Ajouté le: 13 Septembre 2022 L'heure: 15:14

Le 24 septembre, mémoire de la sainte protomartyre et égale aux Apôtres THÈCLE

Sainte Thècle1 était originaire de la ville d’Iconium (Asie Mineure) et fille d’une riche païenne : Théoclée. À l’âge de dix-huit ans, elle fut fiancée à un jeune homme nommé Thamyris, qui l’aimait d’un amour ardent. À cette époque, saint Paul, venant d’Antioche, fut accueilli à Iconium dans la maison d’Onésiphore, un voisin de Thècle, chez qui il enseignait nuit et jour la parole de Dieu. À tous ceux qui l’écoutaient, il annonçait que s’ils gardaient la grâce acquise au saint baptême, en repoussant avec vigilance les attraits trompeurs de la chair et du monde, ils deviendraient temples du Saint-Esprit, seraient glorifiés avec le Christ, dans la lumière, à la droite du Père, et goûteraient le repos dans l’éternité. Au comble de la joie et comme fascinée par ces paroles célestes, Thècle fut amenée à la foi en écoutant Paul, dissimulée derrière une fenêtre qu’elle ne quitta pas pendant trois jours et trois nuits. Or, Théoclée et Thamyris étaient fort inquiets en voyant Thècle oublier les choses terrestres pour s’attacher aux paroles de cet étranger, qui invitait les jeunes gens à se détourner du mariage. Toute la ville se trouva bientôt en émoi. Aussi, dès l’aube, Thamyris se rendit-il dans la maison d’Onésiphore, en compagnie de magistrats et d’une foule nombreuse armée de bâtons. Ils se saisirent de Paul et l’amenèrent devant le gouverneur Cestillius, en l’accusant d’avoir utilisé la magie pour séduire les femmes d’Iconium. Paul présenta une ardente apologie au proconsul, lequel, insensible à ses paroles, ordonna de l’enchaîner et de le conduire en prison, jusqu’à plus ample examen. Cédant ses bracelets au portier et un miroir d’argent au geôlier, Thècle vint de nuit retrouver Paul dans sa prison, pour l’entendre parler des grandeurs de Dieu. Elle était assise à ses pieds et baisait ses chaînes avec ferveur.

Le 24 septembre, mémoire de la sainte protomartyre et égale aux Apôtres THÈCLE

Lorsqu’on découvrit Thècle ainsi enchaînée par l’amour divin auprès de Paul, on les fit comparaître tous les deux devant le gouverneur. Comme Thècle ne répondait pas aux questions du gouverneur, sa mère elle-même s’écria : « Brûle cette ennemie du mariage au milieu de l’amphithéâtre, afin que toutes les femmes instruites par cet exemple soient épouvantées ! » Sous la pression de la foule, le gouverneur fit flageller Paul, le chassa hors de la ville et condamna Thècle à être brûlée vive. Alors qu’on l’emmenait nue au lieu du supplice, et que dans une grande fébrilité les jeunes gens et jeunes filles rassemblaient le bois pour le bûcher, le Seigneur apparut à Thècle, sous les traits de Paul, et, posant sur elle son regard, il l’emplit d’une force divine. S’armant du signe de la Croix, Thècle monta alors sur le bûcher. Bien que la flamme brillât et s’élevât très haut, le feu ne la toucha pas, et Dieu envoya une forte pluie qui éteignit le feu et inonda l’amphithéâtre. Conduite par la Providence divine, Thècle retrouva Paul, qui se cachait dans un tombeau à proximité de la ville avec Onésiphore et les siens. Ils partirent ensemble pour Antioche de Pisidie.

À peine étaient-ils entrés dans la ville qu’un notable, Alexandre, frappé par la beauté de Thècle, s’éprit de la jeune fille et se précipita pour l’étreindre en pleine place publique. Elle se défendit, lui déchira sa chlamyde et arracha la couronne de sa tête, le couvrant de ridicule. Pour se venger, Alexandre déféra la sainte devant le gouverneur, qui la condamna à être livrée aux bêtes. En attendant le jour des jeux, elle fut confiée à la garde d’une femme d’ascendance royale, Tryphène, dont la fille, Phalconille, était décédée, et qui la prit comme sa fille adoptive.

Dès l’ouverture des jeux, on suspendit un écriteau au cou de la sainte, où était écrit le motif de sa condamnation : « Sacrilège », et on la livra à une lionne féroce. Mais, au lieu de la dévorer, la lionne vint lécher les pieds de Thècle, comme pour rendre hommage à sa virginité. La foule tout entière en fut bouleversée, et l’exécution fut reportée. Le lendemain, Alexandre envoya saisir Thècle chez sa mère adoptive, pour l’amener de nouveau à l’amphithéâtre où le gouverneur était présent. On arracha la sainte aux mains de Tryphène éplorée et, après l’avoir mise à nu, on la précipita sur le stade, lâchant contre elle des lions et des ours ; mais ils ne purent la toucher, car la jeune fille était protégée par la lionne qui, la veille, l’avait prise en affection. Voyant une grande fosse pleine d’eau, préparée pour un nouveau supplice, Thècle s’écria : « C’est maintenant le moment de recevoir le bain de la régénération ! » Elle s’y jeta en disant : « Au nom de Jésus-Christ, je suis baptisée à mon dernier jour. » La foule tressaillit d’émotion, pensant que les phoques allaient dévorer tant de beauté. Mais au moment où elle plongeait dans l’eau, la flamme d’un éclair frappa les bêtes qui surnagèrent, mortes, et un nuage de feu voila la nudité de l’épouse du Christ.

Comme d’autres bêtes, plus redoutables, avaient été lâchées contre Thècle, les femmes de la ville, scandalisées par l’injustice d’une telle condamnation, poussèrent de grands cris. Les unes jetèrent des aromates, d’autres du nard, d’autres de la casse, d’autres de l’amome, de sorte que le théâtre fut bientôt rempli de parfums, et les fauves, accablés de sommeil, ne purent s’approcher de la sainte. Sur la proposition d’Alexandre, le gouverneur consentit, d’un air sombre et contre son gré, à ce que Thècle soit attachée entre les pattes de deux taureaux, auxquels on appliqua des fers brûlants pour les rendre furieux. Ils bondirent, mais la flamme, s’étendant en cercle, brûla les cordes et libéra la sainte.

À la vue de ces épreuves, Tryphène s’évanouit et, tout le monde étant en émoi, le spectacle fut interrompu. Le gouverneur se fit amener Thècle et lui demanda d’où elle tenait d’avoir été ainsi épargnée. Elle lui répondit : « Je suis la servante du Dieu vivant. La protection qui m’entoure, c’est d’avoir cru dans le Fils de Dieu. Lui seul en effet est la pierre de touche de notre salut et le fondement de la vie immortelle, car il est le refuge de ceux qui sont agités par la tempête, le repos des affligés, l’abri des désespérés. Celui qui n’aura pas cru en lui ne vivra pas, mais mourra pour l’éternité. » Le proconsul, constatant qu’aucune de leurs machinations n’avait pu influencer la servante de Dieu, ordonna de lui rendre ses vêtements et de la libérer, tandis que les femmes, d’une seule voix, louaient Dieu en clamant : « Il n’y a qu’un seul Dieu, celui qui a sauvé Thècle ! »

Après s’être reposée quelques jours chez Tryphène et avoir converti toute sa maisonnée, Thècle, n’aspirant qu’à retrouver Paul, partit pour Myre. Elle lui narra les merveilles accomplies par Dieu, et obtint sa bénédiction pour retourner à Iconium, afin d’y répandre la Bonne Nouvelle. De retour dans sa patrie, elle se rendit d’abord dans la maison d’Onésiphore, pour rendre grâce à Dieu avec larmes, à l’endroit même où Paul avait enseigné. Thamyris étant mort et sa mère restant obstinément sourde au message du salut, Thècle partit pour Séleucie, où elle demeura près de soixante-douze ans, à pratiquer l’ascèse dans une grotte du mont Calamon, situé aux environs de la ville. Elle y endura de violents combats de la part des démons et se fit connaître de tous par ses guérisons miraculeuses. Jaloux de ses succès, les médecins païens de la ville envoyèrent des jeunes gens débauchés en vue de la perdre. Mais, par la providence de Dieu, Thècle entra vivante dans le rocher, et s’enfonça sous la terre pour y trouver l’éternel repos.

 « Synaxaire vies des saints de l’Église orthodoxe » Tome 1,
par le Hiéromoine Macaire, Monastère de Simonos Petra

Notes :

1. Ce récit repose sur les Actes de Paul et Thècle, partie de l’apocryphe Actes de Paul (trad. fr. dans F. Bovon et P. Geoltrain, Écrits apocryphes chrétiens I, Paris 1997, pp. 1129-1142) qui jouissaient d’une grande renommée dans les premiers siècles. La mémoire de Ste Thècle était célébrée, à partir du iiie s., dans la ville qui lui avait été consacrée, Meriamlik (aujourd’hui Ayatekla), au sud de Séleucie en Isaurie, qui comportait un vaste complexe de bâtiments capables d’accueillir des foules de pèlerins. Son culte s’est ensuite largement répandu dans tout le monde chrétien. Cf. G. Dagron, Vie et miracles de sainte Thècle, « Subsidia Hagiographica 62 », Bruxelles 1978 et S. J Davis., The Cult of Saint Thecla. A Tradition of Womens’ Piety in Late Antiquity (Oxford Early Christian Studies), Oxford 2001.

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