Ajouté le: 8 Décembre 2019 L'heure: 15:14

Du prochain

Il est aussi faux et illusoire d’attendre la perfection d’un groupe que celle d’une personne. D’abord, parce que nous n’avons pas nous-mêmes une idée vraie et juste de ce qu’est la perfection. Ensuite, parce que la perfection est l’état de totale ressemblance au Christ.

Rejetez tout esprit de curiosité. Faites votre travail, sans vous occuper de savoir si les autres font le leur. Quand la curiosité est absente, chacun reçoit de Dieu ce qui lui revient. On ne peut pas duper Dieu. Il est si puissant et si juste qu’on ne peut rien lui cacher.

« Accorde-moi de voir mes fautes et de ne pas juger mes frères », dit saint Ephrem dans sa prière. Quand nous commençons à comparer nos efforts avec ceux d’autrui, l’ennemi peut trouver les moyens de nous décourager.

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Il est préférable de ne pas juger. Vivre dans la crainte de Dieu, c’est craindre de juger l’autre d’une manière pécheresse, et non comme Dieu le jugerait.

Qu’est-ce que je cherche en jugeant mon frère ? Tant que je ne le verrai pas comme le Seigneur le voit, tout sera faux. Commencez par cette prière, par l’idée d’être obéissant, de ne pas juger vos frères. Commencez par ce désir de servir les autres avec amour, comme Silouane, qui demandait, les jours de fête, de pouvoir servir au réfectoire des centaines de moines. Il était si heureux de voir combien le Christ aimait ces gens-là, ces enfants de Dieu. Il les servait avec beaucoup d’amour. Accomplis dans cet esprit, les travaux de la vie quotidienne peuvent devenir une nourriture spirituelle très agréable. Le soir, grâce à cette attitude de service, votre cœur sera très doux, vous pleurerez devant Dieu pour vos propres défauts, pour votre manque d’amour.

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Tâchez de ne jamais accuser autrui, mais priez pour lui. Juger quelqu’un pour ses défauts, c’est ne pas voir ses propres défauts.

Dans notre état de chute, nous sommes incapables de juger correctement notre frère. Ne soyez pas si sûrs que votre frère se trompe. Ne le jugez pas.

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Soyez très attentifs ! Ne permettez à aucune pensée négative d’entrer dans votre cœur.

Ne minimisez pas les pensées négatives que, dans la solitude, vous pouvez avoir à l’égard d’autrui. Gardez-vous de toute parole blessante. C’est très important. Souvenez-vous aussi de ces paroles du Christ : « Ne faites pas aux autres ce que vous ne désirez pas qu’on vous fasse ».

Suivez l’attitude de cet homme que Dieu aimait tant, le père Missaël, higoumène du monastère Saint-Pantéléimon à l’époque où j’y étais : « Si quelqu’un résiste, je cède ».

En compagnie de ceux qui vous reçoivent, les élus de Dieu qui vous accueillent et acceptent que vous les serviez, considérez-vous comme indignes et honorés au-delà de tout. Votre vie alors changera. En revanche, si vous jugez les autres pour des choses insignifiantes et extérieures, vous perdrez tout.

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La difficulté de collaborer avec autrui provient toujours d’un manque de prière et d’amour. Comme le dit le starets Silouane, il peut arriver que, malgré les prières les plus ardentes, le progrès soit difficile. Pourtant, quand on arrive par la prière du Nom à vivre constamment avec une personne, on devient capable de vivre avec les millions d’autres personnes qui lui ressemblent.

Prier pour l’autre, c’est, grâce à une bonne disposition de notre cœur à son égard, l’aider à résister aux pensées négatives qu’il peut, non sans raison, avoir à notre endroit. Ne pas prier pour l’autre, en revanche, c’est justifier par notre absence d’amour les mauvaises pensées qu’il peut avoir contre nous. Gardons l’unité dans la prière autour du calice du Christ, et nous verrons qu’il est facile d’aimer.

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Si nous prions constamment pour l’amour de nos frères et de nos sœurs, pour parcourir le chemin de la vie dans un même esprit et l’unité de l’amour spirituel, la réalisation de notre ressemblance au Christ sera plus facile. En revanche, si nous nous arrêtons aux inévitables détails et défauts de la vie extérieure, nous perdrons la grâce de la contemplation de l’Éternel.

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Nous devons être extrêmement sensibles aux besoins des autres. Alors, nous serons un et la bénédiction de Dieu sera toujours avec nous. Abondante.

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Si nous n’acquérons pas le sens du service d’autrui, notre vie sera inutile. Si nous voulons régénérer notre nature, devenir à la ressemblance de Dieu, le désir de servir autrui doit dominer notre vie.

Le service d’autrui a une force salutaire infiniment plus grande que n’importe quelle théorie théologique.

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Comment pouvons-nous connaître Dieu tel qu’Il est ? Le Christ nous montre la voie en nous priant de demeurer dans la sainteté pour ne pas nuire à autrui, préférer les autres à nous-mêmes, ne pas lutter pour les dominer.

Nous devons mourir à nous-mêmes pour que les autres vivent. Le Christ l’a dit : « N’ayez pas peur de perdre votre âme dans ce service ». Celui qui sert autrui sauve son âme pour la vie éternelle.

Archimandrite Sophrony, 
De Vie et d’Esprit, Éd. du Cerf, Le Sel de la terre, 1992, 1993, 1995

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