Ajouté le: 1 Octobre 2021 L'heure: 15:14

Parole de l’Évêque Timothée

Le starets Thaddée du monastère de Vitovnița, grand père spirituel de Serbie, voyant que les chrétiens accordent souvent trop d’importance aux choses et aux événements extérieurs, a eu une parole salvatrice pour ceux qui l’écoutaient : « Ne donnez plus autant d’importance aux choses extérieures. Vivez plus à l’intérieur, dans le cœur, avec le Seigneur, et laissez tout le reste ! Tout ce qu’il vous faut, c’est d’être respectueux, calmes et bons envers tous ! »1.

Cette parole du starets est très actuelle à cette époque où nous vivons. Même au moment où il l’a prononcée, le monde vivait des tourments, mais à présent, tout le monde est saisi d’une grande anxiété, à cause des grandes épreuves qu’il traverse. Et ce n’est pas forcément à cause du virus qui continue de sévir, mais surtout à cause du fait que nous laissons de moins en moins l’esprit de Dieu habiter en nous. Dans une discussion que j’ai eue avec le père Dionisie du Monastère d’Albac, le père m’a dévoilé une parole prononcée par le père Rafaël Noica, un verset des Écritures que nous trouvons dans le Livre de la Genèse, et auquel nous ne faisons pas suffisamment attention. Pourquoi le déluge est arrivé au temps de Noé ? Parce que, à cause des péchés des hommes, le Seigneur a constaté, avec beaucoup de regret et de tristesse, que Son Esprit n’habitait plus dans les hommes. « Mon esprit ne restera pas toujours dans l’homme, car l’homme n’est que chair, et ses jours seront de cent vingt ans. [...] Dieu regarda la terre, et voici, elle était corrompue ; car toute chair avait corrompu sa voie sur la terre »2.

Saint Ephrem le Syrien, commentant ce passage du Livre de la Genèse, attire notre attention sur le fait que Dieu ne limite pas l’âge de l’homme à cent vingt ans maximum, mais au contraire, Il offre à l’humanité un temps pour le repentir. Voici ce que dit Saint Ephrem : « S’ils se repentaient durant ce temps, la colère qui devait venir sur eux leur serait épargnée. Mais s’il ne se repentaient pas, par leurs actions ils appelleraient cette colère sur eux. La grâce a donné cent vingt ans de repentir à cette génération, qui selon la justice n’était pas digne du repentir. »

Par ces paroles du Seigneur nous constatons, une fois de plus, que notre Dieu n’est pas un Dieu de vengeance, mais au contraire, un Dieu qui aime les hommes, qui attend avec beaucoup de patience que l’homme se ressaisisse, se concentre, qu’il arrête de dépenser sa vie et la grâce reçue de Dieu, en se retirant à l’intérieur, en cherchant Dieu dans son cœur, par beaucoup de patience, et en laissant la parole de Dieu qui a été semée dans son cœur porter beaucoup de fruit en temps voulu.

Le monde où nous vivons aujourd’hui ressemble beaucoup à celui du temps de Noé, un monde dispersé, qui n’a plus de rênes ni de barrière, désordonné, échappant à tout contrôle. C’est un monde des emballages et des étiquettes, un monde de l’image et de l’imaginaire, un monde aveugle, et pas du tout un monde de la vision et d’autant moins de la vision spirituelle. Le fait que l’homme est maintenant plutôt corporel que spirituel l’amène à regarder plutôt les choses de l’extérieur. Et cette recherche éphémère paralyse notre bonne volonté, endort notre conscience et nous amène à perdre la grâce.

Pourtant, en effet, certaines choses extérieures nous parlent de Dieu. La nature, la mer, la montagne, toute la création nous Le dévoilent et nous Le font connaître. Mais cela arrive seulement si nous les regardons de nos yeux intérieurs, en utilisant notre vue spirituelle et en cherchant à en comprendre les profondeurs.

Le Métropolite Bartolomeu Anania, de bienheureuse mémoire, dans sa pièce de théâtre La Lourdeur de la Terre, attire l’attention avec beaucoup de sagesse et de pédagogie, pour celui qui la lit avec soin, sur le danger de perdre notre beauté, si elle ne remonte pas à l’intérieur de nous, en semence. Quelle vérité a-t-il mis dans la bouche de la Mère qui s’adresse à Petru Hasan : « La beauté qui existe sous le soleil est le visage gonflé du monde. C’est le monde dans son état de dissipation, caressé par la lumière du soleil. Mais que resterait-il de notre beauté, si elle ne remontait pas vers les semences ? Un monde concentré est un monde vrai ! Brûlez le visage de la terre et le monde surgira de la terre. Détruisez les semences et le monde ne sera plus. »

En lisant ou en écoutant cette pièce de théâtre, et ces paroles, nous ne pouvons pas ne pas penser à la Parabole du Semeur, proférée par notre Sauveur Jésus-Christ, qui nous dit clairement que la semence est la parole de Dieu.

Mes frères, si nous ignorons ou détruisons la parole de Dieu semée en nous, le monde ne sera plus !

Le temps est venu pour comprendre que « tout est vanité ». Ne tombons pas dans le terrible écueil de regarder et parler beaucoup des choses éphémères, et évitons de nous en remplir le cœur et l’esprit. Virus, vaccins, nombre de lits en réanimation, pass sanitaire, codes de diverses couleurs, guerres, calamités naturelles, vaccinés et non vaccinés etc. Ne laissons pas notre esprit être embrouillé par tout cela. Tout cela doit arriver et passer. Tout cela n’est que vanité mondaine et est éphémère comme nous en a assurés le Seigneur : « Le ciel et la terre passeront, mais Mes paroles ne passeront pas. »3

Et le Sauveur nous dit aussi : « Quand vous entendrez parler de guerres et de bruits de guerres, ne soyez pas troublés, car il faut que ces choses arrivent. Mais ce ne sera pas encore la fin. Une nation s’élèvera contre une nation, et un royaume contre un royaume ; il y aura des tremblements de terre en divers lieux, il y aura des famines »4 Le plus important dans ces paroles, c’est l’exhortation «Ne soyez pas troublés ! » Et à la fin du chapitre 13 de l’Évangile de Marc, le Seigneur nous donne une autre parole précieuse : « Ce que Je vous dis, Je le dis à tous : Veillez ! »5

Ne soyons donc pas troublés, mais veillons, en invoquant sans cesse le nom du Seigneur et en remplissant notre esprit et notre cœur de la bonne parole de l’Évangile. Gardons vivante la semence à l’intérieur de nous, même si à présent tout « le visage de la terre » est en train de brûler, pour qu’ensuite, quand le temps sera venu, par l’œuvre du Saint Esprit, toute la terre soit de nouveau embellie de sa beauté première.

Dans ce qui suit, je livre à votre méditation les paroles de Saint Jean de Kronstadt : « Au sage Salomon, qui s’était livré à la vanité comme tous les mortels, il a été donné de connaître dans quelle vanité perpétuelle sombrent tous les hommes, et il a annoncé d’une voix forte à tout le genre humain : Vanité des vanités, tout est vanité6, vains sont par nature tous les fils des hommes. Il a connu en fin de compte cette vérité : Crains Dieu et observe ses commandements. C’est là ce que doit faire tout homme7, c’est tout le but de la vie, tout son bien. »8

Nous ne pouvons pas conclure sans rappeler que ce mois d’octobre, nous fêtons les 20 ans de la promotion de l’Archevêché d’Europe Occidentale et Méridionale au rang de Métropole et de Son Éminence notre Père Joseph au rang de Métropolite, tout comme les 20 ans de l’ordination épiscopale de Son Excellence le Père Silouane, Évêque d’Italie.

Durant toutes ces années, nous avons pu voir l’œuvre que Dieu a faite et continue de faire avec Son peuple fidèle de la Métropole, directement mais aussi à travers nos deux frères hiérarques, qu’Il a choisis et établis pour paître son troupeau parlant.

Je crois fermement que nos deux archipasteurs, par toute l’œuvre qu’ils ont accomplie jusqu’à maintenant, ont laissé habiter en eux la puissance du Christ, notre Sauveur, Qui dit au Saint Apôtre Paul : « Ma grâce te suffit, car ma force s’accomplit dans la faiblesse ».

En ce temps anniversaire, nous leur souhaitons beaucoup de grâce et de force de la part du Seigneur, longue vie, santé et salut !

† L’Évêque Timothée

Notes :

1. « Cum îți sunt gândurile așa îți este și viața – Comme sont tes pensées, telle est ta vie », Starets Tadei du monastère de Vitovnița, Éditions Predania, 2010.
2. Genèse 6, 3, 12.
3. Marc 13, 31.
4. Marc 13, 7-8.
5. Marc 13, 37.
6. Ecclésiaste 12, 8.
7. Ecclésiaste 12, 13.
8Saint Jean de Kronstadt, Despre tulburările lumii de astăzi – Sur les troubles du monde d’aujourd’hui, Éditions Sophia, Bucarest, 2011, pp. 62-63

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