Tout ébahi, le cordonnier se dit : « Dieu… ? Chez moi ! Quel honneur ! » 

De bon matin, le cœur plein de joie, le gentil cordonnier se met à nettoyer sa cuisine, à préparer une belle table et un bon repas, il déblaie la neige devant la porte, décore son humble maison. Tout est prêt pour accueillir le divin Visiteur.

Voilà qu’au neuf coups de l’horloge, Siméon entend frapper à sa porte. 

Il accourt et ouvre la porte et découvre un petit enfant tout en pleurs…

Siméon lui dit – « Pourquoi pleures‑tu mon bonhomme ? » 

L’enfant lui répond : « j’ai perdu mon chemin, papa et maman vont s’inquiéter. »

Siméon le rassure, « je vais te ramener chez toi ». Et immédiatement il se met en route et le ramène à ses parents.

De retour dans sa maisonnette, le petit cordonnier attend toujours avec hâte l’Invité de marque, et voilà que l’on frappe à nouveau à sa porte. Siméon se précipite, il découvre alors une grand-mère toute courbée sous les ans et grelottante de froid.

« L’hospitalité, monsieur, pour l’amour de Dieu ! » lui dit-elle.

« Entrez, entrez, madame, vous n’allez pas rester dehors avec ce temps ! Venez prendre et bon thé et quelques galettes, cela vous réchauffera. » 

Une fois réconfortée, l’ancienne le remercia et repartit. Le temps passait et le petit cordonnier commençait à s’inquiéter…

Lorsqu’une troisième fois, le vieux Siméon devine les pas d’un visiteur. « Cette fois-ci, c’est lui, j’en suis sûr ! » et vite il ouvre grand la porte.

Mais voici, c’est un mendiant, affamé, avec de vieux habits tout rapiécés et des chaussures trouées. 

Ému, le bon Siméon lui dit : « Entrez, mon ami, il se fait tard, j’attendais un invité et il n’est pas venu. Nous allons partager ensemble le repas que j’ai préparé. »

Lorsqu’ils eurent fini de manger le mendiant le remercia chaleureusement et se leva pour partir. Siméon lui dit : « vous n’allez pas repartir comme ça dans cet état. Tenez, prenez quelques vêtements et un manteau, ils ne sont pas tout neufs mais ils vous tiendront chaud, et mettez ces chaussures que j’ai terminées hier. » 

Puis, il le ramena à la porte et revint tout triste de n’avoir pas vu le divin Visiteur annoncé. 

Les douze coups de minuit avaient déjà sonné depuis longtemps dans la nuit. Fatigué par une si longue journée, Siméon était tombé dans un profond sommeil.

Soudain il sursaute, ses yeux ont peine à soutenir la lumière éclatante qui remplit sa maison. Une voix très douce appelle Siméon. Il la reconnait, c’est le divin Visiteur !

« Siméon ! Siméon ! » 

« C’est toi mon Jésus ? »

« Oui Siméon ! »

« Seigneur, pourquoi n’es-tu pas venu ? Je t’ai attendu toute la nuit. Pour toi, j’avais tout préparé, nettoyé, décoré. Je désirais tant te recevoir, pourquoi n’es-tu pas venu ? » 

« Mais, Siméon, relève la tête, J’ai tenu promesse ! À trois reprises, ce soir j’ai franchi le seuil de ta porte. À trois reprises tu m’as accueilli : le petit garçon perdu tout en pleurs, la vieille dame toute transie de froid, le mendiant affamé, c’était MOI ! 

Sois bénis Siméon. »

Et Jésus dit : « Vraiment, je vous l’assure : chaque fois que vous avez fait cela au moindre de mes frères que voici, c’est à moi-même que l’avez fait. » (Saint Matthieu 25, 40)

Conte d’après une source internet, adapté par Magdalena