L’exhortation du Saint Apôtre Paul, que j’ai citée plus haut, est d’une grande actualité, surtout à l’époque que nous vivons maintenant.

Le Christ nous a adressé, à nous les chrétiens, un saint appel, un appel à la perfection. Cet appel signifie d’être une lumière pour le monde et éclairer, par les actions de notre foi, le monde où le Seigneur nous a donné de vivre, et ainsi hériter du Royaume des Cieux.

L’Église du Christ, dès ses commencements, a subi des attaques, aussi bien de l’extérieur que de l’intérieur, qui avaient pour but de la détruire. Mais plus ces attaques étaient violentes, plus le nombre des martyrs augmentait, et plus l’Église était forte. Ceci a été possible grâce au fait que le Christ est la tête de l’Église, et les chrétiens, qui en étaient conscients, restaient unis et portaient le fardeau les uns des autres. Les paroles du Sauveur étaient vivantes dans leur cœur, ils vivaient en communion avec le Christ, par la participation à la Divine Eucharistie, même si ceci leur était interdit. Les chrétiens gardaient le Christ au cœur de leur vie. Rien n’était plus important que le Christ.

Le danger qui nous guette nous, aujourd’hui, et auquel ont succombé certains chrétiens dès les débuts du christianisme, c’est celui de retirer le Christ du centre de notre vie et de le remplacer par quelque chose d’autre ou par quelqu’un d’autre. Certains mettent le péché au centre de leur vie, d’autres gravitent autour de certaines idées ou idéologies, et d’autres ont commencé à se mettre eux-mêmes ou d’autres au centre de l’attention. C’est ainsi que certains chrétiens en sont arrivés à se revendiquer de Paul ou de Pierre, d’autres ont commencé à se disputer, en disant que Saint Basile le Grand serait plus grand que Saint Jean Chrysostome ou que Saint Georges, en oubliant le Christ.

Malheureusement, ces tentations n’ont pas cessé de nos jours. Au contraire. D’autres s’y sont ajoutées, comme par exemple celle de parler plus des mauvaises choses qui arrivent autour de nous, des virus, des vaccins, des conspirations, des puces et d’autres choses, plus que du Christ. Plus nous donnons de l’importance à une chose ou à une idée, plus nous en parlons, plus nous éloignons le Christ du centre de notre vie, et cette chose ou cette personne prend la place du Christ. Vous êtes-vous jamais demandé pourquoi les grands saints et les sages spirituels, étant remplis de la grâce de Dieu, recommandent la prière continuelle par l’invocation du nom du Christ ? C’est pour que notre cœur et notre esprit se remplissent uniquement de la grâce de Dieu et pour ne pas laisser de temps ni d’espace aux choses éphémères, et éviter que celles-ci s’incrustent dans notre âme.

Nous devons prendre garde à cette nouvelle mais très perverse ruse du malin. N’oublions pas que le salut se trouve seulement chez le Christ, seulement en Lui nous trouvons le repos et la paix de nos âmes. Nous ne devons pas oublier que nous sommes les fils de Dieu, et par conséquent nous devrions garder « l’unité de l’esprit, par le lien de la paix ». 

Seulement la paix entre nous est celle qui nous fait garder l’union de l’Esprit. 

Comment faire pour garder la paix entre nous ? En marchant « en toute humilité et douceur, avec patience, nous supportant les uns les autres avec charité », comme nous l’enseigne le Saint Apôtre Paul. 

Il semble que nous les humains, étant plutôt penchés vers le mal, nous avons du mal à accomplir cela. C’est pourquoi le Saint Apôtre Paul ajoute à son exhortation envers les chrétiens d’Éphèse une parole clé : « vous efforçant ». En nous efforçant de nous humilier, de faire preuve de beaucoup de patience, de nous supporter mutuellement tels que nous sommes chacun d’entre nous, en nous aimant les uns les autres, en nous efforçant de ne pas juger notre frère pour un choix qu’il fait, bon ou mauvais, en respectant la liberté de chacun, tout comme Dieu, Qui nous a fait ce grand don de la liberté, respecte la liberté de chaque homme, même si souvent nous l’utilisons mal, et en nous efforçant de prier beaucoup plus pour notre frère, en le couvrant du manteau de notre amour.

Nous ne devons pas accepter que les choses humaines, quelques importantes qu’elles puissent paraître, détournent notre attention du Christ. Au contraire ! Plus le diable déverse sa haine et sa méchanceté sur le monde, plus nous, les chrétiens, devrions l’éteindre, en multipliant avec zèle la prière vers le Seigneur et en nous efforçant d’augmenter l’amour envers nos semblables dans l’esprit du Christ.

Je suis persuadé qu’ainsi le Christ Sauveur reprendra Sa place au centre de notre vie, et que Lui encore, Qui a le pouvoir au ciel et sur la terre, fera que le mal se disperse comme se disperse la fumée, et qu’il fonde comme la cire devant le feu, parce qu’Il est, Lui seul, notre vie.

† Évêque Timothée