Publication de la Métropole Orthodoxe Roumaine d'Europe Occidentale et Méridionale
Revue de spiritualité et d'information orthodoxe
(Fragment de la lettre pastorale de la fête de la Nativité du Seigneur, 2020)
Nous avons vécu et continuons à vivre des temps assez troubles, et nos cœurs et nos âmes semblent chargés d’une certaine incertitude et sont saisis de peur ; la peur de la maladie, de la mort, de l’inconnu, la peur de l’avenir et souvent de ceux qui nous entourent et de nous-mêmes. De plus en plus, je pense que nous devrions nous poser la question : Dieu n’aurait-il pas permis cette pandémie pour nous montrer à tous notre peu de foi et à quel point nous sommes loin de Lui ?
Saint Paissios l’Agiorite a attiré l’attention sur l’état de l’humanité de son temps, un état qui s’est aggravé de nos jours. Il disait très clairement : « Jamais l’homme n’a autant craint la mort que maintenant, lorsqu’il a perdu la crainte de Dieu ». La grande tentation de l’homme, qui a pris forme dans son âme dès le paradis, a été de croire qu’il pouvait devenir tout-puissant, maître de tout et sachant tout, et il a oublié que seul Dieu est le maître de tout et tous ces attributs n’appartiennent qu’à Lui. C’est celui qui « habite dans les lieux très-hauts et regarde vers les humbles ». C’est pourquoi à la Sainte et Divine Liturgie, le prêtre prie et dit : « Il est digne et juste de te chanter, de te bénir, de te louer, de te rendre grâce, de t’adorer en tout lieu de ta domination, car tu es un Dieu inexprimable, incompréhensible, invisible, insaisissable, existant de toute éternité, identique à toi-même, toi, ton Fils Unique et ton Esprit Saint » (...).
Le salut d’Adam est venu parce qu’il n’a pas cessé d’espérer en l’amour de Dieu. Si chaque homme espérait en l’amour de Dieu, alors la grâce de Dieu, l’anneau de fiançailles donné par Dieu à l’homme, comme l’appelle le père Galeriu, se répandrait sur toute la création, nous apportant la joie du salut ! Nous devons être conscients que personne d’autre ne peut nous sauver et nous consoler, sauf le Christ Seigneur, Celui qui est né dans la grotte des animaux sans raison de Bethléem. En personne et en rien d’autre nous ne pouvons trouver notre repos.
Si l’homme avait pu se sauver lui-même, le Christ n’aurait pas dû naître de la Vierge Marie, prendre l’apparence d’un esclave, se faisant semblable à nous. L’humanité n’a pas pu et ne peut pas se sauver elle-même, comme le croient de manière hérétique certains qui ne veulent pas entendre parler de Dieu. Écoutez ce que dit Saint Athanase le Grand : « Car après que tous ont été frappés dans l’âme et troublés par le mensonge diabolique et la vanité des idoles, comment l’homme aurait-il pu faire basculer l’âme et l’esprit des hommes ? Mais certains peuvent dire que le monde entier aurait pu le faire. Mais si le monde avait pu le faire, il n’y aurait pas eu de si grands maux. Car le monde existe et pourtant les hommes se vautraient dans tant de maux ». (...) Essayons de vivre dans la vérité et non pas dans le mensonge ! La vie vécue dans les péchés et les plaisirs de la chair est un mensonge qui nous plonge dans le manque de connaissance, engendre la peur et l’incertitude, et en fin de compte, mène à la mort. Saint Isaac le Syrien dit que : « le commencement de la vraie vie de l’homme, c’est la crainte de Dieu ».
Le juste Joseph, lorsqu’il a appris que la Vierge Marie portait un Enfant dans son sein, a voulu la quitter ; non pas parce qu’il aurait été pécheur, mais à cause de la peur, d’où l’hymnographie chrétienne, héritée de la tradition. Je rapporte ici les paroles de la Vierge adressées au juste Joseph, dont j’ai choisi un fragment pour le début de ma lettre pastorale : « Lorsque Joseph a été blessé d’affliction, Ô Vierge, partant vers Bethléem, tu as crié vers lui : Pourquoi tu t’affliges et tu es troublé me voyant porter un enfant dans mon sein, sans connaître entièrement mon redoutable mystère ? Rejette donc toute la peur et comprends le miracle ; car Dieu par miséricorde est descendu sur terre, dans mon sein, et il a pris un corps. Et tu le verras naître comme Il a bien voulu, et plein de joie tu te prosterneras devant Lui, comme devant ton Créateur ».
Donc, mes chers, rejetant toutes les peurs humaines, efforçons-nous de vivre seulement dans la crainte et l’amour de Dieu, afin de pouvoir comprendre l’œuvre qu’il accomplit avec chacun d’entre nous et afin de progresser et affermir notre foi en Dieu, Celui qui est né de la Vierge Marie et qui nous accorde une grande et abondante miséricorde.
Votre père qui prie le Christ-Dieu pour vous,
† Évêque Timothée
de l’Évêché Orthodoxe Roumain d’Espagne et du Portugal
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