Ajouté le: 19 Janvier 2022 L'heure: 15:14

Sans Dieu la vie n’existe pas

Si nous ne nous unissons pas à la Source de vie, il n’y a pas de vie pour nous : quelles que soient nos consolations terrestres, quelles que soient nos bonnes conditions d’existence, tout alors est souffrance pour l’esprit. Seul l’amour est en mesure d’apporter la joie et la consolation à tous. (…) Mais quelles que soient les personnes à qui nous offrons notre vie sur cette terre, qu’il s’agisse de nos parents, frère, sœur, épouse ou mari, tous sont susceptibles de nous dédaigner et nous rejeter. Pourquoi ? Parce que tous sont limités dans le temps et l’espace. (…) Tout ce qui est limité ne peut nous contenter ; or bien que nous soyons des êtres petits, nous sommes en quête de l’infini, de l’immuable. Seul Dieu, qui assouvit le cœur des anges et des saints, répond aux attentes de notre cœur. (…) Il est Celui qui déclenche la vie et qui vit au centre de tout être vivant, dans son cœur.

Starets Thaddée, « Paix et joie dans le Saint-Esprit »

Notre existence sur terre n’est qu’une moitié de vie car dès notre naissance, notre vie s’entrelace avec la mort : « Qu’est-ce que la vie sinon une succession de minutes qui s’interpénètrent, c’est-à-dire l’un naît de la mort de l’autre ? Par conséquent, l’homme commence à mourir dès qu’il commence à vivre » (Saint Nicodème l’Athonite, « La garde des cinq sens »). Si nous observons le mouvement de la vie, nous pouvons constater très facilement que tout ce qui existe en ce monde – un flocon de neige, une mouche, un homme, une civilisation, une planète – finit par disparaître tôt ou tard. Toute chose ou créature qui apparaît en ce monde – que ce soit pour une seconde ou pour un millénaire – porte en elle sa propre sa propre destruction. Si bien que « la mort n’est pas un instant, elle coexiste et accompagne l’homme tout au long du chemin de sa vie. Elle est présente en toutes choses comme leur limite évidente. (…) Tout départ d’un être aimé, la fin de toute passion, les traces du temps sur un visage, le dernier regard sur une cité ou sur un paysage qu’on ne verra plus jamais, ou simplement une fleur fanée, suscitent une profonde mélancolie, une expression immédiate de la mort anticipée » (Paul Evdokimov, « Les âges de la vie spirituelle »). Sans Dieu et sans l’espoir de la vie éternelle, notre vie sur terre n’est qu’une forme visible du néant, à la façon d’un rêve ou d’un mirage, puisque l’apparition de toute chose (+ 1) est suivie inévitablement de sa disparition (– 1). Si bien que quels que soient nos mérites, notre rang social, nos possessions, nos œuvres, nos réalisations, nous pouvons affirmer avec une précision mathématique que le résultat final de toute existence terrestre sera toujours et sans aucune exception zéro : (+) 1 + (–) 1 = 0. Dès lors, tout être humain vivant sur terre, devra choisir entre zéro et Dieu, autrement dit entre le néant infini et la vie éternelle. De ce choix dépend toute notre existence, si bien que les croyants et les incroyants « appartiennent à des types anthropologiques différents » (P. Evdokimov, op. cit.). Mais en fait, rares sont ceux dont la foi soit parfaite ou l’incroyance entière. La plupart des gens se situent dans une zone intermédiaire, où leur âme balance entre la foi et l’incroyance, semblables à ce personnage de Dostoïevski, miné par le doute, qui avouait : « Quand je crois, je ne crois pas que je crois. Et quand je ne crois pas, je ne crois pas que je ne crois pas » (« Crime et châtiment »).

Que l’on croie ou non en Dieu, Celui-ci est une réalité vivante, présente partout où quelque chose existe et dans le cœur de tous les hommes, même si l’on ne sait pas Le reconnaître et Le nommer : « Le visage divin dans l’homme, le souffle de l’immortalité, on peut les discerner même dans l’homme déchu – c’est pourquoi aucune chose créée ne pourra jamais satisfaire l’homme, ne pourra lui apporter complètement la paix de l’âme » (Saint Sophrony, « L’ascèse de la connaissance de Dieu »).

La soif de vivre elle-même, qui est l’une des caractéristiques principales des sociétés modernes, est une preuve que cette vie terrestre ne nous suffit pas et que nous sentons obscurément qu’elle n’est pas la vraie vie. C’est pourquoi notre soif de vie ne sera jamais assouvie en ce monde, car ce que l’âme humaine désire, de manière consciente ou non, c’est la vie éternelle, que seul Dieu peut nous donner : « Celui qui boira de l’eau que je lui donnerai, n’aura jamais soif, et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle » (Jean 4, 14). 

Dieu et la vie, c’est une seule et même chose : « Dieu n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants » (Matthieu 22, 32). Chaque respiration, chaque battement du cœur sont une preuve de la présence de Dieu en nous : « Dieu est au centre de notre existence. Il se trouve dans notre cœur, que nous Le respections ou non. Il ne se sépare pas de nous car Il est Source de vie. Celui qui donne la vie à toute créature. Mais nous L’avons enfoui sous les soucis et les contrariétés de ce monde qui détruisent notre paix intérieure, et c’est pourquoi nous n’avons ni paix ni repos. Sur cette terre, nul ne pourra nous donner la paix intérieure, ni la richesse, ni la gloire, ni les honneurs, ni les positions éminentes, ni nos parents proches ou lointains ne pourrons nous donner cette paix immuable. La seule Source de vie, le seul Donneur de la paix et de la joie, c’est Dieu » (Starets Thadée, op. cit.).

Une joie qui passe, n’est pas la vraie joie, une paix qui passe, n’est pas la vraie paix, une vie qui passe, n’est pas la vraie vie, c’est pourquoi seul Dieu peut nous donner la vraie joie, la vraie paix et la vraie vie. Toutes les joies et tous les plaisirs de notre vie terrestre viennent de l’extérieur, si bien que l’homme mortel est semblable à un malade attaché jour et nuit à ses perfusions. Tandis que la vie qui vient de Dieu, tire sa source de notre propre être, qui est fait à l’image et à la ressemblance de Dieu. C’est pourquoi « le Royaume céleste correspond à un état de notre âme » (Starets Thaddée, op. cit.), « Dieu est le centre intime de l’être humain. Le divin est l’élément déterminant de notre humanité : en perdant le sens du divin, nous perdons aussi notre sens de l’humain » (Mgr. Kallistos Ware, « Approches de Dieu dans la voie orthodoxe »). 

Lorsque nous nous laissons entraîner par les plaisirs, les passions et les soucis de notre vie terrestre, nous perdons le contact avec Dieu et nous Le remplaçons par des idoles : « Chacun a des idoles dans le cœur – passions désordonnées, appétits impurs, l’orgueil, la discorde, la méchanceté, la soif de richesses, ainsi de suite » (Saint Tikhon de Zadonsk, « Les devoirs du chrétien envers lui-même »).   

Oublier Dieu, c’est oublier notre propre être et notre propre salut. C’est pourquoi « les Saints Pères disent que, dès notre réveil, notre attention doit se fixer sur le Seigneur, afin que nos pensées soient unies au Seigneur et que nous puissions ainsi tout au long de la journée nous souvenir du Seigneur. Les Saints Pères priaient : « Seigneur, sauve-moi de l’oubli ! » (Starets Thaddée, op. cit.) 

Tout sur cette terre nous rappelle Dieu si nous posons sur les choses et les êtres un regard spirituel, car toute chose et toute créature qui existent sur la terre et au ciel tirent leur existence de la Source de vie éternelle qui vient de Dieu :

« Interroge les bêtes, elles t’instruiront, 
Les oiseaux du ciel, ils te l’apprendront, 
Parle à la terre, elle t’instruira ; 
Et les poissons de la mer te le raconteront. 
Qui ne reconnaît chez eux la preuve 
Que la main de l’Éternel a fait toutes choses ?    
Il tient dans sa main l’âme de tout ce qui vit, 
Le souffle de toute chair d’homme » 

(Job 12, 7-11). 

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