Cette année j’ai vécu à nouveau cette joie et encore beaucoup d’autres : j’ai retrouvé ceux que je connaissais depuis des années, mais j’ai également rencontré d’autres personnes, des âmes ouvertes vers la lumière, en quête d’amour et de réponses ; j’ai pu voir à nouveau des enfants pleins de talent en train de peindre des icônes sur bois, des enfants joyeux, pleins de vie, travaillant à réaliser divers objets créatifs ; des enfants légèrement plus « âgés », un peu plus assoiffés de vérité et de beauté ouvrant leur âme lors de l’atelier de communication. J'y ai vu aussi des filles adroites, appliquées sur leurs toiles à broder des modèles traditionnels – elles me faisaient songer aux filles de jadis qui par leur noblesse et leur humilité ont réussi à garder haute la dignité du pays, de plus en plus méprisée de nos jours… Mais tout cela n’a pas été oublié car souvent le soir je voyais çà et là des groupes d’enfants réunis pour raconter des histoires, pour admirer les étoiles, la nature…Parfois, je les entendais chanter des hymnes qui parlaient de héros et d’hommes qui ont vécu depuis des millénaires sur cette terre bénie avec tellement de richesses…

Mon âme s’est remplie de joie en voyant dans cette « hora », cette danse traditionnelle roumaine, tellement d’enfants élevés loin des riches traditions de notre pays. Et quel bonheur de visiter ensemble le saint monastère de Putna et d’embrasser la tombe du Saint Voïevode Etienne le Grand, de le remercier pour un tel pays ; de prier dans les monastères de Dragomirna, de Sucevita et de découvrir l’art millénaire de la poterie !

Pendant ces dix jours passés à Neamt, j’ai pu apprendre une leçon de chaque personne que j’ai rencontrée. C’est ma huitième année dans ce camp ; j’ai eu au début le bonheur de venir comme participant et ensuite comme animateur…et je confesse que chaque année je repars plus riche, plus proche du ciel et plus…enfant. Et ceci parce que j’ai compris cette vérité : l’enfance n’est pas liée à un âge mais à l’âme (pour moi l’enfance est liée aussi à mon pays) et tant que je garderai mon âme vivante je resterai enfant ; et tant que j’aimerai mon pays j’aurai des champs qui m’appartiennent et où je pourrai courir…

C’est pour cette raison que j’ai aimé et que je continue à aimer les camps MOREOM : parce qu’ils nous aident à garder nos âmes vivantes et à aimer la Roumanie. Et de cette façon, nous resterons toujours enfants et nous courrons ensemble à jamais.

Maria Liana MUNTEANU