Ajouté le: 1 Avril 2018 L'heure: 15:14

La Résurrection du Seigneur – don de la vie nouvelle

La nuit est passée à présent – si réellement elle est passée –, et le mort de tout à l’heure est maintenant lumineux. C’est Celui-ci qui, à l’intérieur, a ébranlé la pierre. Il porte la lumière, Il répand la lumière, Il est lumière. Sans doute est-ce un fils de lumière, et de la lumière le serviteur…1

Saint Romanos le Mélode

Comme au premier jour de la Création Dieu dit : « Que la lumière soit ! » et la lumière fut, resplendit en vérité, au jour de la Pâque, la Lumière qui dure à jamais, la lumière sans fin, préfigurée au premier jour de la création, mais cette fois-ci le Dieu-Homme Lui-même est la Lumière, symbole qui nous est transmis dans la nuit de la Résurrection et que nous passons à notre tour à ceux qui nous entourent. Celui qui, par sa Résurrection, est le fondement de notre foi, nous accorde aujourd’hui une vie nouvelle dans la Lumière de sa Résurrection. Il se donne Lui-même comme Lumière de notre vie et comme Vie de notre vie. Tel est le sens du sacrifice du Christ Seigneur sur la Croix qui conduit à sa Résurrection : une vie nouvelle, pleine de la Vie qui se termine, non par la mort, mais par la Pâque, par le passage à ce qui est parfait et sans fin. « Car nous le savons, si notre demeure terrestre, qui n’est qu’une tente, se détruit, nous avons un édifice, œuvre de Dieu, une demeure éternelle dans les Cieux, qui n’est pas faite de main d’homme. Et nous gémissons, dans le désir ardent de revêtir, par-dessus l’autre, notre habitation céleste, pourvu que nous soyons trouvés vêtus et non pas nus »2.

Mais que veut dire « nus », ne pas être revêtus du Christ, Celui en qui nous avons été baptisés ? Car le jour de la Résurrection peut nous trouver ainsi, nous les baptisés : non revêtus du Christ, nus de Lumière, nus d’œuvres de bien. Il peut nous trouver également nus de nous-mêmes, parce que, errant sans la Lumière de la Résurrection, ne trouvant pas Celui en qui nous avons été baptisés, nous ne nous retrouvons pas nous-mêmes, nous ne savons pas pourquoi nous vivons ou quel est le sens de notre vie. La peur de la mort nous domine ! Pourtant la lumière de la Résurrection du tombeau devenu Ciel nous montre la Vie, un commencement nouveau que pose le Seigneur pour nous et pour l’univers entier, par le nouvel Adam, le Parfait.

Nous pouvons dire que c’est un nouveau commencement du monde. C’est pourquoi, à Pâques, nous lisons l’Évangile à l’extérieur, devant les portes de l’église, où nous entrons ensuite comme dans un nouveau paradis, une cité de paix, la Jérusalem d’en haut qui nous attend. Par le fruit de la Croix que nous recevons, le Fruit de la vie, qui est le Christ, notre vie reçoit un autre sens, celui de la Vie du Christ. Et par le Tombeau rempli de la lumière de la Résurrection, resté pourtant vide de Celui qui est partout, nous voyons l’accomplissement de notre vie en éternité par la vie de l’Éternel-Vivant. Au moment où le Seigneur Jésus Christ sort du Tombeau, sortent avec Lui une autre lumière, un autre sens de la vie et du monde, déchiffrés dans son amour sacrificiel, guérisseur ou donateur de vie – son amour vainqueur de la mort et de la souffrance causée par la mort qui s’approche de nous. Celui-ci, l’amour du Christ, qui révèle l’amour du Père céleste, apporte à nous et au monde la lumière divine et la vie qui découle de la vérité.

« Dieu a tant aimé le monde qu’Il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle »3. Nous comprenons que la mort absurde à laquelle nous ne trouvons aucun sens trouve son terme dans la mort du Christ sur la Croix et que la Résurrection est le vrai commencement du monde, qu’elle est une recréation du monde, une nouvelle création de l’homme et du monde. Nous pourrions dire un nouveau projet pour le monde, pour l’homme, grâce à la Croix, à la Mort et à la Résurrection de notre Seigneur Jésus Christ. « Dieu se dit lumière, vie, résurrection et vérité. Lumière, en tant que Celui qui fait resplendir les âmes, qui éloigne la ténèbre de l’ignorance, qui illumine l’intelligence pour qu’elle contemple les réalités mystiques, et qui révèle les mystères qui ne peuvent être vus que par les cœurs purs ; vie, comme Celui qui donne aux âmes aimant Dieu la capacité de se mouvoir vers ce qui est divin ; résurrection, comme Celui qui relève l’esprit de l’attachement mortel à ce qui est matériel, en la purifiant de toute souillure et de tout engourdissement mortel ; vérité, comme Celui qui donne à ceux qui en sont dignes l’héritage immuable des biens »4.

Au moment de la mort de Lazare, nous voyons le Sauveur comme Homme véritable – en larmes, pleurant pour son ami et sa famille souffrante. Toutefois nous Le voyons alors et Le contemplons également comme Dieu véritable – ressuscitant d’entre les morts Lazare mort depuis quatre jours, malodorant en raison de la décomposition de son corps. Dieu Lui-même devient Homme de douleur pour vaincre et libérer de la douleur et de la souffrance en prenant celles-ci sur Lui-même ; Il devient Homme de larmes, pour laver nos larmes en apportant la joie de la victoire sur la peur de la mort et de la solitude ; Il devient Homme de l’humiliation, pour dissiper notre humiliation ; Il devient Homme mortel, pour écarter et détruire notre mort comme Dieu véritable !

Le jour de la Résurrection nous trouve également, comme Lazare, peut-être pas morts corporellement comme lui, mais morts dans l’âme, exhalant la mauvaise odeur du péché dans nos âmes et dans nos corps, emmitouflés du péché comme Lazare des bandelettes mortuaires, mais, courage ! le pardon et la guérison ont jailli du Tombeau du Christ.

Le jour de la Résurrection nous donne de croire que notre vie ne reste pas la vie corruptible de cette terre, nôtre de naissance ou par adoption. Ce jour nous ouvre la porte d’une autre terre, celle du Ciel, promise par Dieu le Père par l’intermédiaire de l’Adam nouveau, le Seigneur Jésus Christ. « Il est pour l’âme ce qu’est le fondement pour la maison. Par Lui seul nous vivons, nous possédons, nous héritons. Lui seul donne sa valeur à notre vie actuelle, et la gloire et la félicité à la vie future »5.

Le Christ est ressuscité ! En vérité Il est ressuscité !

† Le Métropolite Joseph

Notes :


1. Saint Romanos le Mélode, Hymne XLI, 18, in Hymnes IV, op. cit., p. 449.
2. 2 Co 5, 1‑3.
3. Jn 3, 16.
4. Saint Maxime le Confesseur, Centurie II sur la théologie, 70, PG 90, 1156.
5. Saint Jean Chrysostome, in Sfântul Ioan Gură de Aur, Bogățiile oratorice, Pelerinul Român, Oradea, 2002, p. 52.

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