Publication de la Métropole Orthodoxe Roumaine d'Europe Occidentale et Méridionale
Revue de spiritualité et d'information orthodoxe
Comme des perles sur un fil, s’alignent en beauté les éditions du festival « Pour l’amour de la Beauté », initié par la Métropole Orthodoxe Roumaine de l’Europe Occidentale et Méridionale. Cette année, ce fut la quatrième perle, dédiée au thème générique établi par notre Patriarcat, à savoir l’année de la Sainte Eucharistie (avec, dans le festival, un accent particulier porté sur le sacrifice préalable que celle-ci suppose, en diverses façons) et des Saints Martyrs Brancovans.
Pour de justes raisons, mais aussi avec beaucoup de regret, je n’ai pu participer qu’au second jour des manifestations du festival, j’ai présenté à un auditoire fidèle et distingué une communication concernant la présence des Saints Brancovans dans l’hymnographie du poète Ioan Alexandru, tout en faisant certaines références préalables à la mystique de l’Eucharistie. Ces hymnes, d’une grande beauté et d’une grande influence spirituelle, sont nombreux, et en cours de parution dans une publication dédiée, aux éditions Doxologia de la Métropole de Moldavie et de Bucovine.
Comme pour toutes les éditions du festival, au sous-sol de la cathédrale Saint-Sulpice, dans la Crypte du Puits, dans la conception curatrice de Madame la Presbytéra Alexandra Marinescu-Sav, a été organisée une vaste exposition. La partie la plus consistante de celle-ci était représentée par les œuvres iconographiques dédiées pendant plusieurs années aux Saints Brancovans par Elena Murariu. J’avais déjà vu cette exposition, en grande partie avec les mêmes œuvres, au Musée du Paysan Roumain, mais à présent la pénombre de la Crypte agrandissait leur mystère et leur impact émotionnel. Je me rappelle avoir connu Elena Murariu à l’occasion du vernissage d’une icône de Saint Etienne le Grand, icône exposée maintenant, pour la vénération et la prière, au monastère nécropole du Saint Prince, le monastère de Putna. Dans quelques dizaines d’œuvres, rassemblées sous la dénomination générique de Racines brancovanes, le sacrifice d’édification culturelle, mais surtout spirituelle des Brancovans, jusqu’à la confession, au prix de leur vie, de leur foi inébranlable au Christ, y étaient explorés avec beaucoup d’amour et la maîtrise qui en découle. J’ai apprécié tout particulièrement le fait que Madame Elena Murariu ait surpris la sainteté, elle-aussi sacrificielle dans le fond, de la Princesse Maria (Marica) Brancovan, présence chrétienne exemplaire dans notre histoire.
L’esprit artistique et spirituel du groupe Prologue a été présent cette année par l’un des membres du groupe, Matei Lăzărescu, et par deux de ses proches, Alexandru Antonescu, digne peintre et iconographe d’Alba Iulia, et par Valentin Scărlătescu, qui habite en France depuis de nombreuses années. Les deux premiers ont réuni leurs travaux sous le titre générique commun Au-delà du temps et de l’espace. Plusieurs des travaux de Matei Lăzărescu étaient directement liés à Constantin Brancovan par le fait d’avoir été réalisés au cours d’un camp organisé à Mogoşoaia et présentaient des éléments des édifices brancovans qui s’y trouvent. L’auteur de ces toiles fait partie du groupe assez restreint de peintres roumains les plus importants de nos jours. Un maître dans le véritable sens du terme ! Alexandru Antonescu a exposé des œuvres sur un thème qui lui est très particulier et cher, celui des veilleuses, subtilement relié à la veilleuse qui a mystérieusement brûlé, pendant presque deux cents ans, sur la tombe de Constantin Brancovan. Ce sont des œuvres d’un grand raffinement plastique et spirituel, réalisées avec une rigueur particulière. Je crois trouver Valentin Scărlătescu encore meilleur d’une année à l’autre, ses moyens d’expression plus maîtrisés, son expression plus limpide. Les travaux de cette année, de petites sculptures composées, portaient sur le thème du sacrifice lors de l’édification de saints lieux, avec un renvoi subtil au Maître Manole (dont la légende a été présentée « in extenso » par l’érudit spécialiste en la matière, le professeur Ioan Taloş, à présent résidant en Allemagne). Pour nous, c’est aussi un renvoi à l’Emmanuel, au Christ qui s’est sacrifié pour l’édification de son Église. La jeune Lavinia Georgiana Răican de Paris les a rejoints, s’intégrant de façon convaincante à l’ensemble avec une installation vidéo (Mémoires Sacrées). Alexandra Sav, qui a mis en route, supervisé et mis en page tout cet assemblage de travaux différents, mais partageant le même esprit de sérieux professionnel et de service du Christ, y a apposé son empreinte de manière heureuse, telle une marque sacramentelle, riche en contenu théologique. A savoir, elle nous a suggéré par des moyens plastiques d’une grande simplicité et précision, le Christ se levant invisiblement de sa tombe, trouvée vide par les apôtres, pour s’asseoir définitivement dans le calice eucharistique, en une communion et communication plénières, après sa douloureuse Passion. Si l’enseignement des Brancovans représente une confession de la vraie foi, alors l’exposition proposée voulait se situer dans ce même esprit. Et elle y est parvenue !
J’ai dit avoir regretté la brièveté de ma présence aussi à cause de la présentation, avec beaucoup de succès, des valeurs qui me sont chères pendant les autres jours du festival : Jean-François Colosimo, le père Marc-Antoine Costa de Beauregard, les pères Ionuţ Gînscă et Iulian Nistea avec leur exposition photo (Les Héros de Personne), la moniale Atanasia Văetişi (venant du monastère de Stavropoleos), la pianiste Charlotte Coulaud, l’actrice Dana Cavaleru et d’autres.
Encore une fois, le secteur culturel de la Métropole a accompli sa mission avec succès, en offrant des journées de festin culturel aux participants, qui sont repartis renouvelés et chargés de la beauté apaisante répandue par les invités.
Comme toujours, discret mais très attentif, avec beaucoup de modestie et en quelque sorte dans l’ombre, veillant avec l’esprit et le corps, assis sagement dans les rangs des spectateurs, se trouvait le merveilleux père Joseph, digne archipasteur de cette éparchie florissante dans l’esprit, infatigable promotrice de la beauté Divine et des louanges de Dieu par une culture de la plus haute qualité. Comme il le disait dans une interview accordée au poste national de télévision : « Nous sommes ici et nous le serons encore, et la génération qui nous suivra recevra la tradition en toute conscience ». Voilà à quoi peut et doit servir la Beauté.
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