L’Esprit Saint, si nous L’invoquons, consolera nos âmes blessées par le péché, par nos faiblesses et nos infirmités, par notre tristesse et nos déficiences, ou encore par nos méchancetés et nos oublis, par la tentation tout simplement. L’Esprit Saint nous aide à nous relever, à grandir pour avancer vers notre but qui est le Christ. Il nous apprend à parler à Dieu, d’abord dans des bredouillements incompréhensibles, que Lui cependant comprend. Peu à peu Il nous fait croître et nous fait connaître le langage de l’Esprit, la nourriture solide du royaume, Il nous convainc que nous pouvons nous unir à Dieu. En regardant les saints nous pouvons aussi découvrir en eux cette présence de l’Esprit Saint qui appelle à Lui pour la consolation et la sanctification.

† Le Métropolite Joseph

L’avènement du Consolateur

Il est manifeste que le Fils ne garde pas les commandements de son Père par crainte, mais par amour. C’est pourquoi Il nous exhorte à garder nous aussi les commandements par amour, en disant : Si vous M’aimez, vous garderez mes commandements ; Je demanderai à mon Père, et Il vous enverra un autre Consolateur (Jn 14,16). Il appelle avènement du Consolateur les charismes de la révélation des mystères de l’Esprit, cette perfection de la connaissance spirituelle que reçurent les Apôtres en recevant l’Esprit Lui-même. Le Seigneur a annoncé le Consolateur, Il a promis qu’Il Le leur donnerait, et Il l’a demandé à son Père, pour qu’Il demeure avec eux dans les siècles, moyennant l’accomplissement des commandements et la purification. Tu le vois, par la garde des commandements, l’intellect obtient la grâce de la contemplation mystique et de la révélation de la connaissance spirituelle.

Saint Isaac le Syrien, Lettre au saint père Syméon le Thaumaturge

L’Esprit de Dieu

L’Esprit de Dieu apprend à l’âme à aimer tout ce qui vit, au point qu’elle ne veut pas faire de mal, même à une feuille verte sur un arbre, et qu’elle voudrait ne pas écraser une fleur des champs. Ainsi l’Esprit de Dieu nous apprend l’amour pour tout ce qui existe, et l’âme a compassion pour tout être; elle aime aussi ses ennemis et plaint même les démons, parce que, par leur chute, ils se sont détachés du bien.

C’est pourquoi le Seigneur nous a commandé d’aimer nos ennemis, et l’Esprit de Dieu nous donne la force de les aimer. Si nous en sommes incapables et si nous sommes sans amour, adressons d’ardentes prières au Seigneur, à sa Très-Pure Mère et à tous les Saints, et le Seigneur nous aidera en tout, Lui dont l’amour pour nous est infini. A peine a-t-Il touché notre âme et notre corps, que tout change en nous, et il y a une grande joie dans l’âme parce qu’elle connaît son Créateur et son inconcevable miséricorde.

Saint Silouane, Ecrits,
« Récits d’expériences vécues et de quelques rencontres et conversations avec les ascètes »

Les fruits de la grâce du Saint-Esprit

Lorsque nous aurons été rassasiés des biens ineffables du Royaume de Dieu, grâce à l’Esprit Consolateur, lorsqu’ensuite nous aurons obtenu la pureté du cœur dans une parfaite impassibilité et que nous verrons la lumière de Dieu, c’est-à-dire l’Esprit Saint Lui-même qui réalise et prononce en nous les mystères cachés du Royaume de Dieu, alors nous pourrons également nous dévouer à aider autrui, comme les derniers des serviteurs.

Saint Syméon le Nouveau Théologien, Ethique 11

Dieu donne le Saint-Esprit à tous

Un jour, abba Macaire priait dans sa cellule ; il entendit une voix lui dire : Macaire, tu n’es pas encore parvenu à la perfection de deux femmes qui habitent la ville. Le matin, l’ancien se leva et, son bâton de palmier à la main, partit pour la ville. Quand il fut arrivé à l’endroit qu’il cherchait, il frappa à la porte. Une femme sortit et le reçut dans sa maison. Après s’être assis, il les appela toutes les deux et elles vinrent s’asseoir près de lui. L’ancien leur dit : Je me suis beaucoup fatigué pour venir vous voir : dites-moi quelles sont vos bonnes œuvres ? Elles répondirent : Nous pouvons t’assurer, Père, que cette nuit même nous étions chacune avec notre mari. Quelles bonnes œuvres pourrions-nous avoir ? L’ancien insista pour qu’elles lui révèlent leur genre de vie. Elles lui dirent alors : Nous n’avons aucun lien de parenté selon le monde, mais il nous a plu d’épouser deux frères. Depuis quinze ans nous habitons dans la même maison ; jamais nous ne nous sommes disputées, jamais nous n’avons dit de paroles inconvenantes, mais nous avons passé tout ce temps dans la paix et la concorde. L’idée d’entrer dans un monastère de vierges nous est venue, mais nos maris, consultés, s’y opposèrent. Comme nous n’avons pas pu obtenir l’approbation de ce projet,  nous nous sommes engagées devant Dieu à ne jamais prononcer de paroles mondaines jusqu’à notre mort. A ces mots, abba Macaire dit : Vraiment, être vierge ou marié, moine ou laïc n’est rien ; Dieu ne veut que le bon propos et Il donne le Saint-Esprit à tous.

Apophtegmes