Ajouté le: 7 Avril 2022 L'heure: 15:14

« Voici l’agneau de dieu, qui ôte le péché du monde » (Jean 1, 29)

C’est seulement par sa glorieuse Résurrection que notre merveilleux Seigneur et Dieu nous a libérés de l’absurdité et du désespoir. Car sans la Résurrection, il n’est, ni dans le ciel ni sous le ciel, chose plus absurde que ce monde, il n’est chose plus désespérante que cette vie privée d’immortalité. C’est pourquoi il n’y a pas, dans tous les mondes, d’existence plus infortunée que celle de l’homme qui ne croit pas à la Résurrection du Christ et dans la Résurrection de morts. « Il eût été meilleur pour cet homme de n’être point né » (Mat. 26, 24).

Saint Justin Popovitch, « L’homme et le Dieu-Homme »

Lorsque Jean-Baptiste appelle Jésus l’Agneau de Dieu, il annonce le sacrifice du Christ, qui pur de tout péché, nous a fait don de sa chair et de son sang pour nous délivrer de l’esclavage du péché et de la mort et nous ouvrir par sa Résurrection la voie vers la vie éternelle : « Par sa mort, Jésus Christ, notre Sauveur, a vaincu notre mort, et par sa Résurrection, il a posé les fondements de notre résurrection. (…) Nous célébrons dans le Christ ressuscité notre future résurrection à tous, et anticipons la vie éternelle, vers laquelle notre vie temporelle n’est qu’un court, étroit et douloureux chemin » (Saint Jean de Cronstadt, « Ma vie en Christ »).

Des liens puissants nous tiennent attachés à la vie terrestre qui nous semble être la vie réelle et la seule possible, bien que nous sachions avec certitude que cette vie est limitée dans le temps et nous conduit inévitablement à la mort. L’ombre de la mort plane sur toutes nos joies et nos bonheurs terrestres, mais malgré notre nature mortelle, nous conservons au fond de notre cœur l’espoir fou, plus fort que la raison, d’une autre vie, indestructible et infinie, après notre mort terrestre. Cet espoir ne vient pas de ce monde, où tout est éphémère et périssable, mais de l’Être éternel qui nous a faits à Son image et à Sa ressemblance et a mis dans notre cœur la semence de la vie immortelle : « Bien des choses nous sont cachées en ce monde ; en revanche, nous avons la sensation mystérieuse du lien vivant qui nous rattache au monde céleste ; les racines de nos sentiments et de nos idées ne sont pas ici, mais ailleurs. (…) Dieu a emprunté les semences des autres mondes pour les semer ici-bas et a cultivé son jardin » (F. M. Dostoïevski, « Les frères Karamazov »).

La semence de vie la plus puissante, plus forte que la mort, que Dieu a semé dans nos cœurs est la Résurrection du Christ, qui est à la fois un fait historique et une vérité éternelle, car « Jésus-Christ est le même hier, aujourd’hui et pour l’éternité » (Hébreux 13, 8).

Nos parents terrestres nous ont donné la chair et le sang de notre vie mortelle, le Christ nous fait don de la chair et du sang de la vie éternelle. C’est pourquoi « l’homme est véritablement engendré, non quand sa mère le met au monde, mais quand il croit au Christ Sauveur ressuscité, parce qu’il est alors engendré à la vie immortelle et éternelle, alors que la mère engendre son enfant pour la mort, pour le tombeau » (Saint Justin Popovitch, op. cit.). 

L’homme qui ne croit qu’à la vie d’ici-bas, croit à la mort, tandis que pour celui qui croit à la Résurrection du Christ, la mort n’existe pas. Mais comme nous sommes des créatures terrestres, attachées à notre vie en ce monde, notre foi n’est jamais parfaite. Même la foi des apôtres du Christ ne l’était pas, puisque, au moment de son arrestation, « tous les disciples l’abandonnèrent et prirent la fuite » (Matthieu 26, 56).  Et lorsque le Christ ressuscité se montra à ses apôtres, qui pouvaient le voir et le toucher, « ils ne croyaient pas encore et ils étaient dans l’étonnement » (Luc 24, 41). 

Car nous croyons ce que nous comprenons et nous comprenons ce qui nous ressemble. C’est pourquoi nous comprenons bien la personne humaine du Christ – sa tristesse, ses larmes, ses souffrances, son cri de détresse sur la croix : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Mat. 27, 46) –, nous comprenons tout cela et nous y croyons sans difficulté car en tant qu’êtres humains, chacun de nous connaît la tristesse, les larmes, la souffrance, la détresse. Mais il est bien plus difficile de croire à la personne divine du Christ, à ses miracles et à sa Résurrection, car les êtres terrestres que nous sommes ne peuvent comprendre et concevoir que les choses terrestres. La mort du Christ sur la croix et sa Résurrection, ont transformé cet instrument de torture et de mort qu’était la croix, en un lieu de passage entre  la créature humaine et l’Être divin, entre la terre et le Royaume des cieux, entre notre nature mortelle et la vie éternelle : « Le Seigneur a réalisé notre salut par sa mort sur la Croix ;  sur la Croix, il a rompu notre pacte avec le péché ; par la Croix, Il nous a réconcilié avec Dieu ; par la Croix Il a fait descendre sur nous les dons de la grâce et toutes les bénédictions du Ciel ». C’est pourquoi, « vous ne rencontrerez aucun homme sauvé qui n’ait été porteur de la croix » (Saint Théophane le Reclus, « La vie intérieure »).

La voie du salut que nous montre le Christ passe nécessairement par la croix et par la soumission inconditionnelle à la volonté de Dieu : « Si quelqu’un veut marcher sur mes traces, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive » (Marc 8, 34).

C’est par ses souffrances que le Christ a vaincu la souffrance de l’homme déchu, et c’est par sa mort qu’il a vaincu la mort. Les souffrances, les peines, les adversités, les injustices que nous rencontrons en ce monde, sont sanctifiées par la passion du Christ et par son sacrifice sur la croix, qui a transformé nos malheurs, nos afflictions et la mort elle-même en une voie de salut et une source de vie éternelle. C’est pourquoi, « pour nous chrétiens, cette vie sur terre est une école où nous apprenons à nous assurer l’immortalité et la vie éternelle. Car de quelle utilité sera pour nous cette vie, si nous ne pouvons par elle acquérir la vie éternelle ? Mais pour que l’homme ressuscite avec le Christ, il faut d’abord qu’il meure avec le Christ et qu’il vive la vie du Christ comme la sienne propre » (Saint Justin Popovitch, op. cit.).

Chaque fois que nous nous écartons de la voie du Christ, nous nous écartons de la vérité, de la vie et de notre propre nature.  Pour maintenir sa présence vivante dans notre esprit et notre cœur demandons-nous en toute circonstance : Que ferait le Christ à ma place ?

S’attacher aux biens périssables de ce monde c’est oublier notre vraie nature et le but réel de notre existence, autrement dit c’est faire un pacte avec la souffrance, le désespoir et la mort. Si nous ne suivons pas la voie du Christ ressuscité, qui a vaincu la souffrance et la mort, notre âme sera toujours insatisfaite et malheureuse, et aucune chose de ce monde ne pourra assouvir sa soif de vie éternelle, car « l’âme, on ne peut pas la tromper, de même qu’on ne peut tromper un homme affamé en lui donnant une pierre à la place du pain » (Saint Théophane le Reclus, op. cit.).

N’ayons pas peur de la souffrance, du chagrin, de la mort, n’ayons pas peur de ce chemin de croix qu’est notre existence terrestre, car « si nous sommes morts avec le Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui, sachant que Christ ressuscité d’entre les morts ne meurt plus ; la mort ne domine plus sur lui » (Rom. 6, 8-9). 

Si nous portons le Christ dans notre cœur et que nous suivons sa voie, nous ne pouvons pas éviter de souffrir et de mourir, mais nous ne croyons plus à la souffrance et à la mort. Car dans le Christ, «la défaite elle-même devient victoire, voie et entrée dans le Royaume (…). En lui la mort elle-même devient acte de vie, car il l’a remplie de lui-même, de son amour, de sa lumière. En lui « tout est à vous (…), le monde, la vie, la mort, les choses présentes, les choses à venir ; tout est à vous ; vous êtes au Christ et le Christ est à Dieu (1 Cor. 3, 21-23) » (Père Alexandre Schmemann, « Pour la vie du monde »).   

En célébrant la Résurrection de notre Seigneur et en disant « Le Christ est ressuscité », nous affirmons l’inexistence de la mort et notre propre résurrection future, car « Dieu, qui a ressuscité le Seigneur, nous ressuscitera aussi par sa puissance » (1 Cor. 6, 14).

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