Ajouté le: 13 Octobre 2014 L'heure: 15:14

Reportage sur le week-end TEOFOR

Sous l’œil vigilant d’une douzaine d’animateurs, quelques dizaines d’enfants se sont donné rendez-vous à Limours, afin de passer ensemble deux journées, du samedi 21 au dimanche 22 septembre.

Accomplies avec entrain et enthousiasme, les étapes de leur programme se sont déroulées comme suit : jeux et activités dans le jardin de la Métropole, préparation des repas par chaque groupe (les groupes étant baptisés : les oursons, les écureuils, les chats etc...) sous la surveillance d’un responsable, la chasse au trésor, l’installation des tentes, promenade dans la forêt, vêpres, feux de camp, chants, et le lendemain, la Divine Liturgie, puis préparation du déjeuner, le démontage et le pliage des tentes.

Pour les enfants, les activités citées constituent un vrai défi : ce qui pour l’adulte est une question de routine quotidienne (préparer le repas et débarrasser la table, par exemple), pour eux, c’est assumer une responsabilité, c’est le signe de la maturité (« nous voilàgrands ! »), et une source infinie d’amusement. Ştefan Căpităneanu (organisateur) précise : « les enfants font ici l’exercice de la responsabilité et de l’autonomie. Or, en apprenant à se débrouiller seuls, et à apprécier les choses simples, ils sont plus près de Dieu ».

Pendant deux jours, les grands sont devenus aussi des enfants. Ils sont retombés en enfance, nous glisse Bogdan en passant. Si vous demandez à Simona pourquoi elle a voulu être coordinatrice, elle vous jettera un sourire coquin par-dessus ses lunettes de soleil :

– Parce que j’adore l’esprit d’aventure ! Parce que ça me rappelle des souvenirs ! Parce que je partais moi-même, pendant mes dernières années au lycée, avec les scouts de la région de Moldavie, et que j’aime les évasions dans la nature, et la sensation de liberté !

– Tu es donc venue pour toi-même !

– Un peu, aussi… En fait, après le succès de la dernière sortie, les enfants ont, eux aussi, crié haut et fort qu’ils voulaient absolument revenir!

L’action en est donc à sa deuxième édition, à une différence près par rapport à la première : il y a un an, les enfants s’appelaient scouts ; à partir de cette année, ils s’appellent teofors. Pris dans le tourbillon du jeu, ils ignorent sereinement à quoi ils sont noblement apparentés avec ce nouveau nom :

– Avez-vous déjà entendu le mot teofor ? Qu’est-ce que cela peut signifier ? Est-ce que quelqu’un a une idée de ce que sont les teofors ?

– Eh ben, Théo est le nom d’un ami à moi, mais for, je ne sais pas... commence Rareş.

– En fait, il y a même un garçon ici, à Limours, qui s’appelle Théo, et qui a des muscles, sourit Maria F. ; oui, il est « Théo (le) fort », renchérit Diana. C’est-à-dire, il faut être fort comme lui pour faire ces activités ! (rires)

Ştefan nous sauve :

– TEOFOR est un acronyme : Téméraires et Explorateurs Orthodoxes Français Ou Roumains.

Et Laura Zăvăleanu nous fournit, du point de vue étymologique, le sens du mot : porteurs de Dieu. Ah bon, c’était donc cela… Explorateurs et téméraires, ça va encore, mais porteurs de Dieu, voilà enfin une formule qui a un sens, qui a même une poignée de significations, que nous commençons à explorer, en nous plongeant dans une longue discussion…

Le jeu-vedette est, comme toujours, la chasse au trésor, une promenade qui a son histoire, racontée étape par étape, nous remontons tous le fil, plus ou moins connaisseurs, en parcourant les chemins de Limours. Racontés l’un après l’autre, les contes-questions font froncer les fronts des enfants ; mais aussitôt, les réponses jaillissent, impatientes et fusent de tous côtés :

– …et cet ours, dit Bogdan en faisant la grosse voix, dont le pas terrible faisait trembler tout le village, a rencontré un jour un vieillard. Mais le vieillard n’a pas eu peur, et l’a regardé droit dans les yeux. Et à partir de ce jour-là, l’ours est devenu comme un toutou pour ce vieillard. Qui sait quel est le nom du vieillard ?

– Saint Nectaire, suggère, songeur, Ioan. Non ! Maria ? Saint Daniel… Non ! Saint Nicolas ? Non ! Saint Maximovitch !! s’écrie, content, Nicolae. Non ! Saint Séraphim, avance, timidement, une petite fille-écureuil, en se levant sur la pointe des pieds, pour que Bogdan puisse l’entendre. Mais oui, c’est ça ! L’équipe des écureuils gagne encore un point !

 

Petit à petit, les reliefs du conte du trésor s’esquissent et s’affinent, tels ceux d’un puzzle, conçu non seulement pour amuser, mais surtout pour instruire :

– C’est dans un lieu précis, poursuit Ştefan en donnant les repères – après que les enfants aient complété leur collection de petits cartons précieux, trouvés sur une colline, à l’orée de la forêt – que se trouve une grande partie du trésor. Ce lieu est situé près d’une petite rivière. D’après vous, une petite rivière, où peut-elle se trouver ? Sur les hauteurs, dans la vallée, dans la forêt, où ?

L’intérêt d’une telle action, explique le même Ştefan, consiste dans le fait d’offrir aux enfants, élevés dans des espaces clos et aseptisés, une occasion de plus de se rapprocher de la nature, de goûter de plus près le monde, tel que Dieu l’a fait. De sentir, à leur niveau, le manque du confort auquel ils sont si habitués chez eux, sans qu’il leur soit demandé d’y contribuer d’une manière quelconque.

Dernière étape de l’initiation au rapprochement avec la nature : dormir à l’extérieur, sous leurs tentes.

Avec la tente, rien à dire, on passe de la dimension horizontale, écrasante, de l’alvéole où je vis, dans mon immeuble de la ville, à la verticalité d’un point entre la terre et le ciel. Sur cela, je peux philosopher à ma guise, éveillée jusqu’à très tard dans la nuit, en écoutant pleine d’inquiétude le vent et les gouttes de pluie qui s’écrasent, ainsi que les châtaignes qui tombent en faisant un bruit de tambour guerrier sur la toile de la tente. Je crains qu’elle ne devienne la voile d’un bateau, tel que le promet l’opinion savante et détaillée heure par heure des spécialistes de la météo. La menace de la tempête et des éclairs a semé la panique dans la soirée, provoquant une vraie négociation entre animateurs, parents et enfants, une guerre d’usure entre adultes prudents et enfants aventureux. Les gagnants : les enfants, téméraires comme des vrais TEOFORS, convaincus qu’ils ne peuvent pas battre en retraite, résolus à ne pas finir leur week-end à moitié et confiants dans le bleu du ciel.

Finalement, la pluie se calme, les pensées s’éteignent elles aussi, et je m’endors en murmurant la question de Maria F. : « Et s’il y a une petite tempête mais pas trop, on reste ? »

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