Publication de la Métropole Orthodoxe Roumaine d'Europe Occidentale et Méridionale
Revue de spiritualité et d'information orthodoxe
Elle est exprimée dans l’avant-fête et la fête de la Dormition. 1) la Mère de Dieu a volontairement connu la mort (« tu t’es soumise à la mort », ode 1 ; « à l’humaine condition tu te soumets en mourant », ode 7) ; 2) elle n’a pas connu la corruption (son corps est « porteur de Dieu et source de vie », apost. du 15 ; et ode 6 du 15) ; 3) elle a été enlevée de terre, comme le fut le prophète Elie (son tombeau est vide, ode 7) ; 4) elle fut portée au Paradis (ikos du 14), où elle intercède jusqu’à la Résurrection universelle et au Jugement suprême ; 5) avant son départ, elle fut saluée par les Apôtres appelés des quatre coins de l’univers (ikos du 14), ce qui souligne le caractère ecclésial de sa vénération ; 6) nous insistons moins sur l’élévation (« assomption ») que sur la définition de la mort comme sommeil, parce que c’est la victoire sur la mort qui est l’essentiel de l’œuvre du Christ ; à cette victoire participe sa Mère très pure parce qu’elle voulut mourir par compassion avec tous les humains, suivant en cela le Christ qui voulut mourir. Elle aurait pu, comme Elie, être exemptée de la mort. La foi orthodoxe insiste sur la prise au sérieux de la condition humaine par la Mère de Dieu : elle ne fut exemptée d’aucune conséquence du péché adamique. Elle en fut purifiée par le saint Esprit le jour où elle conçut virginalement (25 mars).
L’épître de la fête de la Dormition de la Mère de Dieu (15 août) – Philippiens 2, 5-11 – s’applique à Marie – elle a eu « les mêmes sentiments que ceux qui furent dans le Christ Jésus », elle n’a revendiqué aucun honneur, elle s’est humiliée devant la Croix ; « aussi Dieu l’a-t-Il exaltée » et lui a donné une gloire supérieure à celle des anges. Elle est glorifiée par toutes les générations qui suivirent, comme elle en a conscience dans son hymne (« mon âme magnifie le Seigneur »). L’évangile de la même fête (Luc 10, 38-42 et 11, 27-28) s’applique à elle : en notre temps si actif, Marie témoigne de la valeur de la contemplation – être assis aux pieds de Jésus, la Parole divine en Personne, « écouter » les paroles de la Parole et les « garder » dans son cœur pour qu’elles y fructifient pour le Salut du monde, c’est « la meilleure part », pourquoi ? Parce que cela consiste à se retirer pour laisser toute la place au Verbe : c’est une confiance totale en son action, et cette confiance est, dans le fond, une coopération avec le Verbe – renoncer à l’activisme sans Dieu pour la synergie avec Dieu. La contemplation – la louange liturgique – coopère avec le Verbe en glorifiant jusqu’à la Croix ce qu’Il dit et ce qu’Il fait pour sauver son monde. Le contemplatif – moine ou vivant dans le monde - est le plus utile des hommes...
Omniprésente Mère de Dieu
« Pour la théologie de l’Eglise orthodoxe, la Mère de Jésus-Christ est avant tout et surtout la Théotokos, la Mère de Dieu, celle qui a vraiment [conçu et] enfanté par la chair le Logos divin, le Fils de Dieu, dans le sens fort de ce terme. Pour ce qui est de la place de la Théotokos dans la liturgie et la piété de l’Eglise, le mot qui caractérise cette place est celui d’omniprésence. Omniprésente, elle l’est tout d’abord dans l’année liturgique. Ainsi, sur les douze grandes fêtes, dites de première classe, cinq sont des fêtes mariales : la Nativité de la très sainte Mère de Dieu, le 8 septembre ; la Présentation de la très sainte Mère de Dieu au Temple, le 21 novembre ; la sainte Rencontre, fête mariale et fête du Seigneur, le 2 février ; l’Annonciation, le 25 mars [fête de l’Incarnation du Fils de Dieu] ; la Dormition, le 15 août.
Diverses fêtes de la Mère de Dieu
À côté de ces grandes fêtes, [il y en a une foule d’autres], possédant un moindre degré de festivité. Certaines relèvent du cycle mobile, comme la fête de l’Acathiste (5ème samedi de Carême) ou de la Source vivifiante (le vendredi de la semaine de Pâques). D’autres, la majeure partie, relèvent du cycle fixe. Les plus connues sont les fêtes d’icônes vénérées, des fêtes d’intercession, comme la Déposition de la précieuse Tunique de la Mère de Dieu (2 juillet) ou la Déposition de la précieuse Ceinture (31 août), ainsi que la fête slave de la Protection de la Mère de Dieu (Pokrov), [le 1er octobre] (...) [Cette fête] a été après la dernière guerre introduite dans le calendrier de l’Eglise de Grèce et célébrée le 28 octobre. (...) [Ces fêtes] manifestent la profonde conviction de l’Eglise selon laquelle la Mère du Sauveur se trouve associée par son Fils à la vie du peuple chrétien, qu’elle ne cesse de prier pour lui et de le secourir par ses interventions miraculeuses.
Les hymnes qui la célèbrent
Mais la Mère de Dieu est également omniprésente dans la liturgie par une abondante hymnographie mariale [notamment] le chant du Magnificat aux matines, l’hirmos (antienne) toujours marial de la 9ème ode de presque tous les canons, le chant à la fin du canon eucharistique de l’hymne mariale « Il est digne en vérité », le chant de la même hymne pour terminer presque tous les offices (...) » (P. Alexis Kniazeff, La Mère de Dieu dans l’Eglise orthodoxe, Le Cerf, Paris, 1990, p. 19-20).
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