Dans la préface, le coordinateur de la collection, Bernard Le Caro, rappelle que ce livre, publié en original en russe, en 1995, « est un livre rare parce que le sujet a rarement ou peut-être jamais été évoqué avec une si grande précision et intensité, parce qu’il traite d’un thème majeur qui nous concerne tous : la mort, à laquelle nous devrions tous penser, alors qu’elle a été “évacuée” de la société contemporaine comme si elle n’existait pas » (p. 7).

L’œuvre de Saint Athanase Sakharov est partagée en six chapitres qui suivent le Typikon de l’Église Orthodoxe et où sont exposés aussi bien les principes qui régissent la commémoration des défunts à divers offices comme : vêpres, matines, les samedis dédiés de l’année ecclésiale. Ne sont pas oubliées les commémorations dans le cadre des semaines avec polyéleos ou même lors des fêtes patronales de l’église, et évidemment des fêtes royales. Une place à part dans l’œuvre de Saint Athanase Sakharov est occupée par le Psaume 118 et ses significations spirituelles qui font qu’il est utilisé aussi bien dans l’office de funérailles que dans d’autres divers offices. Considéré par excellence comme étant dédié aux défunts, le Psaume 118 est, conformément au Typikon, « un chant biblique majestueux en l’honneur de la Loi qui sauve l’homme dans sa vie et au-delà de la mort, un cathisme solennel, festif et par excellence dominical » (p. 158).

Il est évident que dans le présent ouvrage nous trouvons également une analyse détaillée de l’office de funérailles aussi bien des enfants, des laïcs que du clergé (monacal ou civil). Les divers tropaires, les prières aux saints martyrs, le kondakion, l’ikos sont aussi analysés. On explique en outre la coutume de mentionner le nom du défunt dans le congé de l’office, tant par le prisme de son unicité (c’est le seul office où le nom d’un fidèle est mentionné à côté de celui des saints) que pour son rôle – pourquoi l’Église Orthodoxe dans l’office des funérailles prie-t-elle Dieu de faire reposer le défunt avec les saints ?

Qui peut être mentionné dans la prière personnelle ? C’est ainsi que l’on peut résumer le quatrième chapitre de l’ouvrage de Saint Athanase Sakharov, car on y explique la prière personnelle pour les défunts (aussi bien pour les orthodoxes que pour les cas exceptionnels : les enfants morts ou nés morts, les suicidés, ceux d’une autre confession que la confession orthodoxe, etc). L’avant-dernier chapitre du livre de Saint Athanase Sakharov explique le rôle de la lecture des diptyques aussi bien dans le cadre de la Divine Liturgie que, par exemple, dans la prière personnelle, et surtout lors de la lecture du Psautier. Le sens de la demande de la part des fidèles pour que le prêtre prie pour un fidèle défunt est également analysé. Le dernier chapitre du livre porte sur les offices dans les églises des cimetières, qui, conformément au Typikon, pouvaient présenter diverses variations en ce qui concerne certaines coutumes.

La publication du présent ouvrage représente une nécessité du point de vue pastoral et missionnaire aussi bien pour les fidèles que pour le clergé, compte tenu du fait que la mort est regardée comme une certitude, mais en même temps les paroles du Saint Apôtre Paul dans la première Épître aux Corinthiens nous montrent que la certitude et l’espérance de notre vie, c’est la résurrection : « S’il n’y a point de résurrection des morts, le Christ non plus n’est pas ressuscité. Et si le Christ n’est pas ressuscité, notre prédication est donc vaine, et votre foi aussi est vaine. » (1 Corinthiens 15, 13-14).

P. Alexandru Ojică