout capable qu’il est de dire une parole semblable, il lutte pour ne pas la dire ; ou bien si on le maltraite et qu’il le supporte sans se venger, celui-là donne sa vie pour son prochain.
Abba Dioscore avait une fois deux tuniques : celle qui était bonne mise de côté, la mauvaise sur lui. Un étranger mendia auprès de lui. Il donna la bonne, garda la mauvaise. Le prêtre lui demanda : « Pourquoi n’as-tu pas donné la mauvaise pour garder celle avec laquelle tu vas à l’assemblée ? ». Il lui répondit : « Donnerais-tu la mauvaise à Jésus ? »
Deux frères allèrent au marché vendre leurs marchandises. L’un d’eux, quand il eut quitté l’autre, tomba dans la luxure. Son frère, l’ayant rejoint lui dit : « Allons à notre cellule, frère ». Il répondit : « Je n’y vais pas ». L’autre le priait et disait : « Pourquoi, mon frère ? ». Il répondit : « Parce que, après que tu m’as quitté, je suis tombé dans la luxure ». Son frère voulant le gagner, se mit à lui dire : « A moi aussi, lorsque je t’ai eu quitté, il m’en est arrivé autant, mais allons faire sérieusement pénitence et Dieu nous pardonnera ». Ils allèrent raconter aux anciens ce qui leur était arrivé et ceux-ci leur imposèrent un règlement pour faire pénitence. Cependant l’un d’eux faisait pénitence pour l’autre, comme s’il avait péché lui-même, et Dieu, voyant la peine qu’il se donnait par charité, révéla à un ancien, au bout de quelques jours, qu’il pardonnait au pécheur à cause de la grande charité du frère qui n’avait pas péché. Voilà ce qu’on appelle donner sa vie pour son frère.
Un ancien a dit : Si tu veux être moine et plaire à Dieu, purifie ton cœur à l’égard de tous les hommes et soumets ta pensée à tous. Ne blâme personne et mets ta mort devant tes yeux. Si tu vois quelqu’un en train de pécher, prie le Seigneur en disant : « Pardonne-moi car j’ai péché ». Ainsi se réalisera en toi la parole qui dit : « Il n’y a pas de plus grand amour ».
Apophtegmes des Pères du désert
La meilleure et la plus belle des choses est de s’accueillir réciproquement les uns les autres. Nous n’allons pas être jugés pour ce que nous avons donné aux autres ou ne leur avons pas donné, mais d’après le « comment » nous avons accueilli notre frère dans notre cœur. Juger mon frère ça veut dire que je ne l’accueille pas dans mon cœur. Nous pouvons beaucoup jeûner, ou faire de grands efforts ascétiques, mais rappelons-nous que ce n’est pas la nourriture qui m’approche ou qui m’éloigne de Dieu, la nourriture qui nous fait entrer ou ne pas entrer auprès de notre Dieu dans le Royaume, et qui nous fait ressentir le Royaume en nous-mêmes, c’est notre prochain ! Voilà la clé du Royaume ! Le Seigneur, ton prochain et toi-même. On ne peut pas échapper à ce cercle qui nous unit les uns aux autres, qui fait de cette vie notre Paradis ou notre enfer.
† Le Métropolite Joseph
Boyez qu’il est bon, qu’il est doux, d’habiter en frères tous ensemble.C'est comme de la myrrhe ruisselant de la tête sur la barbe, sur la barbe d'Aaron, et descend sur le bord de son vêtement.C'est comme la rosée de l'Hermon, qui descend sur les collines de Sion. Car le Seigneur y a envoyé la bénédiction, et la vie pour les siècles des siècles.
Psaume 132
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