publicat in Coin des Ascètes pe 6 Mars 2022, 15:25
Je vais te dire une chose ; n’en ris pas1, car je te dis la vérité, et ne mets pas en doute mes paroles, car ceux qui me les ont transmises sont véridiques. Quand bien même tu te suspendrais [devant Dieu] par les paupières de tes yeux, tant que tu n’auras pas obtenu les larmes, ne crois pas que tu sois parvenu à quelque chose en menant ton genre de vie. En effet, tant que tu n’y es pas arrivé, ton activité intérieure est au service du monde, c’est-à-dire que tu mènes la même vie que les séculiers, et tu travailles à l’œuvre de Dieu avec l’homme extérieur. Mais l’homme intérieur reste stérile, car son fruit ne se forme qu’avec les larmes.
Quand tu auras atteint la région des larmes, sache que ta pensée est sortie de la prison de ce monde, qu’elle a posé le pied sur le chemin du monde nouveau, et qu’elle a commencé à y respirer le parfum de l’air merveilleux. C’est alors qu’elle commence à faire jaillir les larmes. L’enfantement du nouveau-né spirituel2 est proche, et la grâce, la commune mère de tous, se hâte d’imprimer secrètement dans l’âme une marque [qui la rend capable de voir] la lumière du monde à venir. Quand le temps de l’enfantement est venu, l’Intellect commence aussitôt à éprouver quelques mouvements venant de ce monde nouveau, tel le nouveau-né qui se met à respirer hors du corps maternel. Et parce qu’il ne peut supporter ce milieu inhabituel, il incite aussitôt le corps à répandre des larmes, larmes auxquelles se mêle la douceur du miel. Et à mesure que se développe le nouveau-né intérieur, les larmes coulent davantage. Mais le genre de larmes dont je parle ici n’est pas celui dont les hésychastes jouissent par intervalles ; en effet, cette consolation qui survient de temps en temps est commune à tous ceux qui vivent avec Dieu dans l’hèsychia ; elle vient tantôt quand la pensée est en contemplation, tantôt pendant la lecture des Écritures, tantôt pendant la prière. Mais je parle ici de cette sorte de larmes qui coulent sans interruption, nuit et jour.
Celui qui a véritablement et authentiquement expérimenté ces choses les a trouvées dans l’hèsychia. Ses yeux sont devenus comme deux fontaines de larmes, pendant deux ans ou davantage. Après cela, il est entré dans la paix des pensées ; puis, de la paix des pensées, il a pénétré dans ce repos dont parle saint Paul3best dating sitehttps://apostolia.eu/index.php/dating-site-in-spanish/. Cf. Gn 18, 12.