Publication de la Métropole Orthodoxe Roumaine d'Europe Occidentale et Méridionale
Revue de spiritualité et d'information orthodoxe
Au commencement du nouvel an ecclésial, selon la tradition orthodoxe, nous faisons mémoire de comment le Christ, notre Sauveur, s’est révélé aux hommes, en lisant dans la Synagogue les paroles du prophète Isaïe : « L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’Il m’a oint pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres ; Il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé ; pour proclamer aux captifs la délivrance, et aux aveugles le recouvrement de la vue, pour renvoyer libres les opprimés, pour publier une année de grâce du Seigneur. »1 Voyant ce que traverse toute l’humanité, la pandémie, la nature déchaînée, les crises en tout genre, les guerres, etc., je pense qu’il est très utile pour nous de nous souvenir des paroles du Seigneur, que nous pouvons lire dans l’Ancien Testament, dans le livre du Lévitique : « Si vous suivez mes lois, si vous gardez mes commandements et les mettez en pratique, je vous enverrai des pluies en leur saison, la terre donnera ses produits, et les arbres des champs donneront leurs fruits. Je mettrai la paix dans le pays, et personne ne troublera votre sommeil ; je ferai disparaître du pays les bêtes féroces, et l’épée ne passera point par votre pays. Vous poursuivrez vos ennemis, et ils tomberont devant vous par l’épée. Je marcherai au milieu de vous, je serai votre Dieu, et vous serez mon peuple. »2
Dieu a créé l’homme pour que l’homme se réjouisse de la présence de Dieu, de la bénédiction que Dieu lui a donnée, pour qu’il croisse, se multiplie et domine la terre. Non pas dans le sens de dominer en abusant de la création, ou de la subjuguer, mais d’en prendre soin. Et pas n’importe comment, mais en marchant dans les voies de Dieu, selon Ses lois, gardant et accomplissant Ses commandements.
Malheureusement Adam, cédant à la tentation, n’a pas réussi à garder et à accomplir le commandement du Seigneur, tout comme nous non plus, de nos jours, nous ne pouvons pas affirmer que nous marchons selon les lois du Seigneur. Si Adam a attiré dans sa chute aussi la nature entière, nous aussi par la désobéissance nous devenons, de maîtres et amis de la nature, ennemis de celle-ci. La nature, essayant de continuer à suivre les lois que le Seigneur lui a imposées, mais entrant en conflit avec la volonté de l’homme qui souvent ne correspond plus à la volonté de Dieu, devient contraire à nous également. Mais plus encore, nos péchés et nos iniquités mettent leur empreinte sur la nature. La plupart du temps, sans nous en rendre compte, ou de manière inconsciente, nous transformons la nature selon notre ressemblance au lieu de la sanctifier, en nous évertuant à gagner la ressemblance avec Dieu, selon la vocation de tout homme. Mais alors, comment arriver à la ressemblance avec Dieu si nous ne laissons pas Dieu marcher au milieu de nous, si nous ne Le laissons plus être notre Dieu et nous ne nous considérons plus comme Son peuple ?
On parle beaucoup d’écologie, de la réduction de la pollution et des effets de serre, que nous ressentons déjà, que nous voyons et vivons de nos jours. Des représentants des gouvernements du monde se réunissent afin de trouver des solutions pour réduire la pollution, mais nous ne voyons pas trop les effets de ces réunions. Et pourquoi ? Parce que Dieu n’est pas invité à la table de ces rencontres, on ne souhaite pas qu’Il y participe, mais plutôt on L’en exclut et on Le renie.
Afin de vaincre le mal, on devrait commencer par ses racines. Les effets négatifs que nous voyons et ressentons sont seulement la partie extérieure du mal, son tronc et ses branches. Cela ne sert à rien d’essayer de nettoyer les branches si nous ne nous attaquons pas aux racines. Le péché est en fait la racine qui alimente l’âme de l’homme avec le poison de l’indifférence, de l’apathie et de l’égoïsme, la polluant et la mettant à mort. Dans les réunions que j’ai mentionnées, on n’entend jamais parler de la pollution de l’âme, mais plus encore, nous entendons parler de l’adoption de certaines lois qui ont pour effet d’aggraver la pollution de l’âme.
Tout comme le Sauveur Jésus-Christ a guéri tout d’abord la maladie spirituelle du paralytique de l’Évangile, ce qui a entraîné sa guérison corporelle, nous aussi, nous devrions d’abord guérir la paralysie qui affecte notre âme, en demandant à Celui qui est le Médecin de nosâmes et de nos corps de nous guérir du péché.
Sans dieu, les efforts et les tourments de l’homme sont vains
Saint Nicolas Vélimirovitch disait dans ce sens : « Si beaucoup de vilains défauts des hommes disparaissaient complètement, beaucoup de péchés et de passions disparaîtraient aussi. Et avec eux, leur reflet dans la nature. Mais tant que l’homme est un loup pour l’homme, le loup persistera. Et tant que l’homme est une sangsue pour l’homme, la sangsue persistera. Et tant que l’âme humaine roule à terre, le serpent en fera de même. En un mot, tant que l’homme multipliera son infidélité et son impiété, la nature multipliera les visages du mal : les bêtes sauvages, les microbes, les orages, la grêle, les inondations, la sécheresse et ainsi de suite. Donc, la nature tient de l’homme, aussi bien du point de vue quantitatif que du point de vue qualitatif. »3
La création, disait le père Sterea Tache, n’a pas seulement un fondement naturel, mais aussi un fondement spirituel. D’ailleurs, vidée de ce fondement spirituel, elle perd sa beauté et sa raison intrinsèque, devenant un simple objet d’usage quotidien, qui au lieu de rassembler, sépare.4
La cause de la pollution de la nature consiste justement dans le fait que la nature est vue et considérée par la plupart des hommes comme un simple objet d’usage quotidien dont chacun peut profiter à sa guise et de manière complètement égoïste.
La solution de sortie de cette crise, s’il n’est pas déjà trop tard, car nous lisons dans le livre de l’Apocalypse : « Et je vis un autre ange, qui montait du côté du soleil levant, et qui tenait le sceau du Dieu vivant ; il cria d’une voix forte aux quatre anges à qui il avait été donné de faire du mal à la terre et à la mer, et il dit : Ne faites point de mal à la terre, ni à la mer, ni aux arbres, jusqu’à ce que nous ayons marqué du sceau le front des serviteurs de notre Dieu. »5, c’est le retour de l’homme au Christ, la cultivation des valeurs chrétiennes qui sanctifient l’homme et la multiplication de la prière de l’esprit et du cœur, selon ce que dit avec justesse Saint Païssios l’Hagiorite : « Si l’esprit de l’homme n’est pas auprès du Christ, son cœur ne travaille pas et c’est pour cela qu’il n’aime ni le Christ ni son prochain, et d’autant moins la nature, les animaux, les arbres et les plantes. »6
† Évêque Timothée
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