Ajouté le: 6 Juillet 2013 L'heure: 15:14

Sainte Radegonde, reine de France et pauvre moniale, 520-587, fêtée le 13 août

Lorsque la petite princesse Radegonde naît au royaume de Thuringe en 520, la Gaule est le théâtre d'invasions, de rapines et de pillages précédant de terri­bles épidémies. Elle est encore une toute pe­tite fille de trois ans quand son père le roi Berthaire est assassiné par ses deux frères. L'orpheline est emmenée avec son frère à la cour de leur oncle Hermanfroi, l'un des deux meurtriers. Plus tard, c'est au tour du roi franc Thierry premier et de son frère Clotaire roi de Soissons de s'allier contre la Thuringe et de la vaincre en 531. Radegonde, qui a tout juste onze ans, plaît aux deux vainqueurs. Elle est attribuée par tirage au sort au roi Clotaire et part vivre à la cour de celui-ci avec son frère qui se nomme Hermanfroi lui aussi.

Heureusement, elle va connaître un peu de paix pendant les dix années suivantes qu'elle passe dans une villa royale à Athies dans le Vermandois. Grâce à la reine Ingonde, épouse de Clotaire, elle est heureuse et reçoit une très bonne éducation. Elle n'apprend pas seulement, comme la plupart des filles, le tissage et la bro­derie ainsi qu'un peu de musique. Elle est très intelligente, possède un esprit vif assorti d'un jugement solide et fait de rapides progrès. Par exemple elle étudie le latin et le grec, elle les comprend et les parle bientôt aussi aisément que sa langue maternelle. Ajoutons à cela une solide formation littéraire, la lecture et la mé­ditation des écrits des Pères de l'Eglise tels Grégoire, Basile, Athanase et Hilaire ainsi qu'Ambroise, Jérôme et Augustin. Radegonde est devenue chrétienne et sa préparation au saint baptême est due à saint Médard, évêque de Noyon tout près d Athies où elle réside. Elle manifeste très tôt une grande aptitude à la pié­té et déjà elle aspire à la virginité chrétienne.

Cet attrait pour les traductions latines de culture grecque de saint Basile et de saint Athanase, par exemple, lui vaut des moqueries et des tracasseries : on la trouve trop pieuse, trop différente des autres jeunes filles de la cour. L'épouse du roi Clotaire meurt en 538 et ce­lui-ci, séduit depuis longtemps par la beauté de Radegonde, rêve d'en faire rapidement sa fem­me (la quatrième !). Finie la vie paisible parmi ses compagnes de la cour : puisqu'elle sera bien­tôt reine, on observe sans bienveillance ses œu­vres de charité, on critique son mépris des hon­neurs et du luxe, on l'accuse de vivre comme une nonne, ce qui est indigne de son rang ! La malheureuse princesse n'a aucune envie de par­tager la vie de débauche de Clotaire dont la vio­lence est bien connue, c'est un vrai barbare.

Cependant les préparatifs s'accélèrent, Clotaire est impatient et ne veut pas attendre plus longtemps la célébration des noces.

Radegonde ne voit qu'une issue : elle décide de fuir une nuit avec quelques-unes de ses amies, notamment Agnès et Baudonivie... Hélas, elles sont rattrapées près de Péronne et il faut bien consentir au mariage. Celui-ci a lieu en grandes pompes à Soissons vers 539 en présence de l'évêque Médard. Sincèrement

épris de la nouvelle reine, Clotaire lui fait don de plusieurs villas, ce qui est un cadeau ma­gnifique. Il lui offre en particulier Athies où elle a été élevée et dont elle fera plus tard un hôpital et Saix où elle pourra se retirer pour prier. Le mariage lui ayant été imposé par for­ce, Radegonde rejette tout contact avec le prin­ce dont le tempérament est mis à rude épreu­ve « J'ai épousé une nonne et non pas une reine ! » Bien que son statut lui impose de ri­ches vêtements, elle leur préfère des atours très modestes ce qui lui vaut des moqueries et provoque des disputes. De même elle pra­tique souvent le jeûne et envoie des serviteurs porter les mets raffinés des banquets aux pau­vres. Elle obtient même de Clotaire la libéra­tion de plusieurs condamnés à mort !!!

Une épreuve plus cruelle que les autres frappe Radegonde au cœur cette année 555 : Clotaire fait assassi­ner son jeune frère Hermanfroi et, aux dires de la reine, cette mort a emporté toutes ses joies dans la tombe. Elle décide de quitter la cour et Clotaire, pour qui elle est un reproche vivant, y consent en­fin. Des Leudes (nobles guerriers) l'escortent auprès de saint Médard qu'elle supplie de lui donner l'ha­bit religieux ainsi que sa bénédic­tion. L'entrevue est assez tumul­tueuse, saint Médard craint de contrarier le roi mais Radegonde le convainc, il la consacre diaco­nesse et elle va enfin devenir mo­niale. Après avoir péleriné au tom­beau de saint Martin, elle prend conseil de Jean de Chiron qui vit dans un ermitage troglodyte. Elle fonde un oratoire et un hospice (l'un des premiers de France) sur sa terre de Saix et y soigne les ma­lades. Saint Grégoire de Tours, dans son his­toire des Francs, raconte à quel point les jeû­nes, les veilles et les aumônes contribuent à sa réputation. Elle va fonder à Poitiers le mo­nastère Notre Dame où à sa mort, il y aura deux cents moniales. Elle étudia et choisit pour ses filles la règle de saint Césaire (clôtu­re inviolable, austérités...) mais par hu­milité elle refuse la charge d'abbesse, c'est alors Agnès qui sera élue. Le monastère est béni par saint Germain de Paris et ce­lui-ci procure sans compter aide et conseils spirituels aux religieuses. Lorsque Clotaire essaie d'arracher Radegonde au cloître pour la replacer sur le trône, cet homme de Dieu parvient à fléchir le roi, à l'amener au repentir et à renoncer à son projet.

Agnès est une abbesse de grande va­leur et Venance Fortunat devient évêque de Poitiers en 599. A cette époque on a une grande vénération pour les reliques. Radegonde a obtenu de l'empereur Justin un fragment de la Sainte Croix et, pour fêter son arrivée, l'évêque poète et musicien compose le Vexilla Régis. Qui devinerait que cette hum­ble moniale a été reine de France ? Elle mène une vie toute d'austérité, ne mange que des herbes cuites à l'eau, porte un cilice, couche sur la cendre, sert les pauvres, soigne les lé­preux. Elle acquière le don des miracles et des guérisons s'opèrent aussi bien par des fruits qu'elle envoie, des papiers sur lesquels elle a inscrit son nom, l'application de feuilles de plantes qu'elle a touchées ou encore si le ma­lade a près de lui un cierge qu'elle a façonné. Elle reçoit la liberté de dépasser la norme pour ses pénitences et ses austérités.

Lors d'un concile à Tours en 567 elle a demandé aux évêques de protéger son mo­nastère et d'y confirmer la règle de saint Césaire. Cet appui de l'épiscopat se révèle par­ticulièrement utile quand en 585 Poitiers est conquis par les troupes de Gontran, roi de Bourgogne. Plus tard, grâce à l'aide de saint Germain, le monastère devient abbaye roya­le. La fatigue et la vieillesse amènent Radegonde à désirer rejoindre son Créateur. Les mortifications n'en diminuent pas pour autant et les miracles, les guérisons sont tou­jours aussi nombreuses. Elle rend le dernier soupir en 587 et c'est Grégoire de Tours qui préside à ses obsèques. Son corps est décou­vert intact mais en 1562 les huguenots le brû­lent et seuls quelques ossements calcinés sont recueillis.

« Seigneur, si enclin à pardonner, accor­de-nous, nous T'en supplions, d'être conti­nuellement secourus par les prières de sainte Radegonde, reine incomparable, afin que nous expérimentions plus facilement les effets de Ton amour et de Ton infinie miséricorde qui ne s'épuise jamais. O Toi Qui vis et règne avec Ton Fils et l'Esprit-Saint dans les siècles des siècles. Amen ! »

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