Publication de la Métropole Orthodoxe Roumaine d'Europe Occidentale et Méridionale
Revue de spiritualité et d'information orthodoxe
Nous fêtons, comme tous les ans, la nativité du Christ, le Fils de Dieu, notre Sauveur. Et comme toujours, ne manquent pas les préparatifs convenables « selon la tradition », les présents, les mets et les boissons, le beau sapin décoré et les chants de Noël. Tout cela nous apporte une lueur de joie dans le tourbillon de plus en plus stressant de la vie, même si cette joie s’étiole chaque année, étouffée de plus en plus vite par « les soucis de cette vie », et même si beaucoup de familles ne peuvent même pas avoir cette joie…
Mais si nous y pensons, tout ce que nous préparons pour Noël nous concerne nous, plutôt que Celui que nous fêtons, ou notre prochain, plus affligé que nous. Ainsi, une fête comme celle de la Nativité du Seigneur devient de plus un plus un « prétexte » pour les achats et les cadeaux, pour manger et boire, et concerne de moins en moins le « protagoniste » principal, le Sauveur Jésus-Christ. Plus encore, la société où nous vivons tend de plus en plus à exclure le Christ du centre de l’attention, lorsqu’il s’agit de Noël, et à occuper toute l’attention de ses « clients » par les décorations, les cadeaux et par toute forme de célébration « extérieure », en ignorant totalement ou presque Celui Qui, pour nous hommes et pour notre salut, est descendu des cieux et a pris chair du Saint Esprit et de la Vierge Marie et S’est fait homme (a assumé la nature humaine), comme nous le disons dans le Credo.
Il convient, donc, de faire attention à Celui Qui Se trouve au centre de notre célébration, et aux profits apportés par Sa venue au monde, pour ne pas vivre, tout chrétiens que nous sommes, comme si le Christ Seigneur n’était pas venu au monde ; pour ne pas vivre et célébrer seulement entre nous, et seulement pour nous.
À cause de l’exclusion de Dieu du monde d’aujourd’hui, les citoyens de celui-ci en sont arrivés à vivre une vie d’épreuve et éprouvante pour tous ceux qui y vivent, et le bonheur promis par les divers régimes sociaux est devenu, de plus en plus, un malheur, et même un enfer. Et le point culminant de ce malheur consiste dans le fait que le monde où nous vivons en est arrivé à faire souffrir même ses propres enfants, qu’il engendre de plus en plus par la volonté de la chair (de la volonté de l’homme – cf. Jn. 1, 13) et les arrache avant l’heure au sein de leur mère, en les « jetant », dès la plus tendre enfance dans les crèches et en les faisant « éduquer », comme il arrive ces derniers temps, selon des principes contraires à l’Évangile et à la bonne vie chrétienne.
Faisons donc attention au fait que le Christ est né. Et si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles. (cf. 2 Cor. 5, 17). Avec la venue dans le corps du Fils et Verbe du Dieu le Père, la nature humaine est recréée, renouvelée. Mais elle reste dans cet état tant que chacun d’entre nous reste en Christ. Ou bien, pour mieux dire, dans la mesure où le Christ reste en nous, à l’endroit qui Lui convient. Car rester en Christ veut dire vivre selon Ses commandements.
La nativité du Seigneur devient donc une occasion de renouvellement, de se resituer en Christ pour chacun d’entre nous. Et ceci arrive de manière réelle dans la mesure où nous rendons au Christ « la place » qui Lui convient. Mais quel est cette « place » ? La réponse nous vient du Seigneur Lui-même : « Mon fils, donne-moi ton cœur » (Proverbes 23, 26). « La place » qui convient au Seigneur est mon cœur, et non pas la grotte sombre ! Si mon cœur est ouvert vers le Seigneur, alors Il n’est plus contraint de naître dans la crèche des animaux, mais fait Sa demeure dans mon cœur-même, et par Sa venue en lui, le transforme en Ciel. C’est pourquoi le Seigneur dit à chacun d’entre nous : « Voici, Je me tiens à la porte, et Je frappe. Si quelqu’un entend Ma voix et ouvre la porte, J’entrerai chez lui, Je souperai avec lui, et lui avec Moi. » (Apoc. 3, 20)
Ouvrons donc tous nos cœurs et accueillons le Seigneur qui naît, afin qu’il ne demeure plus dans la même grotte froide et sombre des animaux. Préparons notre cœur comme il convient à l’Hôte d’exception qui y descend, au moins avec le même zèle et l’attention que nous mettons à préparer nos maisons pour l’arrivée des fêtes. Purifions notre cœur de toute mauvaise pensée dirigée contre notre prochain, de la parole qui l’injurie ou le blesse, de toute inclinaison vers des volontés étrangères à Dieu et de toute action qui ne convient pas, afin de recevoir le Roi des Cieux, Qui vient à nous comme un enfant innocent.
N’oublions pas la seule chose qui est nécessaire, la bonne part de Marie (cf. Lc. 10, 42), et ne nous laissons pas prendre plus qu’il ne le faut dans les préparatifs de Marthe, qui nous font oublier Celui pour Qui nous les faisons. Faisant ainsi, Celui Que nous célébrons n’est pas oublié et ignoré à cause des préparatifs, mais reçoit la place et l’attention qui convient et devient Lui-même notre Festin de Noël, en nous faisant prendre part à Sa Vie, à Son Corps et à Son Sang, au renouvellement que Son incarnation apporte à la nature humaine et à tout l’être.
Que la bénédiction de Dieu et Sa Grâce soit avec vous tous, chaque jour !
Puissiez-vous tous passer des Fêtes lumineuses, remplies de joie, et beaucoup d’années avec la santé !
† L’Évêque SILOUANE de l’Évêché Orthodoxe Roumain d’Italie
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