Ajouté le: 7 Mars 2021 L'heure: 15:14

La Confession

Voici, comme préparation au Grand Carême, plusieurs volets – selon des homélies de Monseigneur Antoine de Sourozh qui apportent l’originalité de son regard sur les sacrements et en renouvelleront notre approche. 

Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Amen.

On m’a demandé un certain nombre de sermons sur la confession, parce que beaucoup de gens viennent à la confession et ne répètent que des choses qu’ils ont lues dans des manuels de prières ou dont d’autres personnes leur ont parlé à ce sujet. Et je voudrais commencer de là où je pars avec un enfant, et attirer votre attention sur le fait que la situation est la même. 

Quand un enfant vient à la confession, d’habitude il apporte ou un papier ou de mémoire, une longue ou une courte liste de péchés. Et quand il a fini, je lui dis toujours : « Ces choses te brisent-elles  le cœur ? Ces choses que tu ressens sont-elles des fautes en toi ? T’es-tu inventé cette confession ? » Et la plupart du temps la réponse est : « Non, ma mère  m’a donné cette liste parce que c’est ce qui en fait sa croix ! » Après quoi, j’ai en général une conversation avec la mère. Mais, pour autant que l’enfant soit concerné, cela n’a rien affaire avec lui, ce n’est pas sa confession. C’est le jugement que ses parents ont établi, des accusations contre lui. Et l’on pourrait se demander la même chose  en ce qui concerne les adultes qui viennent avec des listes de péchés qu’ils ont trouvées dans des manuels, ou que leurs pères spirituels leur ont dit de considérer comme tels. La réponse est toujours la même : ce n’est pas ma confession, cependant c’est la demande qui m’a été faite.

Et alors, ce qui est à faire maintenant, en vérité, est de demander : « Que savez-vous du Christ ? Vous attire-t-Il ? L’aimez-vous ? Signifie-t-Il quelque chose pour vous ? »  Et la réponse varie. Quelques-uns disent : « Non, je Le connais de loin, je Le connais de l’Église, de ce qu’on m’a enseigné, mais je n’ai jamais eu une attitude personnelle envers Lui. » La réponse alors est : « Découvrez-Le. Lisez l’Évangile et essayez de trouver Qui est le Christ. »

Puis la suite est : « Demandez-vous ‘est-ce que je L’aime ? Aimerais-je être Son disciple, Son ami ? ‘ – Si la réponse est ‘Non ‘, alors, commencez à réfléchir à toute la situation, parce que si le Christ ne signifie rien, si vous ne L’aimez pas, s’Il ne correspond à aucune image que vous voudriez être, il convient alors de commencer pour vous un long, long chemin – Mais si vous pouvez dire : ‘Oui ! Je L’aime, je peux Le respecter, je peux L’admirer. Oui, j’aimerais être Son ami personnel s’Il était ici’, alors ma question sera : « Savez-vous de quelle amitié il s’agit ? »

L’amitié consiste avant tout à choisir une personne  parmi toutes les autres, qui sera celle que vous chérirez par-dessus tout, que vous admirerez, auprès de laquelle vous serez prêt à rester en cas de danger ou de désagrément ; quelqu’un auquel vous désirez apporter de la joie.

Posez-vous ces questions par rapport au Christ ; et demandez-vous, de quelle manière vous avez essayé de procurer de la joie au Seigneur Jésus-Christ, ou comment vous avez pu L’offenser la semaine passée.

« Je l’ai aimé au point de lui donner Ma vie  et Ma mort et ça ne lui fait absolument rien. Non à cause de ma souffrance ou de ma mort, mais de Moi… »

Si c’est cette conclusion-là, commencez par réexaminer tout votre statut de Chrétien. Si vous pouvez dire, oui, je Le choisis comme ami, débutez chaque jour en vous demandant : qu’ai-je fait, dit, pensé, senti, été qui ait pu être pour Lui,  joie ou offense ?

Et quand vous irez à la Confession, c’est ce que vous devez y apporter ; entre la dernière Confession et celle d’aujourd’hui, voilà ce que j’ai été : un ami infidèle, un ami indifférent, un ami traître, ou au contraire, non, je L’ai choisi pour ami et je me suis tenu à côté de Lui…

Pensez en ces termes : et nous verrons lors de mes sermons suivants à quoi d’autre nous pouvons penser et ce que nous pouvons faire, préparer, pour faire une Confession qui vous sera propre ; la vérité, le rocher de base de votre vie et votre cœur, la vérité sur votre relation avec le Christ. Amen. (Newsletter 334, octobre 1999)

II

Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Amen.

On m’a demandé quelques sermons sur la Confession. Voici mon second sermon sur le sujet.

Lorsque que nous venons à la Confession, nous venons y rencontrer un ami face à face. Nous ne venons pas pour être jugés ni condamnés. Nous ne venons pas dans l’effroi de ce qui arrivera. Nous venons à Celui, Qui, étant Dieu, au-delà de la souffrance, au-delà de la mort, a choisi, par amour pour nous, de devenir Homme, pour prendre sur Lui-même toute notre destinée humaine, et de donner Sa vie pour nous. Sa vie, Sa mort,  sont une évidence  que nous sommes tant aimés de Dieu que nous pouvons aller auprès de Lui, que nous soyons bons ou mauvais, avec l’espoir qu’Il nous recevra les bras ouverts ; que s’il y a quelqu’un pleurant sur notre indignité et nos péchés, c’est Lui, par compassion, par miséricorde, par amour – en étant prêt, comme Il l’a dit à un Saint lors d’une vision, s’il y avait un seul pécheur dans le monde, Il serait prêt à redevenir Homme et à mourir à nouveau pour lui, parce qu’il ne peut supporter la pensée de quelqu’un en train de périr.

C’est le Dieu, le Christ, auprès Duquel nous venons en Confession – auprès du Seul qui nous est ouvert avec toute Sa vie et Sa mort ; Quelqu’un qui nous attend pour nous guérir, nous consoler, nous soutenir – non pour nous condamner ni pour nous juger.

Et alors, quel est le rôle du prêtre ? Dans la prière qui est lue avant la confession, il nous est dit : « Je ne suis que témoin ». Qu’est-ce que cela signifie ? Un témoin de quoi ? Du fait que vous êtes venus ? Ce ne serait  pas assez. Mais si vous pensez à ce que sont des témoins : ce sont des témoins accidentels, occasionnels. Vous êtes présents dans la rue au moment d’un accident. On vous demande : que s’est-il passé ? Vous n’êtes ni pour les uns ni pour les autres. Vous dites juste ce que vos yeux ont vu. C’est aux autres de juger et de savoir.

Il y a d’autres genres de témoin. À un moment donné, l’un de nos amis est amené en jugement. Et nous venons le défendre, témoigner en sa faveur, pour le sauver. Ceci est une autre espèce de témoignage.

Et ensuite, il y a le témoignage que le saint Évangile mentionne en parlant de Saint Jean-Baptiste : comme l’ami de l’Époux, celui qui vient au mariage, invité à la fois par la fiancée et le fiancé, parce qu’il leur est le plus proche, le plus intime aux deux. Et il est là pour  partager leur joie, le miracle de leur rencontre, le miracle d’une bénédiction qui va venir sur eux en les faisant de deux un, les unir afin d’être inséparables à jamais dans le mystère de l’amour éternel, de l’amour divin partagé avec eux.

C’est là la position du prêtre. Il est appelé par le Christ à être devant la personne, le pécheur, comme témoin du fait que le pécheur est aimé, que le Christ est là, qu’Il n’a pas d’autre désir ou d’intention sinon le salut et la joie éternelle de celui qui est venu aujourd’hui. Et le prêtre est là aussi au nom du pécheur en disant : Christ, mon Dieu, mon Seigneur, cette personne a péché, oui, mais regarde, il a confiance en Toi, nous l’aimons tous du même amour que Tu possèdes. Nous sommes préparés à donner notre vie pour lui, pour qu’il soit réconcilié et trouve la paix et la joie, et qu’il Te soit uni, à Toi, notre Seigneur, notre Dieu, notre Sauveur, notre Amant.

Quand vous viendrez la prochaine fois en Confession, pensez à tout cela. Pensez à la manière dont vous venez : non avec la peur de la punition ou du rejet, mais avec un cœur ouvert pour déverser tout ce qui est mal ou sujet de doute là dans ce cœur. Et le Christ vous recevra. Peut-être votre confession Lui sera-t-elle une nouvelle crucifixion mais Il l’accepte. Il ne la rejette pas. Il ne vous rejette pas. Venez, ouvrez votre cœur, parlez-Lui en toute vérité, en sachant que vous êtes aimés au-delà du jugement, au point du sacrifice et de la mort : Sa mort,  et votre vie – vie dans le temps et vie éternelle. Amen. (Newsletter 335, novembre 1999)

Trad. de l’Anglais, Anne Monney

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