Publication de la Métropole Orthodoxe Roumaine d'Europe Occidentale et Méridionale
Revue de spiritualité et d'information orthodoxe
Le Christ est ressuscité !
La fête éclatante de lumière de la Résurrection du Seigneur donne le sens véritable à notre vie chrétienne. Nous y puisons le désir profond de vivre éternellement avec Dieu. Néanmoins la Résurrection, en laquelle nous mettons tous notre espérance, passe par la Croix de Son Fils, dans laquelle l’amour divin et inconditionné pour l’humanité s’est déversé sur le monde entier. Dieu le Père nous confie que chacune de nos croix trouve son réconfort dans la Croix de Son Fils. Chaque blessure de l’âme trouve sa guérison dans les blessures causées par les clous transperçant Ses mains, Ses pieds et Son côté sur la Croix. Chaque tumulte de l’âme déposé au pied de la Croix, Il le prend sur Lui et ne nous laisse pas seuls, car la Croix est amour jusqu’à la mort, pour nous, cet amour qui comprend tout, assume tout, porte tout et « nous unit en un seul corps, détruisant par la croix l’inimitié [...], ayant accès auprès du Père dans un même Esprit » (Eph 2, 16-18).
Pour chaque péché déposé au pied de sa Croix, le Christ a crié vers notre Père Céleste : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Luc 23, 34), tandis qu’au larron se tenant à Sa droite qui reconnaissait ses péchés et Le priait de ne pas l’oublier, Il dit, pardonnant : « ...aujourd’hui tu seras avec Moi dans le Paradis » (Luc 23, 43). (…)
Mais il est une faiblesse lourde à porter : la peur, qui nous accompagne sous diverses formes tout au long de notre vie. Or la plus imposante, d’où presque toutes les peurs prennent racine, est la peur de la mort. De même que les disciples étaient effrayés par les vagues de la mer orageuse, nous aussi avons peur des vagues de tempêtes de toutes sortes, intérieures comme extérieures, qui cernent impitoyablement le navire de nos vies. Lorsque les Apôtres étaient avec Jésus dans le bateau sur la mer agitée par de grosses vagues, ils furent saisis par la peur de la mort. Bien qu’Il fût avec eux, la peur fut plus grande que la foi. « S’étant levé, Il menaça le vent et les flots, qui s’apaisèrent, et le calme revint » (Luc 8, 24).
Jésus calme la mer et fait taire les vagues, leur suscitant la confiance – puis à nous tous à leur suite – dans le fait que Lui seul peut apporter la paix et la délivrance de la peur de la mort qui asservit les cœurs tourbillonnants, à la recherche d’un port. Le Christ-Seigneur a également vécu la peur de la mort de Pierre, Son disciple, et celle de tous les apôtres et disciples, peur qui les conduisit à renoncer à Lui, leur Maître et Ami. Pierre Lui avait même déclaré avec conviction qu’il donnerait sa vie pour Lui, or dès que la peur de la mort le subjugua, il y renonça.
La peur de la mort que le Christ a vécue, sur la Croix, criant devant le Père Céleste : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi M’as-Tu abandonné ? » (Matthieu 27, 46), n’était pas seulement Sa propre peur, mais c’est la peur de toute l’humanité, de tous les temps et de tous les lieux, d’Adam à nos jours, jusqu’à celui qui meurt seul et sans appui ni assistance, parmi les étrangers et les hommes indifférents, qu’Il a prise sur Lui. On nous annonce, en pleine pandémie, le nombre de personnes qui meurent chaque jour. N’oublions pas que chacun de ceux qui partent, souvent sans s’y attendre, sans s’y être préparé, sans voir ses proches, n’est ni un nombre, ni un cas. Chacun d’entre eux est une âme, portant un nom, pour laquelle le Fils de Dieu Lui-même a été crucifié et est passé par la mort, afin qu’elle passe de la mort à la vie.
Jésus a vécu notre peur de la mort, de cette mort manifeste dès le premier moment de notre venue au monde, dès le premier pas franchi sur le chemin qui y mène – comme seule certitude, mais néanmoins étrangère à ce que Dieu a préparé pour l’homme créé à Son image et à Sa ressemblance. Il s’est fait homme pour vivre avec nous notre peur de la mort et pour nous libérer de son joug par la Croix et par Sa mort, se livrant Lui-même au tombeau duquel Il se relèvera triomphalement et victorieux, le troisième jour. Saint Paul nous confie le fait que le Sauveur prend part à tout ce que nous vivons pour ôter à nos âmes le fardeau de cette peur. « Ainsi donc, puisque les enfants participent au sang et à la chair, Il y a également participé Lui-même, afin que, par la mort, Il anéantît celui qui a la puissance de la mort, c’est-à-dire le diable, et qu’Il délivrât tous ceux qui, par crainte de la mort, étaient toute leur vie retenus dans la servitude » (Hébreux 2, 14-15).
Et Saint Jean Chrysostome nous dit, au jour de la Résurrection : « ...que nul ne craigne la mort, car celle du Sauveur nous en a délivrés : Il l’a fait disparaître après l’avoir subie. Il a dépouillé l’Enfer, Celui qui aux enfers est descendu. Il l’a rempli d’amertume pour avoir goûté de sa chair. » Craignons néanmoins le péché, car il estcause de la mort, et non de la mort corporelle, mais spirituelle. (…) Seul le péché peut nous séparer du Christ ressuscité. Mais même ce péché, que nous avons tous, déposons-le sans crainte à Ses pieds, car Il en a lavé notre âme sur la Croix, afin que nous n’ayons plus peur.
Déposons tous nos soucis et préoccupations dans la prière devant le Dieu bon et miséricordieux, l’Ami-de-homme, étant à notre tour bons et miséricordieux, partageant autour de nous la bonté et l’amour que Dieu a mis en nous en abondance.
Le Christ est ressuscité !
De celui qui prie pour vous le Christ Ressuscité,
† Joseph,
Archevêque d’Europe Occidentale et Métropolite d’Europe Occidentale et Méridionale
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