Publication de la Métropole Orthodoxe Roumaine d'Europe Occidentale et Méridionale
Revue de spiritualité et d'information orthodoxe
Extraits de la première homélie de Saint Jean Damascène
O merveille qui dépasse vraiment la nature ! Réalités stupéfiantes ! La mort, autrefois haïe et exécrée, est entourée de louanges et déclarée heureuse : elle qui autrefois apportait deuil et tristesse, larmes et sombre chagrin, voici qu'elle apparaît cause de joie et objet d'une fête solennelle. Cependant pour tous les serviteurs de Dieu dont la mort est déclarée heureuse, le terme de leur vie leur donne seul l'assurance d'être agréés de Dieu, et c'est pourquoi leur mort est béatifiée. Car elle met le sceau à leur perfection et révèle leur béatitude, en leur conférant la stabilité de la vertu, selon l'avertissement de l'oracle : Ne vante pas le bonheur d’un homme avant sa mort.Mais à toi nous n'appliquerons pas cette parole. Car ta béatitude ne vient pas de la mort, et ton trépas n'a pas consommé ta perfection. Non, ce n'est pas ton départ d'ici-bas qui te confirme en grâce. Pour toi, le commencement, le milieu et la fin de tous tes éminents privilèges, leur stabilité et leur vraie confirmation, ce furent la conception virginale, l'inhabitation divine, l'enfantement sans dommage. Aussi, tu l'as dit avec vérité, ce n'est point à ta mort, mais dès cette conception même que tu es appelée heureuse par toutes les générations. Non, ce n'est point la mort qui t'a rendue heureuse, mais c'est toi qui as fait resplendir la mort ; tu as dissipé sa tristesse et montré qu'elle est une joie.
Voilà pourquoi ton corps sacré et sans tache était livré à son saint tombeau. Les anges le précédaient, l'entouraient en cercle, le suivaient ; que ne faisaient-ils pour servir dignement la mère de leur Seigneur ? Les Apôtres et l'Eglise en sa plénitude chantaient des hymnes divins et jouaient des instruments au souffle de l'Esprit, en disant : Nous nous rassasierons des biens de ta maison, ton peuple est saint, admirable de justice; et encore : Le Très-Haut a sanctifié sa demeure. Montagne de Dieu, montagne d'abondance, la montagne que Dieu a bien voulu habiter !Les Apôtres ensemble te portèrent sur leurs épaules, toi l'arche véritable, comme autrefois, les prêtres l'arche figurative, et te déposèrent au tombeau : alors, par lui, comme par un autre Jourdain, ils te firent parvenir à la vraie Terre promise, je veux dire à la Jérusalem d'en haut,mère de tous les croyants, dont Dieu est l'architecte et le constructeur. Car ton âme assurément n'est pas descendue dans l'Hadès,mais bien plus, ta chair elle-même n'a pas vu la corruption.Ton corps sans souillure et très-pur ne fut pas abandonné à la terre : mais aux demeures royales des cieux tu fus emportée, toi, la reine, la souveraine, la maîtresse, la Mère de Dieu, la vraie Théotokos.
Quoi ? Le ciel a accueilli celle qui apparut plus immense que les cieux, et le tombeau, de son côté, a reçu celle qui fut le réceptacle de Dieu ! Oui, il l'a reçue, oui, il l'a contenue. Car ce n'est pas la grandeur corporelle qui le fit plus vaste que le ciel : comment ce corps de trois coudées, ce corps qui s'amoindrit sans cesse, irait-il se mesurer avec la largeur et la longueur du ciel ? Mais non, c'est par la grâce qu'il surpassa la mesure de toute hauteur et de toute profondeur. Car le divin n'a rien qui lui soit comparable. Ô monument sacré, digne d'admiration, d'honneur, de vénération ! Maintenant encore les anges sont là, pleins de respect et de crainte, rangés autour de toi ; les démons frémissent ; avec foi les hommes s'approchent, ils t'apportent honneur et révérence, ils te saluent de leurs regards, de leurs lèvres, des élans de leur âme, et viennent puiser une profusion de biens.
Qu'un parfum précieux soit placé sur des vêtements ou en un lieu quelconque et qu'ensuite on le retire : ils persistent encore, les restes de son arôme, même le parfum disparu ! Ainsi ce corps, divin et saint et immaculé, imprégné de l'arôme divin, fontaine abondante de la grâce, mis au tombeau, puis repris et emporté en une région plus excellente et plus sublime, n'a pas laissé ce tombeau sans honneur, mais il lui communique son divin arôme et sa grâce, et il a fait de ce monument la source des guérisons et de tous les biens pour ceux qui s'en approchent avec foi.
Reçois avec bienveillance notre ardent désir, sachant qu'il va plus loin que nos forces. Jette les yeux sur nous, ô Souveraine excellente, mère de notre bon Souverain ; gouverne et conduis à ton gré notre destinée, apaise les mouvements de nos honteuses passions, guide notre route jusqu'au port sans orages de la divine volonté ; et gratifie-nous de la félicité future, cette douce illumination par la Face même du Verbe de Dieu, qui s'est incarné par toi. Avec Lui, au Père, gloire, honneur, force, majesté et magnificence, en la compagnie de son Esprit Très-saint, bon et vivifiant, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.
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