Nous voyons comment les personnes peuvent se solidariser pour des choses éphémères. Apprenons également à nous solidariser pour les choses impérissables, éternelles. La Divine Liturgie est par excellence un moment impérissable, car elle nous transporte au‑delà du temps et de l’espace. La Divine Liturgie nous place pour un moment dans l’éternité. Quant à nous, nous ressentons cette éternité lorsque nous communions au Corps et au Sang du Christ, nous Le recevons en nous, nous avons alors en nous l’éternité, que nul ni rien ne peut plus détruire, même si nous sommes détruits par la maladie, par la mort, même si le corps nous plonge si souvent dans le désespoir, car il y a un désespoir qui nous éprouve, une peur de fait qui nous éprouve, et cette peur n’est autre que la peur de la mort, bien que nous ayons parfois l’impression que nous n’en avons pas peur, que nous l’affrontons avec beaucoup d’audace... Pourtant, c’est bien la peur de la mort qui nous fait nous accrocher à ce temps et à tout ce qu’il nous offre, à toutes les choses périssables de ce monde et à toutes ses joies éphémères. Cela est un signe des temps, car il fut un temps où les chrétiens n’étaient pas réticents à abandonner leur vie à Dieu, et même à laisser cette vie sans se faire de souci, mais en attendant la joie de la rencontre avec le Seigneur du ciel et de la terre.

† Le Métropolite Joseph